Retour sur la terre ferme [ft Liane]

Plusieurs mois maintenant que mon fils est né. Je souhaite faire un cadeau à mon père pour la fête des pères. J'ai encore quinze jours, mais je dois surtout en profiter tant que mon père est avec mon fils pour s'occuper de lui. A lui, je lui ai dit que c'était pour voir une vieille connaissance, d'avant mon départ de Chicago. Pour être honnête, je n'avais pas reprit contact avec mes amis de l'époque. Je ne savais pas quoi dire et je n'avais pas vraiment prit le temps d'y réfléchir surtout, peut-être qu'après, quand mon bébé irait à l'école, que j'aurais reprit un travail, alors peut-être que je prendrais le temps d'avoir une vie sociale, on verra bien.

Mon père m'avait laissé des vêtements sous le ponton sur la rive ouest, le même par lequel on peut entrer dans la cité d'Atlantis. Je m'habille rapidement. Je croise beaucoup de pêcheur en ce milieu de matinée. Ils vont vendre le principal de leur prise à la criée. Je suis toujours très mitigée sur les pêcheurs. je sais qu'ils font ça pour vivre et que l'ambiance d'un marché comme ça et bon enfant, mais je sais aussi que si l'un d'eux nous découvraient mon père, mon fils ou moi ils se feraient un plaisir de nous vendre au plus offrant. Je parle de nous mais ça vaut aussi pour les sirènes, les tritons et toutes créatures surnaturelles venant des profondeurs et rien que pour ça j'en ai la nausée.

Je ne sais pas vraiment  où aller. Je connaissais bien cette ville, mais il y a eu beaucoup de changement depuis mon départ, des fermetures, des destructions à cause de la faille... bref, j'allais me balader et on verrait bien.

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Morgane est en famille, les trois quart des marins trainent dans les bars, et j'aurais tendance à faire comme eux, c'est d'ailleurs ce que je m'apprête à faire. Je quitte le Hollandais, aux alentours de 11h, après avoir fait le tour, et mettre assuré que tout allée bien. Il y a toujours au moins un matelot à bord, principe de sécurité, je voudrais pas qu'on nous l'embarque, même si honnêtement pour manier un engin pareil faut avoir du doigter, mais c'est on jamais. Y a trop d'embrouilles dans le monde surnaturel ces derniers mois pour que je ne fasse pas attention, ce serait insensé.
J'ai mit une tenue de ville, pour une fois. C'est pas si souvent, sauf que je me suis encore embrouillée avec Morgane, et que c'est pour ça qu'elle est partit toute seule et que je dis pas non pour trouver un peu de compagnie et que pour ça je sais faire un peu attention à moi. Certain,e,s aiment bien le côté pirate, mais c'est quand même pas une majorité, et vu que je compte pas faire ma vie avec ... bref ....

Tout ça pour dire que je suis sur l’embarcadère, que je réfléchis à un endroit où aller; je songe au Pandémonium, lorsque j'aperçois une jeune femme sortie de sous le ponton menant à Atlantis. Je ne l'ai vu qu'en ressortir, je ne sais donc pas qui elle est. Son visage m'est familier, mais impossible de mettre un nom sur son visage.
Je la vois s'éloigner vers la ville, mais je ne peux m'empêcher de l'interpeller :

- Bonsoir. Je vous demande pardon, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer d'où vous sortiez ainsi. Vous venez d'Atlantis n'est-ce pas ? Vous me rappelez quelqu'un, mais je n'arrive pas à savoir qui. Nous serions nous déjà vu ?

Je me rends bien compte que mon interpellation doit la surprendre. Je suis toujours directe, mais là c'est peut-être un peu trop. On verra bien. Je serais curieuse de voir si elle me remet, ça ferait avancer le schmilblick.

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J'étais en pleine rêverie, à songer à ce que j'allais pouvoir trouver, lorsqu'une voix féminine interpelle quelqu'un. Elle est derrière moi. Je me retourne et constate qu'il n'y a bien que nous deux sur l'embarcadère et qu'elle ne peut s'adresser qu'à moi. Mon visage lui est familier ? Elle m'a vu sortir de sous le ponton ? Mais qui est-elle ? Si on se connaît ? A part une question récurrente de drague, je vois pas bien, non. Je la laisse s'approcher de moi, afin de mieux la voir. Elle est très belle. Son visage ne m'est pas inconnu non plus, mais d'où ? Ca je n'en sais fichtrement rien.
Atlantis ? Comment ? Je n'y étais pas, mais ce ponton est accessible uniquement aux créatures comme moi, alors si elle le connait, si elle sait où il mène, soit c'est une chasseuse, soit elle est du milieu. Grâce à mon pouvoir de détection des mensonges, j'aurais rapidement le fin mot de l'histoire je pense. Je me décide à être aussi cache qu'elle. On va bien voir ce que ça donne, enfin sans trop en dire sur moi tant que je ne saurais pas.

- Atlantis ? Qu'entendez vous par là ? Qui êtes vous ?

Par les temps qui cours, nous devons tous être très discrets, hors cette femme est à l'opposé de la discrétion et même si elle fait partit de mon univers, je ne suis pas sûre de vouloir la côtoyer, si elle se met aussi facilement à découvert.

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Je vais peut-être m'en mordre les doigts finalement. Je n'aurais pas du être aussi franche, aussi directe. Elle se méfie de moi. Elle a raison de ne pas se dévoiler devant les inconnus, l'inverse pourrait lui coûter cher par les temps qui cours.

- Je suis Liane Midow, capitaine d'un navire capable de se rendre dans le royaume des morts. Vous en avez surement déjà entendu parler.

Je suis sûre d'avoir raison de lui faire confiance. Les chasseurs n'ont pas connaissance de ce passage, sinon la cité perdue, ne serait plus perdue, croyez moi.
Elle me regarde fixement.

- Vous avez une magnifique cité, mais si vous voulez la garder, vous devriez faire plus attention lorsque vous sortez de sous le ponton, ce serait dommage de tomber sur quelqu'un de moins bienveillant.

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Je suis intimement convaincue qu'elle m'a dit la vérité. Je ne lis pas dans les pensées des gens, mais ça j'en suis sûre, ce n'est pas une intuition, c'est plus que ça. C'est difficilement explicable, ça fait simplement partit de moi, comme de mon père, on a ça dans le sang.

- Oui je vous ai déjà vu, enfin votre bateau. Mais comment vous vous pourriez me connaître, je suis jamais venue sur le Hollandais. Je vous ai toujours vu de loin, de très loin. Pour moi vous et vos hommes vous étiez que des moustiques, sans vouloir être désagréable.

Elle connaît peut-être mon père, j'ai l'impression que toutes les créatures surnaturelles de Chicago le connaissent sous sa forme humaine ou sous sa vraie forme.

- Vous pensez quoi des anguilles du lac Michigan ? Paraît qu'il y en a trois en particulier qui font leur petit effet !

Un sourire se dessine sur mon visage. Je compte sur elle pour voir o je veux en venir, car je ne serais pas plus explicite que ça; ça serait trop pour certains.

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Des moustiques ? Ok, je m'attendais pas à ça. Donc soit on lui est désagréable, soit très petit, mais là je sèche. Certes on prend un peu de place quand on navigue sur le lac, mais de là à être désagréable aux sirènes, j'aurais pas cru.

J'adore sa façon d'essayer de s'expliquer sans trop en dire. Ca me fait un peu chercher, mais bon après une petite minute, je finis par additionner deux et deux.
Mais rapidement, elle en vient à parler d'anguilles et là mon cerveau met un certain temps à faire le focus sur le vrai sujet. OK, elle n'est donc pas une de celles auxquelles je pensais, car ils ne sont clairement pas que trois sirènes/tritons. Soudain je me souviens du dragon des eaux. Nous nous sommes plus souvent vu sous sa forme naturelle que sous sa forme humaine, mais je me souviens qu'il a parlait d'un enfant. Et il y a environ deux semaines, Peter avait vu deux autres dragons nager près du navire. L'un était nettement plus petit, et l'autre avec ses écailles blanche et dorée, n'était clairement pas celui que nous avions l'habitude de voir.

- J'ai croisé Elliot une fois ou deux en face à face et il m'a parlé de vous, enfin je suppose que c'était vous. J'ignorais que vous étiez trois. Votre secret est bien gardé, ne vous inquiétez pas.

Je prends une seconde pour analyser la situation. Je ne sais pas trop quoi dire de plus du coup. Moi qu'est toujours la jaquette d'habitude.

- C'est votre petit, le troisième ? Il a quel âge ? Il a l'air mignon en tout cas!

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Elle connaît mon père, c'est un bon point. Je ne sens aucun mensonge, aucune hostilité dans sa voix/ses propos, dans ses gestes. Elle savait pour moi, mais pas pour mon père. Je remercie une fois de plus mon père, intérieurement, pour sa prévenance. J'aime mon fils de tout mon cœur et je ne veux pas le cacher, mais je ne veux pas non plus répondre aux questions qui aurait pour sujet sa venue au monde, le pourquoi du comment ... Non merci!
Pourtant je ne suis pas non plus du genre à mentir, excepté par obligation, en cas de vie ou de mort quoi...

- Oui c'est mon fils. Il a six mois. J'apprends encore à être maman, je vous avoue. Mon père est avec lui en ce moment. On se relais sans cesse pour ne pas le laisser seule. Et je vous remercie mais on débrouille bien tous les trois. A votre manière vous protégez notre monde et tout ceux qui le représente, c'est déjà énorme.

Je me rappelle quand même que j'ai un cadeau à trouver pour mon père.

- Je suis désolée, mais il faut que je vous laisse, le temps file. Je dois trouver un cadeau pour mon père avant qu'il ne se dise que je suis trop longtemps partit. Et mon fils me manque déjà... Je serais ravie de pouvoir discuter plus amplement à l'occasion. Vous êtes à Chicago pour longtemps ?

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Elle a les yeux qui brillent en parlant de son père et de son fils. Je suis réellement curieuse d'en savoir d'avantage. Mais je comprends bien vite qu'elle n'a pas besoin de mon aide, de ma protection ou que sais-je encore. Elle m'explique devoir s'absenter. Je ne sais même pas que c'est la fête des pères dans quinze jours. Ce n'est pas comme si je pouvais le fêter au mien de toute façon, alors à quoi bon...

- Oui bien sur je comprends. Bon courage pour vos recherches.

Nous revoir ultérieurement ? Oui ce serait chouette.

- Nous sommes là jusqu'à la prochaine nuit calme. Nous ne pouvons traversez qu'à un moment bien particulier. Il semblerait que cette nuit arrive d'ici deux jours. On en profite pour voir nos proches nous aussi. N'hésitez pas à passer sur le navire, nous sommes amarrés un peu plus loin, vous nous trouverez facilement.

Je lui tends une poignet de main qu'elle saisi rapidement et c'est ainsi que se termine notre rapide échange. Lorsqu'elle s'éloigne, j'aperçois un léger reflet dorée dans ses cheveux, avec les rayons du soleil qui les traversent. Je souris rien qu'à l'idée de revoir prochainement ce reflet dorée dans ses écailles blanches lorsqu'elle viendra nager près du Hollandais.
C'est rapide, mais agréable. Hâte d'en savoir plus sur elle.
Je reprends moi aussi mon chemin, tout sourire.

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