Retour sur investissement - Silas

J'étais allée voir Adélaide Evenson il y environ un mois et Silas avait enfin trouvé deux minutes pour venir parlé de ça. J'avais proposé à Silas de passer chez eux à pour savoir ce qu'elle savait sur son frangin. J'ai été plutôt servit, je crois. Elle ne me l'a pas avouée clairement, mais a demi-mot j'ai cru comprendre qu'elle savait. lorsque j'ai commencé à évoquer le surnaturel et lui ai demandé si elle avait vu des choses du genre, elle m'a demandé si je parlé de Silas. Je lui ai répondu que non, mais honnêtement je pense qu'elle s'est trahit. J'avais donc changé de sujet, avant de trouver une raison quelconque pour m'éclipser. Je lui demandais de m'excuser auprès de son frère et disparaissais comme j'étais venue.

J'étais donc arrivée à la morgue assez tôt. J'ignorais à quelle heure exactement il serait là et puis de toute façon je peinais à dormir entre cette histoire là et mon histoire toute récente avec Rampa, je ne savais plus ou donner de la tête. Ça cogitait sévère dans mon p'tit cerveau. Je me dirige vers mon bureau et me prépare un café, ce qui me laisse le temps d'enlever ma veste et mon écharpe. Il commence à faire un peu plus chaud, mais le matin c'est encore pas ça quoi.

Je m'installe à mon bureau, j'observe le dossier d'hier laissé par mon assistant. il ne travail pas aujourd'hui, il a prit sa journée. Ça tombe plutôt bien, on sera tranquille pour discuter. je l'aime bien ce gamin, mais bon y a des choses qu'il a pas a entendre.

Je roule en surveillant davantage le soleil levant se reflétant dans mon rétroviseur que la route en elle-même. Si j'ai mal géré mon temps cette nuit? Le fait que je vais probablement passer la nuit coincé au commissariat en est une preuve évidente. Trop de choses à faire en trop peu de temps. La nuit a tendance à être courte en ce moment. Bref, si jamais, je préfère de loin squatter à la morgue que dans les bureaux. Une compagnie un peu plus agréable. Non, pas les macchabées, même si on pourrait dire que je serai à la maison parmi les miens. Plutôt la jolie blonde qui s'en occupe, des macchabées. Et le premier qui me répond que je voudrais bien qu'elle s'occupe de moi aussi, j'en fait mon diner de ce soir. Bref. Je gare ma voiture dans la ruelle à l'arrière du commissariat, profitant de l'ombre du bâtiment pour descendre et entrer par l'entrée de service. Celle par laquelle on fait passer les brancards.

Entré à l'intérieur, je suis rapidement le chemin de la morgue, entrant sans me faire annoncer pour trouver Inaya penchée sur un dossier... ou dormant sur le dit-dossier? Je m'approche doucement, m'arrêtant à la porte de son bureau pour taper dans le carreau, histoire de ne pas la surprendre.

"Salut. J'te dérange pas? T'as l'air vannée."

On frappe au carreau de la porte alors que je commençais à m'endormir sur un dossier. Je me retourne vivement. Il s'agit de Silas. Je lui souris et me lève du fauteuil pour venir le saluer. Je lui fais la bise. Il est toujours aussi froid, mais bon on s'y fait.

- Oui la nuit a été courte. Mais bon, je me rattraperais la nuit prochaine, enfin je crois.

Entre mes pensées et celles de Marie, pas toujours simple de trouver le sommeil. Alors quand je me lève de bonne heure pour voir un vampire avant que le soleil ne se lève et qu'il crame, la nuit est très courte oui.

- Qu'est-ce que tu racontes de beau depuis le temps ? T'as un vrai emploi du temps de ministre dis moi!

Je rigole légèrement, sans méchanceté, mais bon imaginer un vampire ministre me fait rire. Pas simple avec les voyages d'affaires et les réunions uniquement la nuit... grillé directe et dans tous les sens du terme.

- Tu veux boire quelque chose ?

Oui je propose à chaque fois, même si la probabilité est très grande pour qu'il me dise non. Je me rassois à ma place, attendant qu'il se mette face à moi, pour que je puisse lui dire ce que je sais, enfin au moins ce que Adélaide à bien voulu me dire lorsque je l'ai rencontré.

J'accueille la miss en l'entourant d'un bras tandis qu'elle me fait la bise, appréciant de la sentir aussi près de moi quelques instants seulement. Si je l'apprécie plus qu'une simple collègue? Surement. Je la considère comme une excellente amie, à laquelle je tiens et que j'estime énormément... chaque partie d'elle d'ailleurs, que ce soit Inaya ou Marie, sans préférence pour l'une ou l'autre, bien qu'il me soit plus évident de causer surnaturel avec Marie, question de rapports semblables à la mort et au fait de l'avoir ratée quand elle est passée nous voir. Si mes paroles laissent à penser qu'il y a plus? Une fois de plus, surement, mais je suis loin d'être un bon parti. Si elle peut trouver mieux ailleurs, qu'elle n'hésite pas. J'me contenterai d'être le bon copain fidèle prêt à péter la gueule de celui qui la ferait souffrir.

"Excuse moi pour l'heure. D'autant plus que je pense être coincé là pour la journée, donc j'aurai pu te dire de venir plus tard...Si tu veux faire une sieste te gène pas, j'irai emmerder Hale en attendant..."

Sauf si elle veut d'un garde du corps pour empêcher ses collègues de la déranger, bien sur. En tout bien tout honneur.. J'ai passé des heures et des heures à veiller sur le sommeil de Gwen, Adé et Tom, j'suis pas à quelques heures près.

"M'en parle pas. Entre ces gosses qui disparaissent aux quatre coins de la ville, cette sirène, ou encore le maire et ses agissements plus que suspects... au passage, parait que t'as un nouveau patron?"

Boire quelque chose... une poche de sang si t'en as. J'vais suivre le régime Dante si ça continue comme ça. Par désir de ne céder à mon instinct de prédateur? J'ai appris qu'à trop le brimer, ça fait mal quand il se réveille. Non. Surtout parce que je n'ai pas le temps de chasser ces derniers temps.

"Dis moi où c'est et j'te ramène quelque chose. T'as l'air d'en avoir plus besoin que moi. Marie peut rien faire pour t'aider?"

- T'inquiètes pas de problème! C'est pas comme si j'avais des nuits super longue en tant normal. Etre deux esprits à réfléchir dans un seul cerveau, pas simple du tout... Mais bon je l'aime bien quand même ein!

Je prononce cette dernière phrase après avoir attendu quelques instants. Je l'a laissé mariner un peu la dame. Elle me faisait la tronche depuis notre dernier échange au sujet de Rampa et ma réponse ne lui avait clairement pas plus, alors bon... on se lançait rapidement des piques.

- Un nouveau patron ?

demandais-je en arquant un sourcil. De qui parlait-il ? Ah si le beau brun. Un homme des plus courtois, avec un langage peu conventionnel en 2019, mais ça faisait son charme après tout.

- Ah oui, le capitaine de police tu veux dire! Un homme charmant! Il a un sacré charisme, mais il est aussi très mystérieux. et c'est pas moi, passant mes journées à parler avec des cadavres qui vais le faire parler d'avantage... toi tu y arriverais j'en suis sûre!

Il mer propose ensuite de me ramener quelque chose à boire, j'ai encore une salle tête visiblement. Ca devient une manie quand on se voit.

- Oh non ça va je t'assure, juste fatiguée, Marie peut pas grand chose pour moi, à part m'empêcher de sortir le soir et pour ça faudrait m’assommer, tu comprends son dilemme.

Je souris. Moi sortir ? Et oui, à croire que tout arrive. Depuis que j'avais rencontré cet homme, ma vie avait littéralement changer ... en bien selon moi, même si Marie n'était pas de cet avis. c'était ma vie après tout bon sang. Pas que la mienne je sais bien, mais bon. On était d'accord dès le début, on vivait autant que possible nos vies, mais pas au détriment de ma santé mentale. je ne pouvais clairement pas être deux personnes à la fois, ça s'appelle être schizophrène sinon et on nous enfermerait en psychiatrie pour ça.

- Sinon, j'ai un ou deux trucs sur ta sœur, si tu veux !

On était réunis ce matin pour parler de ça quand même à la base; je ne devais pas devenir le centre d'intérêt, j'aimais pas ça en plus.

"Ouais j'comprends. Moi qui me plains du prédateur que j'ai dans le crâne... au moins tant que je chasse pas, il reste muselé bien gentil."

Si j'ai dit une ânerie? Peut-être, à voir sa tête.

"Cherche pas, quand j'pigerai que je suis un vampire depuis plus d'un quart de siècle j'en causerai t'être autrement. Parait que j'ai, je cite, "la mauvaise manie de m'accrocher stupidement à mon humanité" fin de citation. Moi ça me va, l'humanité, t'en pense quoi?"

Je hausse un sourcil quand elle cherche de qui je veux parler en causant de son nouveau patron. Ils se font pas une réunion au matin dans ce commissariat? Ah si, apparemment. Un homme charmant. Ouais. D'aucuns disent qu'un vampire de 1000ans peut charmer tout et n'importe qui.

"Pas si sur. On s'est croisé rapidement l'autre soir. Et j'suis pas sur de lui avoir laissé une bonne impression. J'l'ai pas cherché non plus." Autant qu'elle soit avertie non? "J'ai découvert que c'était lui, le vampire à l'origine de mon état actuel. S'il te plait, sois prudente avec lui. Je ne lui fais pas confiance."

Si mon regard sur elle deviendrait presque insistant? A cause de Dracula, j'ai perdu ma fille. Et Tom a perdu sa mère - techniquement si il ne m'avait pas changé, je n'aurai pas été en mesure de la tuer -. Je refuse de le laisser me prendre Inaya aussi. Même si je sais bien n'avoir aucune chance face à lui en combat singulier. Éviter qu'elle ne tombe dans ses filets, c'est déjà une première étape.
Je remarque enfin que je la fixe, quand elle change de sujet, évoquant la raison de sa fatigue. Raison surprenante pour qui la connait un peu.

"Parce que tu trouve le temps de sortir le soir en sortant d'ici? Tu devrai la laisser t'assommer un peu."

Je ris de ma connerie, allégeant l'ambiance par la même occasion, mais en vérité, je reste inquiet pour elle. Pour être honnête, hormis ma famille, je me soucie peu du genre humain... mais Inaya est l'exception qui confirme la règle. Elle fait un peu partie de ma famille elle aussi. Parlant de famille, parler de ma sœur me reconcentre aussitôt.

"Oui pardon, éclaire-moi?

- Ouais l'humanité c'est bien, je vote pour!

Je souris légèrement. Il a le don de me remonter le moral ce type. On se connait pas depuis des années, mais j'apprécie de passer du temps avec lui, on a un vrai lien. Je peux lui parler et j'ose espérer qu'il sait que c'est réciproque.
Allez savoir comment on en arrive à parler du capitaine de police. Il est descendu jusque ici quand il a vu que je n'allais pas à leur réunion. Je me suis jamais sentit à ma place dans ce genre d'endroit et je me suis dit que comme toujours ça passerait inaperçu. Il avait discuté avec moi un bon quart d'heure avant de devoir retourner à ses obligations et me faire promettre que je devrais monter plus souvent me mêler à la populace.

Bref j'en reviens à ma discussion avec le détective quand il me dit que c'est Dracula qui l'a transformé. Oups belle boulette Inaya, bravo, bien joué! Il m'est tout de suite moins sympathique. Silas a expliqué à demi-mot comment il en était arrivée là et le fait qu'il avait été laissé sans aucune explication après sa transformation. On a rarement vu pareil pagaille.

- Désolée!

C'était la vérité et je ne savait qui dire de plus. Pourtant grâce au ciel, il ne laisse pas le silence s'installer trop longtemps puisqu'il me ramène au sujet concernant mes sorties. Je n'insiste pas d'avantage sur le point précédent et passe au suivant sans rechigner. Je ne pensais pas évoquer cela tout de suite mais bon, après tout j'ai n'ai aucune raison de lui cacher, c'est un très bon ami à mes yeux et il à le droit de savoir. Comme j'espère être au courant pour lui lorsqu'il aura trouver quelqu'un.

- Oui. Je dois ça à un homme des plus attentionné. Je crois que je suis entrain de craquer... tu le crois ça.. Moi sortir avec un homme. Ça ne m'est pas arrivée depuis... bin depuis l'autre con

Marie n'approuvait pas ce choix, sans que je n'arrive à saisir pourquoi et elle non plus visiblement. Je ne comptais pas arrêté cette histoire qui commençait parfaitement bien, sur un ressenti, il me faudrait beaucoup plus que cela. J'écoutais les ressentis de Marie sur les gens d'habitude, mais pas là. J'étais comme obnubilée par cet homme.
Nous en revenons ensuite à sa sœur. A la base on se voyait pour ça quand même :

- Ok. Donc, elle sait que tu n'es pas un humain ça c'est évident. On a commencé à parler de mon boulot et je suis pas rentrée dans le détail, fais moi confiance, mais du coup je lui ai dit qu'un jour j'avais vu un homme avec deux trous dans le cou et elle a tiqué. Elle t'a même défendu à un moment donné sans que je n'ai a évoqué ton nom. Je pense pas qu'elle sache la nature exacte de ta condition, mais je pense que tu peux lui dire. Vu comment elle t'as protégé, tu peux lui faire confiance, ton secret sera bien gardé avec elle. Après, elle le sait peut-être déjà très bien et elle cache bien son jeu, c'est possible aussi!

Le sujet "Dracula" est vite remisé au placard. A dire vrai, j'aurai du rester là-dessus. Ce type, c'est un passé contre lequel je ne peux rien d'autre que regarder vers l'avenir, et je fais rapidement l'impasse dessus. Ce que m'apprend Inaya en revanche, c'est un véritable coup de poignard dans la poitrine, même si je garde la face, pour elle, me contentant de serrer les dents pour chasser de mes traits toute trace de ma mauvaise humeur soudaine. Adé m'a un jour dit qu'à force d'attendre que les gens viennent vers moi, je risquais fort de les voir se détourner plutôt. Je dois dire que jusqu'à présent, je m'en moquais pas mal. Avec Inaya, c'est différent. J'ai cette sensation d'éprouver enfin quelque chose avec elle, tout en sachant parfaitement que je suis très loin d'être la personne qui lui faut. Trop mort et trop taciturne, c'est certain. Sans faire la liste complète de mes autres défauts. Je décide de couper court à cette conversation également, avant qu'elle ne trouve intéressant de parler chiffons comme on peut le faire parfois, et ne me déballe tout ce qu'elle apprécie chez ce type. Jaloux? A peine. J'ai soudainement envie de planter mes crocs dans quelque chose.

"Content de l'apprendre. J'espère que cet homme saura apprécier à sa juste valeur la chance qui s'offre à lui."

Sujet plus intéressant. Ma frangine. De quoi me redonner le sourire. Une bonne nouvelle dans la journée tout de même. Après Dracula et l'aut con, je commençais à désespérer.

"C'est bien Adé ça. Elle me trouverait sur le lieu d'une boucherie avec l'arme du crime dans la main qu'elle trouverai encore à me défendre."

Je me relève, contournant son bureau pour me rapprocher d'elle, déposant mes lèvres sur sa tempe.

"Merci la belle. Pour tout. Je crois qu'il faut que j'ai une discussion avec ma sœur. Battre le fer tant qu'il est chaud."

Il fait grand jour dehors à présent? Je devrais survivre jusqu'à sauter dans ma voiture, on verra après. Coup de chance, on n'est pas en plein été, je devrais résister à deux minutes dehors... en fumant et avec de bonnes brulures, mais être vampire a un avantage... une régénération rapide. Ok, en vrai, j'ai juste besoin de prendre l'air.

Je dis ce que j'ai à dire au sujet de Rampa, sans pour autant le nommer. Je suis folle amoureuse de lui. Il me fait tourner la tête. Ma tête et mon p'tit cœur ont tourné pour bien des hommes, mais aucun ne sait intéressé à moi. Les derniers en date : un loup du nom de Hale et un vampire du nom de Silas Evenson. J'ai mit du temps à accepter que ce n'était pas réciproque à chaque fois, mais aujourd'hui j'ai compris et je suis passée à autre chose. Je n'ai jamais su faire le premier pas et puis qu’aucun ne le faisait le sujet était vite réglé, mais ça c'était avant Rampa. Lui il m'avait vu et me l'avait montré. Je comptais enfin pour quelqu'un et c'était très agréable. Je rougis quand il me dit qu'il a de la chance de m'avoir. Il a toujours été très gentil avec moi, Silas, je crois que c'est en partie pour ça que je me suis mélangée les pinceaux dans mes sentiments pour lui; j'ai cru un temps que c'était réciproque. Mais j'ai grandit. Et contrairement à lui, je n'ai pas l'éternité...

- Merci, Silas.

Puis nous évoquons sa sœur. Elle doit avoir un sacré caractère, le peu que j'ai vu m'en a convaincu en tout cas. Il retrouve sa sœur dans mes paroles. J'ai donc vu juste. Puis soudain il fait le tour de mon bureau, m'embrasse sur la temps, comme le ferais un grand frère pour me dire au revoir. il m'explique qu'il doit avoir une discussion avec elle, ce que je comprends tout à fait. Pourtant je songe déjà au soleil, mais il le sait bien qu'il fait jour, il doit avoir prévue son coup, pour ne pas rester coincé là, avec moi.

- Oui pas de soucis. Prend soin d'elle surtout, c'est une chic fille.

Je le regarde s'éloigner. Il disparaît par la porte. Je regarde un moment l'espace vide qu'il a laissé derrière lui. Je soupire, avant de retrouver mon sourire quelques instants plus tard, en songeant à ce gala qui a lieu ce soir. Je vais de nouveau porter cette magnifique robe essayait chez le tailleur. J'ai mit du temps à me décider, mais le regard de Rampa a jouer pour beaucoup, même si j'ai aussi penser à un minimum de confort pour moi, c'est à dire quelque chose qui me corresponde.