Visite fortuite - Maxwell/Ghilian

Visite fortuite

Comme la plupart des gens, il y a une myriade de choses que je déteste, comme le jaune, les dauphins, le café sucré et les moustiques. Mais la chose que j’exècre le plus au monde, c’est qu’on me réveille, surtout avec une mauvaise nouvelle. Pas le genre qui annonce un futur héritage pour ma pomme, plutôt le genre qui annonce des obsèques avec moi comme actrice principale. J’adore être le centre de l’attention, mais pas de cette manière. En plus, je sais même pas qui viendrait voir mon beau cercueil... si on me retrouve.

Oh je sais, c’est déprimant comme pensée au réveil, mais que voulez-vous... les risques du métier !

Enfin, tout ça pour dire que je suis dans la Merde. Avec un grand M. J’ai la flemme de tout vous expliquer pour le moment, on verra plus tard ! Là, ce qui presse, c’est que je trouve quelqu’un pour me sauver le croupion. J’ai déjà passé quelques coups de fils mais pour le moment, les gens que je connais avec les compétences que je recherche sont indisponibles. Quelques uns sont en prisons, d’autres sur des coups beaucoup plus juteux... J’ai donc refais entendre ma douce voix à travers mes portables, écrit de mignons messages avec mes petites mains pour avoir enfin un nom et une adresse...

Dire que j’ai tiqué sur le nom serais un euphémisme. Encore un individu avec un nom de produit d’entretien. Formidable... je pressens un grand moment arriver à grand pas et si ça ne tenais qu’à moi, j’aurais préféré avoir à faire avec des gens que je connais et en qui je peux avoir relativement confiance. Mais soit.

J’attrape le sac le plus proche pour y fourrer deux trois bricoles dedans –du fric, des papiers d’identité et mes portables, si vous voulez tout savoir- avant d’hésiter à y rajouter mon permis de port d’arme... Je suis pas une fana des flingues, même si ça rapporte d’en vendre, mais dans ce cas... Allez hop, un papier en plus dans mon fatras d’affaire ! J’attrape l’arme qui va avec et qui se retrouve à la ceinture, une veste, les godasses les plus proches de la porte et me voilà partie à l’assaut de la ville, l’adresse en tête.

C’est d’un pas vif que je m’élance dans la rue, n’ayant que très peu envie de rester dehors alors qu’au moins une personne me cherche. Un œil sur le GPS du téléphone –foutue bonne invention ce truc !- malgré mes deux trois détours, j’arrive à destination quelques dizaines de minutes plus tard,. Pile quand quelqu’un sort de l’immeuble ! je n’ai qu’à choper la porte avant qu’elle ne se ferme pour me glisser dans le hall, regarder les boîtes aux lettres et... dernier étage. L’ascenseur aussi, c’est une belle invention !

Le reflet que me renvoie le miroir dans l’ascenseur me tire un soupir maussade : mes cheveux forment un parfait nid pour tout volatil recherchant à pondre. J’ai totalement zappé de passer un coup de brosse dedans. J’hésite quelques secondes à arranger ça, avant de juger que c’est une cause perdue. J’ai des problèmes plus graves que de cheveux pagaille ! ... Je retire ce que j’ai dis. Lorsque les portes s’ouvrent, j’ai une queue de cheval acceptable qui se dandine à l’arrière de mon crâne.

Je trouve sans aucun mal la porte qui m’intéresse et frappe trois coups secs. J’ai pas franchement réfléchis à ce que je vais dire, ni comment présenter la situation... Je re frappe quelques coups, toute notion de patience envolée... Par contre va falloir qu’il urge à ouvrir parce que sinon je rentre par mes propres moyens et je l’attends vautrée dans un fauteuil ! Rester devant une porte close, c’est pas mon délire. Je vais pour tambouriner encore une fois contre le battant lorsque j’entends cliqueter la serrure ! Pas trop tôt ! J’ai pas tout mon temps moi ! je suis à peu prêt certaine que je sautille sur place quand la porte s’ouvre, avant qu’un rire étouffé ne m’échappe. Que le monde est petit... Le fameux Maxwell Abraxas ne m’est pas si inconnu que ça finalement.

- Salut ! J’ai besoin de toi ! Je peux entrer ?

En sachant que cette dernière question est rhétorique, je rentrerai, quoiqu’il en dise parce qu’il est hors de question que je reparte avec une cible dans le dos. Je suis certaine qu’en m’y prenant bien, je peux me glisser entre lui et la porte, même si l’idée me tente pas. Paraît qu’il faut toujours se montrer courtois avec les gens qui peuvent aider... Et définitivement, forcer le passage, c’est pas très poli, même moi j’ai intégré ça. Aussi je me contente d’agrémenter ma demande d’un sourire, sans penser deux secondes que lui, il me remet peut-être pas, et continue de trépigner en attendant qu’il me laisse passer.

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Nuit blanche … Je n’ai même pas la force de me lever jusque l’interrupteur, je préfère encore rester vautrer dans mon canap’ et utiliser mes dons pour faire s’éteindre les lumières et baisser les stores électriques. Une vraie flaque, fier de l’être. Juste le temps d’ouvrir ma chemise et défaire ma ceinture histoire d’être plus confortable. Je m’affale, les bras pendant sur le côté et la tête brinquebalant en arrière. Mes genoux se plient face à la petitesse de l’assise qui, même en longueur, ne suffit pas à contenir ma longueur … encore la tête dans le code, les yeux fermés j’ai l’impression de voir défiler les lignes que je viens de rédiger depuis des heures.  Une nouvelle commande pour un client, un taré qui ne doit pas protéger que des choses bien légal et qui demande le must du must. Honnêtement, je suis assez fier de ce que je lui propose, mais rien de magique. Je me suis contenté de rassembler le meilleur de l’informatique des humains normaux. Heureusement, les jumeaux sont avec Nath et Elaine, chacun le sien et ils se démerdent. Je crois que la dernière fois qu’ils m’ont vu, avec les cernes sous les yeux jusqu’à mi joue, ils ont eu pitié de moi et m’ont proposé de les garder quelques jours. Ça me fait bizarre de pas les entendre, un vide même … je les aime ces petites limaces … avec les dents qui poussent, ils bavent sur la moindre surface qui s’approche un peu trop de leur bouche. Finalement, le code quitte mes pensées et je n’imagine plus que les bouilles rondes de mes enfants avant de sombrer et rejoindre les bras de Morphée.

5 minutes ou 2 heures ? impossible de savoir. Un taré semble prêt à défoncer ma porte si je ne le laisse pas entrer … j’attends espérant qu’il se casse. Sans succès. Il réitère ses interpellations à ma porte et je finis par me lever non sans émettre un grognement de mécontentement. Je bondis du canapé et me dirige d’un pas ferme vers la porte d’entrée que j’ouvre brusquement.

A première vue, je dirais qu’il n’y a personne, puis je me rappelle que les gens sont généralement des microbes à côté de moi et je baisse les yeux vers un amas de poil sans nom. Bon, un joli amas de poil au moins. Je reconnais le visage de la jeune femme croisé à la soirée. Si déjà à l’époque sa tenue ne collait pas à l’ambiance, aujourd’hui semble bien pire. Et dire que c’est moi qui sort du lit …  Certes, je ne suis pas vraiment un exemple non plus et sans un mot je lui laisse champs libre pour entrer dans l’appartement. C’est après avoir claqué la porte et m’être retourné que je me rends compte de l’horreur … Un appart de célibataire débordé … Des livres amassés en piles bancales, des boites de nouilles instantanées abandonnées sur la table et des tasses à café sale à droite à gauche. Je me précipite vers la table histoire de jeter les emballages vides et rassemble les mugs dans l’évier de la cuisine. Je marmonne quelque chose qui pourrait s’apparenter à une excuse et tire une chaise pour l’inviter à s’assoir. De mon côté, je prépare une cafetière, rien de tel qu’un bon café chaud sucré pour commencer la journée …

« Qu’es ce que je peux faire pour toi ? »

Je m’installe en face d’elle, une tasse chacun de café fumant et une boite de cookie vidée à la va vite dans une coupelle.

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Visite fortuite

Première bonne nouvelle du jour, apparemment je n’aurais pas besoin de batailler pour rentrer même si je ne semble pas arriver au moment plus opportun, vu ces cernes, la chemise ouverte et les volets fermés... Je parie un billet qu’il roupillait avant mon arrivée ! En temps normal, j’me serais rincée l’œil bien correctement, mais j’ai pas vraiment la tête à ça. (Bon ok, peut-être que mes yeux ont traîné juste un peu... mais c’est par habitude !). D’ailleurs j’ai presque envie de l’arrêter dans son inutile ménage de fortune tant l’instant me semble mal choisi, mais je préfère sagement poser mes affaires dans un coin pendant que je l’entends vaguement marmonner un truc... Une excuse ? Alors que c’est moi qui débarque comme une fleur ? On me l’avait jamais faite, celle là !

Je m’installe sur la chaise qu’il me tire et en profite pour jeter un œil sur l’appartement. Boarf, un peu le bazar mais rien de terrible... Disons que lui semble au moins rentabiliser son loyer contrairement à ma petite personne toujours en vadrouille ! J’ai pas le temps de plus détailler mon environnement –j’aurais de toute manière l’occasion de le faire après- qu’il rapporte du café et de cookies.

Ok... C’est la première fois que je suis aussi bien accueillie quelque part où je n’étais pas attendue ! C’est aussi à cet instant que mon ventre se rappelle à mon bon souvenir, dans un gargouillement bruyant. Hé, je vais être sympa et vous traduire ce qu’il vient de dire : « Hé grognasse ! je pète la dalle on a rien bouffé depuis hier midi ! ». Aussi, peut-être que j’attrape deux gâteaux que je croque en même temps et il ne me faut que quelques secondes pour les bouloter, avant qu’il ne me demande ce qu’il peut faire pour moi.

- Quelqu’un me cherche en remontant mes traces sur internet et s’il me trouve, c’est pas une très bonne nouvelle pour moi. On m’a dit que tu pouvais m’aider.

Si je suis vague ? Ouais. Déjà de un, parce qu’il a pas a être au courant de qui me cherche, sinon je suis quasi sûre d’être dégagée d’ici à coups de pieds dans le cul et de deux, c’est le « on » de « tu ne sauras pas comment j’en suis arrivée jusqu’à toi » parce que même moi j’ignore quel contact de quel contact le connais. Un peu le genre du « frère de mon cousin qui à un ami qui à sa copine qui connait un pote » sauf que là on parle de gens qui ont pour seul lien la potentialité pécuniaire que peut lui apporter son prochain.

- Et je veux pas te stresser, mais c’est plutôt urgent.

Je reprends un gâteau, lui adressant un petit sourire , tentant vainement de garder mes yeux sur son visage. C’est pas vraiment un franc succès malgré le fait qu’il ait un visage fortement agréable à regarder... C’est de sa faute aussi ! Depuis quand on reçoit des gens en étant totalement débraillé et bien fichu, hum ? Je vous jure...

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Je crois que la présence de Nath dans ma vie m’a rendu un peu trop flexible sur les intrusions inopinées de parfait inconnu qui me demande des choses random … A cause de lui je suis sociable. Normalement, je reçois également mes clients, mais sur rendez-vous, avec un appart nickel qui ne laisse rien transparaître de ma personnalité ni même de ma vie de famille. Aucune photo, des meubles simples et efficaces frisant l’austérité. Une déco entièrement bicolore jaune et noire sur des murs blanc, vierge de toute décoration.

J’ai pas l’œil pour remarquer les regards de Ghilian sur ma tenue vestimentaire. De toutes façons, quand je vois l’anarchie capillaire de sa tête, ça m’inspire pas à mettre plus d’ordre dans mon apparence, je ne me sens pas le moins du monde en position de faiblesse. Oui, parce qu’il y a toute une question de ma position face à l’autre. J’ai besoin de marquer ma supériorité constamment, être mieux sapé, un discours plus élaboré, une posture plus imposante. Mais là … on part de tellement bas que je peux me contenter du minimum syndical. Après tout j’ai quand même du respect pour ma personne, je ne descendrai pas plus bas non plus. Honnêtement, il n’y a bien que mes faces à faces avec mon frère qui me laisse libre d’être réellement moi-même … et Axelonnie avant. Pour mes enfants, je veux qu’ils aient l’image d’un père fort, bien sur soi et qu’ils aspirent à devenir encore plus forts, plus intelligents. Je laisse la jeunette me conter ses doléances avec patience. Je sirote tranquillement mon café et ne me sent pas stressé le moins du monde par l’urgence qu’elle semble ressentir. De toute façon, s’il faut être efficace, ce n’est certainement pas le stress qui m’aidera. Je ne me laisserai pas envahir par une émotion aussi désuète. Je soupire après son monologue et passe de ma position détendue avachie sur ma chaise à une posture plus dynamique.

« T’as tout intérêt à être le plus transparente possible si tu veux que j’t’aide, j’peux pas faire des miracles, pour couper la corde, faut bien que je tienne un des deux bouts. »

Je reprends ma tasse d’un air serein. C’est justifier ma demande, il me faut remonter le courant d’un côté ou de l’autre pour pouvoir induire en erreur son poursuivant et le perdre afin qu’il ne la retrouve jamais. Je me fiche d’où cela vient, pourquoi, et à peu près tout. Oui. Je me fous de tout assez royalement. Je fais tourner le marre restant au fond de ma tasse et me perds un instant dans le dessin qu’il forme. Une tête de Sinistros ?

…

Naaah !

« J’suis pas flic et crois moi quand je te dis que j’m’en fiche de ce que tu fais, tant que tu payes … »

Vénal ? Un peu. J’ai mis légèrement de côté mes principes et pris en compte que je voulais offrir ce qu’il y a demieux pour ma progéniture quitte a enfreindre les lois. Après avoir été consultant au commissariat, autant dire que je connais leur limite et qu’elle est au ras des pâquerettes comparée à mes capacités.

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Vous croyez que c’est grave si je boulote tous les cookies ? Non parce que je suis bien partie pour tout manger, pendant que je l’écoute d’une oreille plus attentive que ce que je laisse paraître.

Plus de transparence... Huhum... ça ne m’enchante pas le moins du monde, même si je sais d’expérience – oui brave gens, ce n’est pas la première fois que je requiers les services d’un pro en informatique- qu’il en a besoin. Si je veux pouvoir dormir sur mes deux oreilles. D’ailleurs j’ai toujours trouvé cette expression totalement con. On m’explique comment on fait pour dormir sur ses deux oreilles en même temps ?! Alors que je réfléchis deux micro secondes sur cette question de la plus haute importance, mon regard est attiré par le décor de la pièce. Ouais, je vais pas rester le regard fixé sur le torse de Max, il va finir par me prendre pour une tarée. Bien que techniquement, pour une majorité de la population, j’en suis certainement une...

Bref, la déco donc... Faute de goût inestimable ! Quel est donc l’abruti qui a foutu du noir avec du jaune ? ça fait abeille le truc ! Je vais pour faire un commentaire, mais au dernier moment je préfère boire mon café. Je sais pas, une brusque envie d’être civilisée peut-être...

En vérité, une prudence intelligente. Le dernier Abraxas en date m’a offert une virée au 19ème siècle, peut-être que celui-là est du même genre et j’ai pas le temps pour ces délires. Même que par précaution, je vais même pas lui demander s’ils ont un lien. Technique de l’autruche ! Quand on voit pas le problème, c’est qu’il existe pas. En plus là n’est pas la question !

Il me semble bien détendu le mec en face de moi. Hé ho ! On parle de ma vie mon grand ! Soit pas si relax que ça ! comme s’il lisait dans mes pensées, il se redresse sur sa chaise et me certifie qu’il est pas de la police. Ben j’espère bien, merci ! je préfère crever que d’être en taule ! Mais il a dit les mots magiques ! « Tant que tu payes ». Je suis ta femme ! sans aucune arrière pensées de ma part.

Je boulote encore un des cookies rescapés, finit mon café et j’étends mes jambes sous la table. Un peu moins de stress de ma part et je les posais sur la chaise à côté de moi.

- Payé, tu le seras. Même très bien si tu es aussi doué qu’on me l’a dit. Quant au reste...

Je renverse ma tête vers l’arrière, admirant le plafond dénué de quelques jaunes que ce soit. Ah. Tient. Je crois que mes cervicales ont craqué. Faudrait que je me remette au sport. Je soupire avant de mentalement essayer de simplifier ma situation actuelle. Je vais pas lui raconter tout en détails, sinon on y est encore la semaine prochaine ! J’ai un don pour me foutre dans de drôles de situations, que voulez-vous... Je me redresse et ne résiste pas à faire craquer le reste de mon dos, avant de poser mes coudes sur la table et venir soutenir ma tête.

- Version simplifiée : j’étais une des intermédiaires dans une grosse vente d’arme, j’me suis servie au passage pour d’autres clients qui payaient bien, et apparemment le vendeur initial vient de s’en rendre compte. Inutile de te dire que c’est moyennement apprécié dans le milieu. Enfin je pense que dans n’importe quel milieu le vol est moyennement apprécié... Mais je suis pas certaine que Paulette, la voisine aigrie de 79 balais attende un soir au détour d’une rue avec un flingue dans la poche pour faire payer le vol de deux tomates dans son potager.

Oh. Merde. J’ai sorti ma comparaison à deux balles à voix haute ? Passons...

- Et donc ma Paulette, elle cherche à savoir qui s’est fait du blé sur son dos... Et vu que j’ai exclusivement échangé avec mes acheteurs sur le darknet et que tout laisse des traces...

Ouais... Je pense pas que j’ai besoin d’en dire vraiment plus. Je m’agite un peu sur ma chaise, ce qui me plaque mon arme glacial contre la peau et me fait sursauter. Bordel de nouille ! Je l’avais zappé celle-là ! Je la retire de ma ceinture, avant de me faire la réflexion que c’était peut-être pas le meilleur moment pour la sortir. Bah... trop tard ! Je la pose sur la table, grand sourire aux lèvres :

- Assurance vie. Contre Paulette, précise-je rapidement, avant qu’il ne se fasse de fausses idées.

Je recroise mes mains, puis continue comme si je venais seulement de poser un trousseau de clé sur la table.

- Tu peux faire quelque chose pour moi ?

Et la seule réponse que j’attends est un « oui ». J’ai pas d’autres plans en réserve, moi.

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Doué ? Elle croit qu’elle a affaire à qui ? Mes dons dépassent l’entendement, je pense que le nombre de sorciers ayant lié leur habilité à des compétences informatiques doivent se compter sur les doigts d’une main et sans doute qu’aucun ne m’arrive à la cheville. Alors que la demoiselle pointe le museau vers le plafond, je regarde à mon tour pour ne voir qu’un moustique voleté au loin … connard de moustique …

J’écoute son aventure absurde de tomates avec Paulette et repense à mes carottes massez d’arme que j’avais cuisiné la veille … le cœur était devenu une branche hérissée de piquant … les jumeaux n’ont pas du tout apprécié le repas et ça a fini en « ok, j’vous donne des fraises. ».

« Ben la prochaine fois qu’t’essayes d’arnaquer Paulette, appel moi avant. Ça t’évitera des déboires. »

Du blé, des tomates, une vieille … son histoire tient la route malgré toutes les métaphores. Je suis limite subjugué par ses talents de conteuse. Elle ferait mieux de se reconvertir et lire des histoires pour les petits à la médiathèque. Certes, ça paye pas aussi bien, mais c’est moins dangereux, au pire, une coupure de papier. Enfin, ça fait quand même grave mal les coupures de papier. Comme si de rien n’était, elle sort une arme qu’elle pose sur la table. Une menace ? Ou elle est juste bête ? Apparement, elle ne m’est pas destiné puisque la demoiselle se justifie illico sur la présence d’un tel flingue dans mon salon.

« Essaye même pas contre moi … »

Je me redresse et électrocute le moustique discrètement au passage. Une décharge dans l’air invisible qui au pire fera se dresser quelques poils sur la tête de la jeune fille sans l’alarmer sur mes pouvoirs. Toutefois, de quoi m’échauffer si elle décide de braquer l’arme sur ma personne. Le voilà qui tombe raide, mort sur le sol en un petit tas infime de cendres. Un sourire se dessine à la commissure de mes lèvres, fier de moi. Je me dirige vers mon bureau afin de me saisir de mon ordinateur portable. Une peluche de dauphin immonde trône fièrement dessus … Je ne sais plus quel est l’abruti qui a offert ça aux jumeaux, mais je l’ai en horreur … je le balance sur le canapé et reviens vers la jeune femme.

« Commençons par le commencement : donne-moi ton moyen d’accès au darknet et on va partir de là pour brouiller les pistes … t’as du temps devant toi je suppose ? »

Je la regarde se diriger vers le canapé et je m’assieds à côté d’elle, mon ordi sur les genoux.

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Il est marrant, si je dois crier au secours à chaque fois que j’arnaque une Paulette, j’espère qu’il est ouvert à la colocation ! Bon, en réalité, c’est pas souvent que j’arnaque les grands pontes. Trop dangereux et ça donne une mauvaise image, si on survit au vol. Mais j’admets, cette fois-là, la tentation avait été trop grande. Et me voilà maintenant à quémander de l’aide à un inconnu. Prends-toi ça dans les dents ma grande !

Sans grande surprise, il ne semble pas jouasse de voir que je suis armée. Pourtant là, je peux le jurer sur tout ce qu’il veut, il n’a pas grand-chose à craindre de moi directement. En plus, je lui ai dis, c’est contre Paulette. Face à quelqu’un qui veut potentiellement ma mort, je pourrai sans doute me défendre. Par contre, face à quelqu’un qui peut m’aider et qui en plus ne rechigne pas à le faire, ça serait contre productif et je sais pas si j’aurais le courage d’appuyer sur la détente. Mais... Flemme d’expliquer tout ça. Je vais en rester sur ça menace sous-jacente. Mais histoire qu’on soit certain d’être sur la même longueur d’onde, je laisse l’arme sur la table alors que je lui emboîte le pas, bien décidé à aller m’avachir dans le canapé.

Peu concentré sur ce qu’il fait, je vois juste une ombre venir rebondir sur l’objet de mon désir en cet instant, pour aller rouler sur le sol sans un bruit.

Boarf. Sans doute que ce n’est pas important. Je contourne la table basse, alors qu’une réponse ô combien stupide me vient de suite à l’esprit lorsqu’il me demande comment je fais pour accéder au darknet.

- Avec un ordinateur !

Très exactement, je suis fière pendant une demi-seconde de ma connerie, avant de me retrouver en train de chuter avec grâce et légèreté.

Nan j’déconne.

Je me suis vautrée comme un lamantin entre le canapé et la table basse. Ça fait mal bordel ! Je reste un instant face contre terre en silence, avant de répondre d’une voix étouffée :

- Oui j’ai du temps. Je bouge pas d’ici tant que t’as pas fais le taff.

Je me retourne sur le dos et gesticule pour attraper la cause de ma chute. Une peluche dauphin. Un putain de dauphin. Mais qu’est ce qu’il fou avec une peluche de dauphin ce type ? OK... Question glaue formulée comme ça, mais vous comprenez parfaitement où je veux en venir ! Cette ville porte la poisse j’ai l’impression. Où alors j’ai le droit à un retour de karma dans la gueule, avec les intérêts en prime ! Pendant quelques secondes je scrute l’animal synthétique, avant de lâcher une vérité me concernant, d’un ton sinistre :

- Je hais les dauphins.

Ça me semblait important de le souligner. Une fois ce fait hautement important porté à la connaissance de Maxwell, je le pose contre ma poitrine puis me reconcentre pour lui expliquer rapidement où et comment j’ai contacté mes clients. Toujours le regard rivé sur la peluche, je le soulève à bout de bras et m’amuse à lui bouger les nageoires en chantonnant le générique d’une vieille série avec une de ses saletés de bestioles. Merde. Comment il s’appelait déjà...

- Poppy ? je me marmonne ça à moi-même, avant de froncer les sourcils.

Nan. Ça fait plutôt chien ça...

- Floppy ?

On est plutôt sur du rongeur... réfléchis ma vieille...

- Flipper !

C’est presque si je lâche pas un cri de joie. Bon ok, j’ai peut-être effectivement un peu haussée la voix. Mais zut, c’est que c’est revenu de loin ! Mon cerveau essaye désespérément de me rappeler que je suis pas chez moi, que je suis censée être un peu plus sérieuse, ce que j’arrive à faire quelques secondes, tout juste assez pour le prévenir :

- Si tu trouves quels étaient les autres intermédiaires sur la vente, ça pourrait être bien.

Puis je recommence à fredonner. Je crois que je vais continuer à m’amuser avec cette horreur et restée allongée par terre. Je suis bien, par terre. Au moins je pourrais pas tomber plus bas. Quoique... Vu comme c’est parti...

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Si je n’invite pas la jeune femme à crier aux loups mais plutôt avoir l'arme pour le dissuader de l’affronter ? Un partenariat. Je ne veux pas connaître les tenants et les aboutissants de chacunes de ses transactions, juste prendre un pourcentage contre une protection. Faire d’elle une cliente régulière et … je connais bien le darknet pour m’y être souvent aventuré du côté des flics … cette fois, c’est à moi de donner du fils à retordre. Une idée me vient par-dessus celle déjà existante.

« Tu sais, non seulement je peux créer un brouilleur pour te rendre indépistable , mais je peux également te dénicher les parties les plus rentables du darknet sans pour autant faire les pires commerces … »

Ben ouais, j'ai une conscience. Déjà le trafic d'arme ça me rend pas jouasse, mais je me vois pas dans le trafic d'humains ou pire … l'innommable …

Je la regarde vite fait s'étaler de tout son long … ça me rappelle quelque chose. Un lamantin ? Non, trop gracile. Un morse ! Ou alors quand je retourne un flambi dans l'assiette pour les enfants, l'e vieux « sprotch ». C'est ça, elle ressemble à un flambi. Je feins d'ignorer son comportement jusqu'à l'entendre parler a la peluche. J'approuve silencieusement son dégoût pour ses créatures … les violeurs de cadavres …. Je ne vois que ça et encore pire quand on sait comment le jeu « ecco e dauphin" est né. Hyper glauque. Il faut vraiment que je trouve une raison de faire mourir cette peluche.

Posé non loin d'elle, je commence à me rendre sur l'espace interdit. C'est marrant mais le côté déjanté a chanté à une peluche me rappelle ma blondinette … Je croyais qu'il n'y avait qu'elle d'assez étrange pour le faire ça, je dis attirer les nanas avec un pet au casque. Cette pensée m'arrache un sourire, je ouais presque craquer rien que pour ça. Et c'est avec un ton plus amical que je m'adresse à elle.

« Allez, faut que tu me guides si tu veux que je t'aide, lâche cette immondice ! »

Je tapote la place à côté de moi pour l'inviter à se mettre a l'aise, même si elle a l'air d'adorer le sol froid. Je vais rien dire, moi aussi j'aime m'y étaler surtout en été histoire de capter un peu de fraîcheur.

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Pendant que je continue à jouer avec Flipper –c’est devenu son nom !- je réfléchis rapidement à ce qu’il m’a dit un peu plus tôt. S’il peut faire en sorte qu’on ne remonte pas jusqu’à moi pour la plupart des choses, je dis pas non ! Quant au fait de faire du commerce moins « pire »... Si ça rapporte, pourquoi pas, et si en plus ça le motive à me sortir de mon merdier...

Malgré ma désinvolture apparente, je note un léger changement dans sa voix. Ah, apparemment faire la crétine avec une peluche l’a adoucit. Je m’abstiens de tout commentaire et fait faire un double salto arrière à Flipper. Je le rattrape in extremis avant qu’il ne me retombe sur le coin de la tronche, puis je me relève sans précipitation pour aller m’avachir à côté du brun, Flipper trouvant une place de choix sur mes genoux.

- Qu’est ce que tu fous avec cette immondice d’ailleurs ?

J’étouffe un bâillement avant de me frotter les yeux. Je me ferais bien une petite sieste après toute cette histoire moi...

- Et pour ta gouverne, tant que ça rapporte de l’argent, je suis partante. Que ce soit pour de nouveaux commerces ou pour que tu me rendes indétectable.

Et même que tu devrais profiter de cet instant béni où je dis « Amen » à toutes tes paroles... Mais je vais pas lui dire ça. A la place, je me contente de lui donner les indications qu’il me demande quand il en a besoin, caressant paresseusement Flipper pour lutter contre mon soudain coup de fatigue.

- En vrai, si tu me rends intraçable, Paulette finira par me manquer.

Agitant les nageoires de la peluche, plus pour m’occuper les mains qu’autre chose, je continue sur ma lancée, sans vraiment savoir s’il m’écouter pendant qu’il pianote avec dextérité sur son clavier.

- Gagner de l’argent, c’est bien, mais c’est pas vraiment ça ma première motivation... Si il n’y a plus de danger, comment je vais pouvoir m’inviter chez de parfaits inconnus pour demander un coup de main et faire mumuse avec Flipper, hein ?

Je lui lance un sourire mais, malgré ma voix amusée, il y a une grande part de vérité dans ce que je viens de lui dire. Gageons que c’est passé inaperçu. Je pense que c’est difficile de prendre au sérieux une nana qui s’amuse à faire nager une peluche dauphin dans un océan imaginaire. Histoire de détourner le sujet au cas où il voudrait faire une remarque, j’enchaîne rapidement :

- En fait, comme j’te le disais tout à l’heure, ce qui serait génial serait que tu trouves les autres intermédiaires. Selon qui il y avait sur le coup, détourner la piste vers l’un d’entre eux pourrait rapporter gros... Rapport aux primes, tout ça...

Je fais un vague signe de la main, pointant le dauphin vers son front.

- Prime que j’te file en intégralité, au passage.

Je suis définitivement trop gentille aujourd’hui. J’espère que ça va compter pour mon karma futur ! En attendant, regarder l’écran de l’ordinateur me brouille le cerveau. Mes yeux ne font même plus la mise au point sur les lignes de codes. Il pourrait toute aussi bien regarder un film que je capterais même pas je crois. C’est moche d’être autant une loque... Un court instant, je me demande si Max ferait un oreiller moelleux et confortable... avant de me dire que ça l'empêcherait sans doute de travailler efficacement si un peu plus de 50 kg de viande endormie lui tombaient dessus ! Puis bon... paraît qu'il y a une notion d'espace privé qu'il ne faut pas envahir...


Il paraît...

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Je soupire de dépit.

« C’est difficile de dire non aux cadeaux et mes gamins ‘ont hyper vite adopté, j’ai pas eu le temps de la faire disparaître malencontreusement. »

Elle me confirme que l’appât du gain et la bonne carotte pour la faire avancer. J’aime bien cette nana, on lui donne un truc, elle est ok, et franchement c’est agréable de constater que tout sort tel quel de sa bouche, y’a pas de grand discours qui cherche à dissimuler des choses, ni même de comportement socialement acceptable à respecter. Je me mets donc à l’aise et fais craquer mes doigts avant de commencer à pianoter sur le clavier lumineux de mon Asus. Avec les infos que me donne la jeune femme, je trouve les intermédiaires en question, certains plus facilement que d’autres et honnêtement, j’ai intérêt à bien choisir celui sur qui il faut faire porter le chapeau ou tout cela n’aura servi à rien. Ni trop évident, ni pas assez. Et surtout ne rien laisser transparaître du côté de la brunette. Elle s’adresse une nouvelle fois à moi et mon visage frise de trop près la cohabitation avec le dauphin. Je l’arrache des mains de la jeune femme et envoie valser la peluche de l’autre côté de l’appartement.

« Arrête de jouer avec ça, c’est malsain… »

Trop flaque pour se rebeller, je la vois cligner des yeux de manière anarchique. Sous l’effet de la fatigue, j’aurais juré que ces yeux ont cillé de manières asynchrones. Lentement, mais surement, je constate que le doux tintement de mes doigts sur le clavier produit un son assez régulier pour l’endormir définitivement. Elle s’avachi sur moi et … je la laisse faire. Je ne la connais ni d’Eve ni d’Adam, mais depuis le temps qu’il me manque une présence féminine … j’aime bien qu’elle me rappelle ma blondinette. Deux trois heures s’écoulent avant que je ne finisse par me convaincre que j’ai bien tout fait. Je pose délicatement mon ordi sur la table basse en prenant soin de ne pas réveiller la demoiselle. Ne sachant que faire d’autre, je me laisse également sombrer. Après tout, ce n’est pas comme si j’avais un milliard de chose à faire le lendemain …

C’est un rayon de soleil en plein dans le visage qui me tire de cette nuit peu reposante, tout cela pour constater que la belle dort toujours et … non, mais c’est de la bave je rêve pas ? Je ne peux m’empêcher de réprimer un rire. Forcément, la brunette ouvre finalement les yeux et nos regards se croisent alors qu’elle s’extrait de mes bras. Apparemment, je ne suis pas fait que d’os.

« Bien dormi ? »

Made by Neon Demon

Visite fortuite

C’est un rire qui me tire de mon sommeil. Zut. J’étais en train de rêver ! et je sais déjà plus à quoi... Mes rêves se dissipent toujours trop vite... Puis qui rit d’abord ? J’ouvre un œil, pour me retrouver face à un visage qui met quelques secondes à retrouver un prénom et l’histoire qui va avec.

Maxwell Abraxas. Hackeur. Sauvetage de mon merveilleux croupion.

Je me suis endormie donc... Je me redresse, quittant par la même occasion la chaleur de ses bras. Comment j’ai atterri entre d’ailleurs ? ... Apparemment cette histoire d’espace privé, c’est du pipeau. Pas qui j’y accordais une grande importance... Je prends le temps de m’étirer avant de lui répondre.

- Oui. T’es un bon oreiller. Je lui souris. Café ?

Je n’attends pas vraiment de réponse de sa part pour me lever et aller m’en faire un. J’ai pas envie de parler boulot au réveil. Même si dès que j’ai mis le café à couler, je check mon portable principal. Que quelques messages, rien d’alarmant. Je reviens avec deux tasses brûlantes que je pose sur la table basse avant de retourner chercher le sucre. Ouais, je sais. Je suis trop observatrice pour mon propre bien.

- T’as fini il y a longtemps ?

Question détournée pour savoir s’il a dormi suffisamment. J’me souviens que quand je me suis pointée hier il avait l’air au bout de sa vie. J’espère au moins qu’il a bien fait son taff. Ouais. J’oscille entre un savant mélange d’empathie et de pur individualisme. Je me rassois dans le canapé et croise les jambes. Mon regard se pose sur cet hideux Flipper que le brun a osé m’arracher des mes douces mains avant que je dorme pour le jeter au sol. A la lueur du soleil, et moins focalisée sur ma situation catastrophique, je me rends compte que la peluche n’est pas le seul indice qui aurait pu me mettre sur la piste de la présence d’enfants. Je continue ma scrupuleuse observation du mobilier, me dévissant le cou pour avoir une vue d’ensemble. Même que je dois me redresser à fond pour voir par-dessus le canapé.

Hum. Inspection finie. C’est... Froid. Mort. Il manque un truc, mais ça m’a pas l’air bien fin d’aborder le sujet. Ouais, l’empathie mes bichons, c’est pas réservée aux gens qui aident leur prochain. Et je suis pas d’humeur à jouer la gourde curieuse. A la place, je préfère m’attaquer à mon café. Et quand même poser une question, parce que je reste quand même une petite fouine :

- Et t’as vendu tes gosses que je les vois pas ?

Vraie question de ma part. Etrangement, les enfants, je m’entends plutôt bien avec eux. Faut dire qu’ils sont moins prise de tête que certains adultes... même s’il leur faut un peu trop d’attention à mon goût.

Codage par Libella sur Graphiorum

Pas le temps de protester, de toute façon j’en crève d’envie. Je prends ma tasse brûlante de la table et la porte à mes lèvres. C’est chaud et franchement, c’est pas pour le plus grand bien, mais j’ai grave besoin d’une bonne dose de caféine. La brûlure se poursuit jusqu’au creux de mon sternum après quoi elle se dissipe et je ne sens plus que les bienfaits du breuvage. J’aime bien sa comparaison à un oreiller, mais j’me complais à me dire que j’suis quand même moins vieux sac rempli de plume que ça quand même, pas non plus sexy, mais y’a une marge. Pas la peine d’attendre le sucre, je ne compte pas finir diabétique non plus, le sucre c’est que quand j’ai pas eu le temps de manger de la journée et que je suis prêt à m’effondrer.  Ce qui arrive un peu trop souvent ces derniers temps où le temps file alors que le travail s’amoncèle … qu’est-ce que je ferais pas sans mon frangin et ma nièce … Une pensée secrète vers eux, mais trop fier, jamais je n’arriverais à leur avouer l’importance du soutien qu’ils sont pour moi. Je regarde la montre a mon poignet, toujours au poignet droit et le cadran du côté intérieur de mon poignet : 7h12.

« Je pense il y a 3 ou 4h max. »

Je me lève et m’étire de tout le long de mes 1m90. Quand Nath m’appelle Grande Perche, c’est pas pour rien, j’me dis alors que mes mains touchent le plafond dans mon mouvement.

« J’aimerais bien … mais chez mon frère. »

J’ai bien parler d’eux hier il me semble, donc pas de quoi paniquer en la voyant deviner que les petits existent. Je jette un œil à ma tenue et m’aventure vaguement à redonner de l’ordre … je commence par virer ma chemise trop froissée et en attrape une propre suspendue dans le salon. Non, mais ça craint ma vie quand même … Du coup, je me lance à une proposition hasardeuse, tentative peut être pour remettre un peu d’ordre dans ma vie, dans mes objectifs.

« Tu devrais être tranquille et franchement j’aimerais bien qu’on se recroise pour parler affaire si ça te dit ? »

Je me tourne vers elle en attendant sa réaction. Par la même occasion je sors mon téléphone et check que Nath m’ait pas envoyé un message durant la nuit. Autant je crains pas pour les petits, mais plus pour lui et ma nièce, histoire d’être sûr que Cassandre n’ait pas foutue le feu à tout et que Aedan les ait pas fait passer par la fenêtre … ça serait con quand même. Une fois rassuré je le range dans la poche de mon jean que je profite pour réajuster et même mettre une ceinture. Ça serait pas mal que je ne finisse pas avec le fute aux genoux, histoire d’être crédible.

Ma facilité à accepter cette étrangère ? Mettez Axel à côté, elles ont vraiment des similitudes équivalentes et je suis vraiment trop nostalgique de ma crapette pour me battre contre ce sentiment qui m’incite à faire confiance à la brunette.

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Visite fortuite

Que 3 ou 4 heures ? Ce mec ferait bien d'apprendre les bienfaits d'une longue nuit. Quant à sa réponse au sujet de ces enfants, elle me tire un sourire et je lève un index, affichant un air très sérieux :

- Oh tu sais, je dois bien connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un qui peut les racheter, mais je te parie mon compte en banque que tu vas regretter tes mots avant que je dégaine un de mes téléphones...

... Faut vraiment être désespéré pour vendre ces gosses quand même... et vu son expression,  mes pépettes m'appartiennent encore.


Et dans un coin de mon esprit, je note l'existence d'un frère. Encore un Abraxas ? C'est une invasion ou comment ça se passe ?! Je le regarde remettre -tenter tout du moins- de l'ordre dans sa tenue. Cherche pas... à mon avis une bonne douche et un changement de fringue s'impose...


Je ne réponds pas de suite à sa question et me lève.

- Se revoir ?


Je lui adresse un grand sourire et me rapproche de lui, l'air de rien. Vas y... téléphone dans la poche arrière, c'est d'une simplicité de le récupérer sans se faire prendre...


- De toute manière si tu veux être payé, va bien falloir qu'on se recontacte... Toucher une grosse somme d'argent d'un coup, c'est le meilleur moyen d'attirer la mauvaise attention... Aussi, je vais être grande dame... Je lui agite son téléphone sous le nez : Déverrouille moi ça que j'te file mon numéro ! Et donne moi le nom de qui va trinquer à ma place, que je le glisse dans les oreilles des personnes intéressées, histoire que tu touches ton bonus !


Je lui rends son bien, toujours souriante. Ouais je sais. C'est cavalier de ma part comme action, mais j'ai toujours les mains un peu trop baladeuses... qu'est ce que que vous voulez braves gens...  


- Rappelle moi d'ici une dizaine de jours, si c'est pour le travail...


Je pense pas avoir besoin de finir cette phrase. Je m'éloigne sans un mot de plus et part récupérer mon arme qui m'attend toujours sur la table de la cuisine puis je prends mon sac.


- Je te dis à la prochaine !


Et pas besoin de me montrer la sortie ! Je suis une grande fille et je me mets moi même dehors, après lui avoir fait un signe de la main très enfantin. Puis avant de refermer la porte sur moi, je balance dans le couloir :


- Et fait un câlin à Flipper de ma part ! Il est triste tout seul sur le parquet !


Uen fois dans l'ascenseur, je me dis que comme à mon habitude, j'ai pas dis ouvertement merci... mais bon... je vais le payer... c'est sans doute pareil non ? Peut être pas... mais la n'est pas la question... est ce que j'ai envie qu'il me rappelle que pour le travail ? Je sais pas vraiment non plus. Je verrais bien ce qu'il décide de faire... en attendant... si j'allais me faire un petit casino ? Sur cette bonne pensée, je prends le chemin adéquat pour aller m'amuser... Vous comprenez, maintenant que j'ai fais travailler quelqu'un pour moi une partie de la soiree et de la nuit, faut bien que j'aille me détendre...

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