Not happy? For once, I don't care. [Sylvana & Vladimir]

Not happy? For once, I don't care.

Sylvana & Vladimir

Si je pense que Vladimir va adorer Amélia? Du tout. Il n'y a qu'à voir la tête qu'il a pu faire, associée au refus total et complet d'évoquer la question, quand j'ai tenté de mettre la légende du calice sur la table. C'est dangereux, pour ne pas dire du suicide, je le sais, mais je sais aussi que mon instinct ne m'a jamais trompé, et que cette femme a un effet certain sur moi depuis le jour de notre rencontre. Comme un animal blessé que je me sentirai le besoin viscéral de protéger. C'est étrange, et en même temps, après un millénaire de vie sur cette terre, c'est amusant de voir que je peux encore être surprise par notre monde.
Et donc oui, j'ai sauté à pieds joints dans cette nouvelle aventure, et j'ai envie de voir jusqu'où cela peut m'emmener. Au mépris de ma propre sécurité, sans doute. Un autre que moi aurait mis fin au délire en plantant ses crocs dans la gorge de cette petite humaine jusqu'à faire cesser son cœur de battre, mais non. Moi je l'aime bien cette petite humaine, et j'aimerai bien que Vlad l'aime bien aussi.
Mais pour ça, va bien falloir qu'il la rencontre, histoire de voir ce que je vois chez elle. Il va le voir hein? Bon d'accord, pas trop quand même, parce que la dernière humaine à laquelle il a succombé, elle nous casse toujours les pieds trois siècles plus tard alors... Oui c'était une pique gratuite, et non, je n'ai aucun regret à l'avoir posée sur papier, merci, bonsoir.

Le jour est presque levé quand je rentre enfin à l'appartement, commençant par montrer les crocs face à un des bébés vampires nouvellement créés par Vladimir, qui a eu la mauvaise idée de ne pas déguerpir assez vite à mon arrivée, avant que je ne retrouve presque instantanément ma jovialité habituelle dès lors que je me trouve dans la même pièce que le comte en personne. Et si lui ne partage apparemment pas ma bonne humeur? Je saurai le dérider. En un millénaire ou presque, je pense avoir compris comment il fonctionne. Mais avant ça, nous avons un abcès à percer, je crois.

"Je suis une grande fille, tu sais. J'ai pas besoin que tu fasses la tête parce que j'ai fait une bêtise, comme une enfant prise en faute. Réserve ça à... comment il s'appelle déjà?"

Si mon dédain pour les nouveaux membres du clan ressort par chaque pore de ma peau? Je préfèrerai encore qu'il intègre certains des vampires déjà formés que compte la ville, plutôt que de devoir gérer toute l'éducation d'un nouveau-né à peine capable de comprendre que d'ouvrir les rideaux opaques à 14h est une très mauvaise idée. Je crois que même le bébé vampire vegan que j'ai croisé il y a plusieurs mois maintenant serait une meilleure recrue, et franchement, ça vole pas haut. Nouvelle pique? Non, je suis sérieuse.

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Sylvana & Vladimir

Si j'avais l'intention de retrouver la splendeur de notre clan d'antan ? Oui, mais pas de la même manière. Avec le gouffre en plein Michigan avenue et le regard perçant des humains sur nous, nous devions nous montrer plus discret que jamais. Et ces quelques nouveaux-nés n'étaient pas dès plus discrets pour l'heure, mais ils n'étaient pas très nombreux et m'était plus fidèles que ceux dont parle Sylvana. Mes hommes et moi passions notre temps libre à apprendre la vie de vampire aux deux trois jeunots, en différents point de vue. Cela me rappeler des souvenirs.

- Il s'appelle Dylan. Et permets moi de faire la tête si j'en ai envie. Tu n'en fait qu'à ta tête depuis près de mille ans Sylvana. Tu n'écoutes jamais mes conseils, je me demande pourquoi je m'embête.

Si je lui en voulais véritablement ? Disons que j'aurais aimé qu'elle me fasse confiance, qu'on puisse avancer ensemble et que l'on fasse prospérer notre clan tous les deux. Il y a quelques mois j'avais ouvert les yeux sur ma relation avec Mina et sur ma relation avec elle aussi, mais de là à lui parler, elle et son tempérament. J'avais un peu trop d’orgueil pour ça. Je me suis jeté à corps perdu dans ce que je pensais être une relation avec Mina et maintenant que j'en étais sortit ne me demandais pas d'y retomber de si-tôt avec une nouvelle jeune femme. J'admirais le courage et la passion de Sylvana, je l'enviais même les trois quart du temps. J'éprouvais des choses à son encontre, mais mon cœur ne supporterais pas de souffrir pour la troisième fois. Il n'y avait pas eu beaucoup de femmes auquel j'avais porté un intérêt dans ma vie je le reconnais, mais cela ne rendait-il pas chaque relation plus intense encore ? Trois femmes en mille ans, c'est une moyenne plus que raisonnable semble-t-il, surtout quand on songe à Wilhemina. Toutes les trois étaient fort différentes. Je me demandais qu'elle serait la réaction de cette dernière en me voyant face à Sylvana aujourd'hui. Nous en ririons surement ensemble au détour d'un bon hydromel. Elle avait toutes les qualités et moi les défauts, nous nous complétions à merveilles. Avec Sylvana c'était différent. Je ne trouvais pas les mots pour l'expliquer. Qu'attendait-elle de moi, après avoir agit aussi bêtement ? Elle mettait sa vie en danger à chaque instant de vie de ce calice. Ne lui avais-je donc rien apprit durant notre vie ensemble en Transylvanie ? Je soupire.

- Eux au moins ils m'obéissent !

Mon regard c'était durci.
Oui j'étais dure avec elle. J'avais probablement tord de lui dire ça à elle, ma plus fidèle alliée depuis près d'un millier d'années. Mais au delà de me décevoir, elle me faisait peur. Et si un proche de l'humaine nous découvrait ? Et si elle mourrait à cause d'elle ? Oui j'étais égoiste, je l'avais toujours été et je m'en fichais royalement. Que deviendrais-je sans elle ?

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Sylvana & Vladimir

Dylan? C'est moche comme nom, vraiment très moche, et ça doit se voir sur ma tête que j'aime pas du tout du tout. Je m'écrase dans un fauteuil proche de lui en me trouvant soudainement très intéressée par ma manucure alors qu'il se plaint de mon comportement vis à vis de lui. Ou plutôt de ses conseils que je n'écouterais pas.

"Détrompe-toi, je les écoute. Sans cela, je doute que je serai encore en vie aujourd'hui. Ce monde évolue à une de ces vitesses..."

Eux au moins ils... Ah d'accord. Je vois où est le problème. Il est sérieux?

"Ils t'obéissent. Ne serait-ce pas grâce à l'asservissement qui touche la plupart de tes infants? J'suis passée par là avant eux je te signale. La différence, c'est qu'après mille ans, je suis toujours là. Ils n'en feront pas autant."

Je croise les jambes, puis les bras, boudeuse, refusant obstinément le contact visuel avec lui. Du moins l'espace de quelques minutes, un presque rien dans l'éternité qui est la nôtre. Je soupire avant de me retourner vers lui, ramenant mes jambes sous moi sur le fauteuil.

"Elle s'appelle Amélia. Celle qui te fait dire que je n'écoute jamais tes conseils. Je suis venue à toi quand j'ai voulu plus d'informations sur le sujet. J'ai entendu tes mises en garde. Mais tu l'as dit Vladimir, j'ai plus de mille ans, et je crois que j'ai oublié de prendre le train en marche. Cette femme..." Je hausse les épaules, ne sachant pas trop quels mots placer sur ce que je j'ai dans la tête. Encore moins que d'habitude, je veux dire. "C'est une bouffée d'air frais pour moi. Une nouvelle expérience. Et je crois que ce danger qu'elle pourrait représenter pour moi, c'est ce qui rajoute de l'intérêt à tout ça."

Je me relève de mon fauteuil, ne tenant définitivement pas en place, pour mieux me diriger vers lui, glissant ma main sur sa joue, levant le regard pour attirer le sien.

"Une part de moi a cessé de vivre quand t... Quand tout a brulé. J'ai cru tout perdre ce jour là. Mes frères et sœurs, Anton, toi. Tu dictais les consignes et j'obéissais. Nous obéissions. Pour la première fois en plus de six siècles, j'ai dû prendre mes propres décisions, réfléchir à ce que je comptais faire du reste de mon existence..." Je retiens un rire moqueur en songeant au résumé plutôt rapide que j'ai à faire de ma pourtant si longue vie. "J'ai voyagé dans plus de contrées que je ne saurai en faire la liste, appris plus de langues que je pensais qu'il en existait, transformé des hommes et des femmes pour mon propre plaisir, parfois pour m'amuser, parfois pour tenter de t'arriver à la cheville, en unique survivante de notre clan que je pensais être... et je les ai méthodiquement exécutés. A chaque fois. Parce qu'il n'y a qu'une seule chose que je sache faire de mon éternité. Te suivre. Aveuglément." A mon tour de jouer la carte du regard noir alors que je conclus ma plaidoirie. "Alors ne viens pas me dire que ces bébés de quelques mois t'obéissent plus que moi parce que pour une fois, j'ai décidé de n'en faire qu'à ma tête."

Je sens sa main autour de la mienne, ressentant aisément la force avec laquelle il pourrait briser chacun de mes os s'il le souhaitait. Ils se répareraient, bien sur, mais vu le nombre d'entre eux dans une chose aussi petite qu'une main, cela me ferait probablement un mal de chien. L'énervement passé, je rend les armes, souhaitant juste vraiment obtenir son soutien dans cette histoire.

"Laisse-lui sa chance, s'il te plait. J'aimerai vraiment savoir que quelqu'un en qui j'ai la plus grande confiance veille également sur elle. Et sur moi par extension."

Non parce qu'il y a bien Dmitri qui lui tourne autour d'une manière trop bizarre pour que ce ne soit qu'une coïncidence, mais c'est bizarre, j'ai beaucoup moins confiance en ce vampire là. Et pas que parce qu'il est l'engeance de Mina.

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