Jusqu'au Bout Du Monde - ft everyone !

Comment en êtes-vous arrivez là ? Un tract ? Une pub pop-up sur votre page internet ? Un ami qui a dit à un ami qui a dit … et c’est parvenu à votre oreille ? Une pulsion étrange qui vous a conduit vers les docks ce matin même ?

Lentement, mais sûrement l’idée à germer en vous, c’est une bonne chose ! Alors clic clac, le sac sanglé et vous voilà prêt à embarquer pour le grand large. Pourquoi ne pas faire de cet été un souvenir unique ? Partir à l’aventure !

Nous sommes le 1er juillet 2021 et le Hollandais Volant s’apprête à accueillir l’équipage le plus inattendu, inimaginable jamais envisagé. Des civils vont venir à son bord pour une croisière du genre unique. Sur les docks, un attroupement se presse devant un ponceau de bois, tandis que d’autres ont déjà rejoint le bâtiment et se font tout petit au milieu des corsaires. La séduisante Liane Midow, redoutable Capitaine de ce navire, a décidé de se prêter à un jeu et pas des moindres puisqu’il lui faudra faire apprécier le voyage de leur vie à toute une bande d’êtres, plus ou moins surnaturels, plus ou moins faite pour les voyages en pleine mer ou encore les amuser avec les surprises que peut réserver l’océan …

Sur le pont, c’est le branlebas de combat. L’équipage de la jeune femme s’affaire à mettre de l’ordre entre les sacs (un sac à dos par voyageur maximum), les derniers préparatifs pour que la grande voile puisse être libérée et enfin prendre la route vers l’horizon infini. Parmi les hommes de mains, l’un d’eux semble prêter la plus grande vigilance à l’étendue bleutée qui vous nargue, vous appelle. Un homme ? Une fée. Peter Haliway est de ses homme au sérieux … discutable, mais toujours à faire son métier avec toute la rigueur que celui-ci exige. La vigie du Hollandais sera aux aguets tout au long de ce périple. Plus loin, le cartographe se laisse entraîner par la convivialité omniprésente et accueille les voyageurs en chantant un air de chez lui, les doux sons de l’écosse résonne en la voix de Marius Cyn’lia. Enfin, la redoutable Capitaine Liane Midow surveille les derniers préparatifs du haut de son bâtiment, la barre en main, prête à diriger son vaisseau à travers les flots.

La passerelle remonte alors que le dernier pirate monte à bord faisant preuve de la plus grande vigilance pour sceller derrière lui la cloison.

Tout est prêt ? Alors, bon voyage !

Petit précis pour les voyageurs :

- Vous n’avez emporté que peu d’affaires avec vous : un sac à dos pour être exacte
- le principal se constitue de vos vêtements, c’est déjà bien !
- pas d’armes blanches à moins que vous n’apparteniez à l’équipage
- pas d’armes à feu non plus, cela va de soi
- les objets de valeurs sont à la merci de tous, les cabines seules étant inexistantes (attention aux mains baladeuses)
- vous pouvez souffrir du mal de mer ! L’équipage ne fournit pas de sac à vomi !
- la vie à bord : amusez-vous, proposez des activités, rencontrez les gens que vous ne connaissez pas ou profitez de ceux dont vous appréciez la présence.
- le paysage sera principalement constitué de l’horizon si aucune tempête ne se lève, profitez donc du calme relaxant d’une étendue bleutée à perte de vue
- votre destination restera un mystère jusqu’à ce que vous arriviez à … bon port !
- parlons donc des dortoirs : l’équipage vous prête un hamac et une couverture pour vous reposer
- le cuisinier du Hollandais a eu l’amabilité d’accepter de nourrir un peu plus de bouches qu’usuellement
- les rats peuvent être des voyageurs clandestins, mais ne vous inquiétez pas, nous nous affairons à résoudre cette petite infestation
- La barre et le bâtiment sur lequel elle se trouve, sont les quartiers privés de la Capitaine Liane Midow : interdiction formel de s’y aventurer
- dans certains cas, le bateau sera potentiellement à l’arrêt pour vous permettre de prendre un bain de fraîcheur. N’hésitez pas à sauter dans votre maillot de bain pour l’occasion
- Des questions ? Vous pouvez aller à la rencontre de l’équipage. Vous trouverez à la barre le Capitaine Liane Midow, à la vigie Perter Haliway et le cartographe Marius Cyn’lia sans doute en train de chanter.

Liste des participants :

- Liane Midow (Banshee)
- Marius Cyn’lia (Nécromancien)
- Peter Haliway (Fée)
- Perséphone Crawford (Métamorphe – biche/pudu)
- Amélie Persakis (Sorcière/Sirène – télépathe/chant ensorcelant)
- Ghilian Reeve (Humaine)
- Axelonnie Davenport (Humaine)
- Jack Crawford (Métamorphe – lion/chat)
- Elaine Abraxas (Sorcière)
- Tomas Genkuro (Kitsune)
- Alistair Cavannaugh (Démon de feu)
- Amaël Scott (Néphéllim)
- Inaya Davenport (Médium et son Esprit)
- Rampa Johns (Démon de feu)
- Ryan Morgan (Sorcier – affinité au feu/healer)
- Tyha Redtom (Ange/démon)

Vous me connaissez j'adore m'amuser, je n'ai donc pas pu m'empêcher d'accepter la proposition qui m'a été faite par un homme d'affaire d'emmener des passagers dans cette antre magnifique. J'ai juré de garder le silence sur la destination, excepté les membres de l'équipage qui devait le savoir pour nous guider et il s'agit essentiellement de ma seconde, du cartographe et de la vigie. C'est trois là non pas juré craché, mais c'est tout comme. Je ne doute pas que les autres matelots ne comprennent rapidement notre destination, ils connaissent la mer depuis leur naissance pour la grande majorité. On dit beaucoup de chose sur ce lieu et pour tout dire je n'y suis allée qu'une fois, il y a bien des années, alors que je travaillais encore dans les cuisines de ce navire, mais la somme qui allait tombée en valait la chandelle.

Tout le monde s'affaire sur le pont. Pour ma part, je suis à la barre. Je m'impatiente, mais je ne dois pas le montrer, je dois rester dans mon rôle de capitaine de ce sombre bâtiment, bien qu'il est été paraît de ses plus beaux atours pour l'occasion. Les gars finissent de monter les bagages et les personnes s'avancent déjà de l'autre côté du pont pour observer les flots bleu. Il n'a jamais connu autant de monde à son bord, mais il tiendra bon comme toujours.
Lors des navettes entre Chicago et l'île j'en ai vu du monde passer, mais rarement des humains. Ils sont rares à être au courant de ce que peut faire le bateau et son équipage. Mais là aujourd'hui, il y en a plusieurs, je me demande comment ils on su, après tout je n'ai pas mit les pieds à terre depuis plusieurs jours, je préfère invariablement la mer.
Devon, oui c'est un surnom, ferme la passerelle après être monté, tout le monde est donc à bord, c'est parfait. J'ai pris l'habitude de souhaiter la bienvenue à tout le monde à bord, mais je vais essayer de changer un peu, non sans oublier les quelques règles de base qui s'impose pour passer un bon séjour ou d'être jeter par dessus bord. Ça c'est à vous de voir ! Un sifflement retentit derrière moi, Morgane a encore frappé, et le silence se fait sur le pont, tous les regards tournés vers moi. J'adore l'ambiance !

- Bonjour à tous. Bienvenue sur le Hollandais Volant, et oui le seul et l'unique. Et non vous n'y verrez pas le capitaine Sparrow... même si il semblerait que ses os reposent dans la cale...

Comment ça c'est une étrange entrée en matière ? Oui bin j'aime faire mon p'tit effet à chaque fois !

- Vous êtes ici pour un certain temps, je vous invite donc à prendre vos aises. Les membres de l'équipage vont vous guider vers les dortoirs pour que vous puissiez vous installer et nous passerons ensuite aux choses sérieuses. Je ne peux vous donner notre destination, mais sachez que vous en aurez plein les mirettes.

Je me tais quelques secondes pour leur laisser le temps d'assimiler le tout.

- Je vous rappellerais simplement de faire attentions aux enfants et à là où ils peuvent mettre les pieds, je ne tiens pas spécialement à faire demi-tour pour des gamins passés par dessus bord.

Je lance un regard noir à ceux qui se trouvent le plus près de moi, avant de sourire de mes plus belles dents. Bien sur que je ne ferais pas ça si par malheur cela devait arriver, mais il n'empêche qu'il faut être prudent sur un bateau. Nous avions tout rangé, mais le trajet allait être long et je ne pouvais pas garantir qu'il serait toujours aussi nickel et qu'une chute n'était pas inenvisageable.

- Bonne excursion à tous !

Le temps de mon discours nous avons quitté le port et le bleu défile à l'horizon.
Les gens ont reprit leur occupation et je m'en retourne vers Morgane afin de l'embrasser avec fougue. Qu'on nous voit est bien le cadet de mes soucis.

Plus enjoué que moi ? Non, pas possible, faudrait me le montrer pour que j’y crois. Alors que nous mettons les voiles, je chante joyeusement pour accueillir les passagers en lançant aléatoirement des salutations de la main, des clins d’œil et autres marques d’hospitalité qui caractérisent tant mon humeur en général. Si je connais la destination, les dangers qui l’entourent me sont inconnus et je guette le retour de mes petits revenants pour m’informer d’un quelconques périls dans les fonds.

Au sifflement de la seconde, je me tais et pointe mon regard vers la jolie demoiselle qui sert également d’édredon à note capitaine … Si je ne peux avoir ni l’une ni l’autre, j’esquisse toujours un sourire coquin lorsqu’elles se montrent ouvertement ensemble. J’y peux rien, j’les trouve trop adorables. Le plus étonnant, c’est que ça casse ni à l’une, ni à l’autre leur image de femme fatale et puissante. Au contraire, ce duo incitee au respect et j’obtempère docilement depuis que je suis sous les ordres de ces dernières … enfin, autant que ma connerie me le permet, parce que je reste quand même un sacré boute-en-train, dur à tenir. Aucune laisse pour m’entraver ne tiendrait bien longtemps aussi solide soit elle.

Cela dit, mon avis diffère de celui de la belle Liane. Je pense avec ferveur que si des parents ont eu l’audace d’emmener leurs gosses, c’est clairement pour qu’ils passent par-dessus bord, j’compte pas essayer de les empêcher de se débarrasser de ces derniers. Non, mais j’aime bien les enfants, j’en suis moi-même un quand on y pense, mais bon, y’en a … enfin c’est comme les adultes, on a envie de les passer par la rambarde et un bon croche pattes pour aider sera pas de trop. Je me serais bien délecter du spectacle de la Commandant si mon regard n’avait pas fini par tomber sur un visage d’une douceur familière. Je sautille comme un jeune puceau sur sa première conquête jusqu’à la jolie – malheureusement prise – Axelonnie et son incroyable amie dont le cynisme sait faire fondre mon cœur à chaque instant.

« Yeaaah ! Je suis trop content de vous retrouver ! »

Je dépose un baiser furtif sur les lèvres de la blonde sans lui laisser le temps de réagir et me fais accueillir par une main qui se plaque contre mon faciès alors que je tente une approche similaire envers la brunette qui l’accompagen. Dommage, mais vengeance. Je lèche sa main avant de m’en dépêtrer.

« Bah, pas besoin de se mentir, vous êtes folles de moi, c’est pour ça que vous avez décidé de rejoindre l’expédition. »

Perturbé par un papillon, un éclat de soleil, un peu tout, je me détache de la discussion entamée avec mes amies pour me diriger vers une nouvelle tête. Je l’ignore, mais la jeune femme se trouve être la jeune Amélie et décidant d’opter pour une première rencontre moins frontale qu’avec mes connaissances, je lui tends une main amicale afin de la saluer de manière plus conventionnelle.

« Bienvenue à bord jolie demoiselle ! Je suis Marius le cartographe ! »

Un sourire, un clin d’œil et peut être que je me déciderai à faire le tour de tous les voyageurs s’ils le souhaitent … étant incroyablement social, j’ose espérer que quiconque en ressentira le besoin pourra venir s’adresser à moi, même si c’est pour un brin de causette ou tenir les cheveux pour éviter de vomir dessus en se penchant par le bastingage. Que voulez-vous, je suis un parfait Gentleman !

Si l'idée parait folle? On a déjà fait bien pire, et l'équipage est toujours là pour en parler. Ok, peut-être pas tout le monde. Mais tant que y a assez de pirates à bord pour maintenir le navire à flot (c'est à dire un capitaine, une vigie et un cuisinier, le reste est superflu), tout baigne. Pis y a toujours des nouvelles recrues. Prenez le jeune qui s'est auto installé à l'accueil des touristes de cette traversée. Si ça c'est pas de la recrue de choc...ok, le fait qu'il soit plus fou que votre serviteur y fait un peu. On va arrêter de penser que je suis responsable de tout ce qui se passe sur ce rafiot, même quand je suis occupé à ronfler entre deux planches du nid de pie.

Présentement? Je vole entre les cordages et les pirates, observant en même temps la foule qui s'amasse sur la passerelle et bientôt sur le pont. S'occuper des bagages de ces messieurs-dames? J'ai envie de dire que si ils ont pu les amener jusqu'ici, ils peuvent bien les descendre à la cale. Nan, moi, ce qui me chagrine le plus, ça va être le bordel dans le dortoir. En temps normal, je m'installerai dans un nœud de bois ou sur le rebord d'un hublot, mais j'ai réussi à attiser la curiosité de la biquette pour cette traversée. Et j'crois que j'suis près à partager un hamac s'il le faut. Presque. Se pourrait que j'trouve ma "taille de guêpe" intéressante. J'en sais rien. On verra bien. D'un coté, elle peut rien me dire question "courage", celle qui a su mettre la moitié du pont en bordel avant de trouver refuge dans un seau... c'était marrant en vrai, assez pour tenter de réitérer l'opération en l'invitant de nouveau à bord.

Fatigué de voleter, je finis par me poser sur le bastingage, laissant mes ailes tomber dans mon dos pendant que les collègues s'affairent à caser tout le monde dans un coin. J'ai juste un bug personnellement. Un équipage complet de pirates qui connaissent leur affaire et savent où se mettre pour être utile sans gêner les autres, y a zéro souci. Un équipage complet de touristes qui vont courir de bâbord à tribord et de la proue à la poupe du navire pour voir un banc de thons ou un vol de mouettes sans se soucier de gêner qui que ce soit, ça peut être comique à observer. Non parce que moi, pour me réfugier en haut de mon mât, j'ai aucun souci. Les autres... je sens que ma longue vue va plus souvent observer le pont que l'horizon.

Le petit nouveau qui fait du gringue à toutes les femmes qui montent à bord? Je reprends taille humaine pour arriver derrière lui, posant une main sur son épaule.

"Et si tu allais donner un cap au Captain plutôt que d'importuner ces dames?"

Pour ma part, j'attends de voir si une certaine rouquine sera du voyage ou non. Sinon, c'était pas un battement d'ailes, ça?

Le pirate qui m’invite à prendre le large à ses côtés pour une expédition mystérieuse et pleine d’aventure ? Tout le monde s’attend à ce que le petit pudu dise non, et bien non ! Enfin oui ! Je veux dire que j’ai accepté. En fait … bon d’accord, j’ai l’impression d’être une ado qui s’échappe de chez ses parents. Sauf que concrètement j’ai juste vaguement prévenu Jack que j’allais en vacances avec mon copain. Je ne me suis pas étalée plus que cela sur le sujet et surtout, c’est pas totalement vrai. Peter et moi, on ne s’est pas vraiment dit les choses je pense, mais j’imagine pas si j’avais dit à mon frangin que je partais avec un pirate sur l’océan en zone neutre pour un flirt. A mon travail, c’était déjà les vacances là-bas, tous les scientifiques – n’ayant aucune vie sociale – ont ramené leurs tongs et de quoi se faire des cocktails de fruits dans des verres noix de coco chippos en plastique, la musique à fond de tous les titres les plus ringards. Ce spectacle désolant m’a convaincu qu’il était temps pour moi de vraiment me déconnecter de tout cela le jour où avec Elisabeth on a dansé sur le dernier clip de l’été débile avec les gars du labo … nos partenaires de paillasses n’ont pas compris nos mines dépitées quand nous nous sommes éclipsées, dégoutées de nous-même.

Cette fois-ci, j’ai réussi à modifier le charme qui me permet de conserver mes fringues lorsque je me change en animal pour le transformer en boucle d’oreille. Plus élégant, plus discret et moins prise de tête. Le collier, je l’oubliais une fois sur deux et même si certains n’ont pas l’air trop déçu de me voir nue, je m’en passerais bien personnellement. Avant que le bateau ne se décide à lever l’ancre, impossible de repérer la fée parmi l’équipage. Je rouspète intérieurement me disant qu’il se balade sans doute sous sa forme miniature. De loin, je regarde admirative la belle Capitaine et son amante s’embrasser aux yeux de tous, j’aimerais avoir autant de panache … Pour Peter, après des années de « Où est Charlie ? » Je finis par déceler sa présence aux côtés d’un autre de ses comparses qui a l’air d’avoir deux neurones qui ne se touchent jamais. Je me glisse vers lui, serrant un peu trop fort mon sac à dos contre moi, les jointures de mes mains blanchissants presque.

« Hey ! »

On a le droit au schéma classique de la jeune fille timide et mal à l’aise : joues rosissantes, regards de chatons – Jack serait fier -, voix effacée et triturage intempestif des sangles de mon sac. Comme une vision de moi d’au-dessus, je finis par me décider à sortir l’immense balais de mon … non mais une jeune fille ne dit ni ne pense ce genre de chose, tout ça pour se décoincer ! Enfin bref. Je dépose un baiser au coin des lèvres pour lui souhaiter le bonjour. Je passe clairement du rose au rouge, mais j’suis contente d’avoir osé. Quand on y pense, j’ai moins rougi en me révélant nue devant lui que maintenant. Son regard, son sourire qu’il me lance … je fonds déjà et me lance pour l’empêcher de sortir une connerie sur l’état dans lequel il me met.

« Tu veux toujours pas me dire où tu m’emmènes je suppose ? »

Hop ! Changement de sujet et surtout, ma curiosité piquée au vif, le sang agglutiné dans mes joues finit par rejoindre mon cerveau histoire de l’irriguer et le faire travailler à plein régime sur toutes mes théories. Encore trop newbie sur ces affaires de pirateries, je me laisse guider par la fée pour la suite.

Comment a-t-elle pris connaissance de cette croisière ? C’est simple, elle en a entendu parler, un peu par ses collègues mais surtout par leurs clients, quand ils se parlaient entre eux. Les impressions concernant ce qui est proposé variaient. Certains s’enthousiasmaient du voyage en mer, de la perspective d’une grande aventure et du mystère entourant leur destination, à moins que ce soit la ressemblance du bateau de croisière à un bateau pirate qui les excitait. D’autres trouvaient que les places coûtent trop cher, surtout pour une destination inconnue qui pourrait être finalement décevante. Plusieurs réticents se vantaient de flairer l’arnaque, qu’on nous vende une destination mystérieuse pour finalement nous emmener dans un endroit banal. Bien sûr, il y en avait aussi qui n’aimaient pas les voyages en mer, indépendamment ou non des critiques précédentes.

Et Amélie, dans tout ça ? Elle s’est achetée un ticket. Elle a du mal à croire en une arnaque, car quand elle s’était renseignée, tout lui semblait être en règle. Et effectivement, le terminus pourrait tout aussi bien être l’Atlantide qu’un trou paumé, mais au pire, le voyage compte plus que la destination. Et oui, le voyage coûte cher, mais pourquoi pas ? C’est une occasion qui se présente rarement, alors pourquoi ne pas la saisir ? Elle n’a jamais fait de voyage en bateau, avant, et elle veut profiter à fond de ses vacances d’été. En plus, cette excursion a l’air trop bien, et elle lui permettrait de se rapprocher encore plus de l’élément aquatique.

Le jour du départ, elle monte dans le bateau, enjouée et impatiente. Elle porte son sac à dos, contenant ses pièces d’identité ; sa carte bleue ; deux maillots ; deux lunettes d'eau ; deux bonnets d'eau ; une brosse à cheveux ; un chouchou ; des médicaments, des pansements, un désinfectant et une pince à épiler en cas d'écharde ; quelques sacs à vomi en cas de mal de mer (ce qui serait ironique pour une demi-sirène, mais on ne sait jamais) ; et quelques livres. Vu qu’il n’y aura pas de réseau, elle a laissé son portable à Raegan et prévenu sa famille proche qu’elle serait injoignable. Pour ses vêtements, pas besoin de les emporter, l’équipage s’en occupe. En parlant d’équipage, un jeune homme souhaite amicalement la bienvenue à Amélie et se présente comme étant Marius le cartographe. Il ressemble à un adolescent mais la télépathe se rend compte qu’il a en fait la trentaine. En plus de air séducteur, il semble être un peu étrange. La sirène se demande ce que pourrait donner un jeu de séduction avec lui. Après lui avoir serré la main tendue, elle lui répond favorablement :

« Merci, jeune homme ! Vous n’êtes pas mal non plus ! Je suis Amélie Persakis, ravie de vous connaître ! »

Un autre jeune brun, qu’Amélie n’avait pas vu arriver derrière Marius, pose une main sur l’épaule de son collège et lui suggère de donner le cap à la capitaine plutôt que d’importuner de jeunes femmes.

« Merci de vous en préoccuper, mais il ne m’importune pas. »

La sorcière essaie de lire dans les pensées de son nouvel interlocuteur mais laisse très vite tomber. C’est tellement le bazar dans sa tête qu’elle se demande comment il arrive à s’y retrouver. Tout ce qu’elle a compris, c’est qu’il s’appelle Peter et cherche une rouquine parmi les touristes.

Comme par hasard, une rousse salue le brun. Son visage rosit et elle se montre nerveuse, c’est si mignon. Puis elle dépose un baiser au coin des lèvres de Peter, avant de rougir comme une tomate. Face à cette scène, Amélie esquisse un sourire attendri avant de se tourner vers le cartographe.

« Après avoir fait ce que vous devez faire, nous pourrons discuter ensemble. Qu’en dites-vous ? »

Et elle lui fait un clin d’œil.

Ma sœur a de si brillantes idées desfois, que ça en est désespérant. Si j'avais pensé que les biches pouvaient avoir le pied marin, je me serai installé plus loin de l'embarcadère, pour sur. Si les chats n'ont pas le pied marin? Ils n'aiment pas tomber à l'eau surtout. D'ailleurs concernant les chats? Un déchirement, sérieusement, mais j'les ai confié à une personne de confiance. Du moins, j'espère qu'il l'est. Et de toute façon, si quoi que ce soit se passe de travers, il va pouvoir tester sa résistance à l'air si j'le balance du haut de son appart.
Ce que je fais là exactement? Nan, je stalke pas ma soeur. Pas vrai. Presque pas vrai. J'avoue que si j'peux avoir un aperçu du futur beau-frère j'vais pas me gêner, mais c'pas la raison de départ. La raison de départ? Vous causez d'une promenade sur le Hollandais Volant où on se permet de zapper le fait que ce monde grouille d'humains ignorants face auxquels faut se montrer discrets pour pas finir dans une foire ambulante. Bien sur que j'en suis. Mais, peu désireux que Persie me fasse une scène dès l'arrivée, c'est davantage un chat qu'un homme qui monte sur le pont du raffiot. Doit bien y avoir quelques rats à chasser dans le coin. Si ça me permet de gratter la place? J'suis pas sur que tenter d'arnaquer des pirates soit un mouvement malin. Et ça vient d'un type qui tente régulièrement de se croire plus malin que le casino.

En bon chat que je suis, me frotter contre les jambes qui trainent est un automatisme auquel je ne fais même plus attention. Et c'est une forme que je garde dix bonnes minutes, le temps de faire le tour de tout et de tout le monde - uh, rassurez moi, c'pas de l'espèce de papillon miniature qu'elle parlait la frangine? - avant de reprendre apparence humaine, m'appuyant sur le bastingage pour observer la côte s'éloigner alors que le navire lève l'ancre. Ce que j'peux dire? Que y a du monde. Des jeunes, des vieux, du sorcier, des humaines (j'croyais qu'on serait tranquilles?), et d'autres trucs non identifiés. J'suis pas un radar à races surnaturelles non plus. J'sais juste repérer les plus évidentes. Genre les vampires? Un type blanc comme un linge qui sort jamais en plein jour? Vampire. Les sorciers? Eux, ils puent la magie, pas besoin d'avoir l'odorat d'un loup-garou pour le sentir. Les humains? Eux, ils puent la normalité, c'est encore autre chose. Et les métamorphes? On se reconnait entre membres d'une même famille, non?

Définitivement le voyage d'une vie! Elaine, Tyha et moi, on peut dire que nous nous sommes bien trouvé pour le coup et profitons de notre connaissance du surnat'pour vivre l'expérience à 200%. Alors oui, j'ai un mélange de papillons dans le ventre et une peur latente de ce que cela pourrait révéler. Le kitsune en moi me titille de plus en plus et je ressens le besoin de me déconnecter de l'ambiance estivale classique cette année. C'est a dire adieu les beuveries, les plans dragues et autres soirées étudiantes que j'apprécie mais sans plus déjà en temps normal. Je préfère une bonne soirée jeux de rôle entre pote ou encore une après-midi budokai dragon ball sur Snes.

Avec les filles, on s'est rejoint une heure avant l'embarcation histoire de bavarder de ce qu'on a préparé, vérifier qu'on ait rien oublié et j'avoue avoir une pointe d'angoisse que mon vieux ait pas pu venir. J'ai beau avoir totalement l'âge d'être émancipé, j'suis un nostalgique de ma figure paternelle.

Je ferme les yeux et m'apaise. D'un pas empreint d'une nouvelle vigueur, nous franchissons ensemble la palissade et montons à bord du fameux Hollandais Volant. Le bâtiment est immense, somptueux. Les pirates a son bord s'affairent semblant tous savoir quelles tâches leur incombent. Nous, on se posent sur le côté, accoudés au bastingage et écoutons tranquillement le message de la capitaine dans gener les employés. Oh my ! Elle en jette grave avec sa seconde ! Le navire s'élance et j'inspecte les alentours avant que la tata d'Elaine nous accoste.  Je lance un regard amusé à la demoiselle suivi d'un clin d'oeil. Je ne vais pas dire qu'elle me laisse indifférent et puis deux ans presque ce sont écoulés depuis qu'on se connait et elle est clairement passé de jeune fille à jeune femme, très mignonne et drôle et ... ah ouais bon je vais pas faire des éloges de quinze pages, mais je l'aime bien Elaine. Enfin, là est pas le sujet. Heureusement, le plan drague lamentable de mon père lors de la soirée de Noël sauve partiellement la pauvre tante de sa ringardise et cela m'évite d'avoir à en dire trop. Je sers sa main poliment et me présente.

"Tomas Evenson, l'ami de Tyha et Elaine"

Ça aussi faudrait que je m'annonce à Silas ... je veux prendre son nom, s'il est d'accord, une petite adoption et hop ! Je serais officiellement son lardon. Un vieux lardon, certes mais le sien. Non bon pas aussi compliqué, juste changer de nom me va. Je ris à la remarque de la brune concernant son amie et laisse la jeune demoiselle que j'accompagne répondre à sa tante. La blonde doit ignorer que mon père est le collègue du copain du père d'Elaine, peut-être qu'elle me ferait plus confiance si elle savait, je suis pas non plus Jean Michel Panda, sorti de nul part. Je me tourne vers Tyha.

"Bon ben va falloir être sage je suppose ! Je sens qu'il va y avoir un rapport sur nous !"

Je lui adresse un clin d’œil, alors qu'un homme encore trop bien habillé pour l'occasion m'adresse un regard gênant. J'ai l'impression qu'il me sonde et devine ce que je suis, il semble être accompagné d'une autre blondinette que je connais également ! Inaya ! Une amie, collègue de mon paternel d'une gentillesse sans nom.

"Hey ! Salut Inaya !"

Tactile et amicale, la connaissant depuis tellement longtemps, je lui assène une accolade pour lui dire bonjour

"Le monde est trop petit ! Je pensais pas te voir ici"

L'homme à ses côtés tend une main vers moi que je saisi alors qu'il se présente rapidement. Faut que j'en parle à mon père, mais y'a un truc chelou avec ce mec.

Tout était pour le mieux. Nous embarquions sur le Hollandais Volant avec Tyha et Tomas. J'étais aux anges. Mes parents m'avaient autorisé à venir. Deux mois avec des pirates ? J'avais parlé d'une croisière à ma mère et Max nous avait prévenu qu'Axel serait là. Grace à Dieu nous avions trouvé une croisière pour les humains sur la même période et ma mère a eu l'air satisfaite. Je ne suis pas du genre à lui mentir, mais elle n'est toujours pas au courant que je suis une sorcière comme mon père et du coup lui dire qu'il n'y aurait que des créatures surnaturelles, je préférais m'abstenir, surtout que mon oncle et mon père était venu confirmer le tout. Surtout Max, lorsqu'il lui avait dit qu'Axel y serait également avec une amie. Elle aimait bien Axel du peu qu'elle l'avait vu.
Je ne l'avais pas revu depuis son décès, malgré le fait que Max nous en est parlé un soir où il a débarqué à l'appartement de papa. Ça, ça avait pas été simple a expliqué à ma mère, j'ignore ce que Max avait pu inventer, nous n'en avions pas échanger plus que ça. J'avais juste dit vite fait que je le vivait bien. Soyons honnête, je croyais que c'était le cas, que je le vivais bien.
Et puis alors que nous discutions sur le pont tous les trois, ma tante se pointe. Je sèche. Elle hurle presque. Je me sens plus mal que je ne veux bien l'admettre; non par ce qu'elle dit mais par le simple fiat d'être présente aujourd'hui. Je pensais m'y être préparée depuis quelques semaines, mais il n'en ai rien. Je déglutit difficilement quand elle me rappelle que nous allons avoir deux mois pour rattraper les quasi deux ans qui nous sépare de notre dernière entrevue. J'ai la bouche sèche, les mains moites. Je laisse Tomas et Tyha se présenter étant incapable de le faire moi-même. Il y a un sacré malaise qui s'installe en moi. Je ne sais pas quoi dire, quoi faire pour cesser cette sensation qui s'insinue en moi, que je ne parviens pas à décrire.

J'aperçois Ghilian à côté d'Axel. Une femme rencontrée au bal du maire l'hiver dernier, dragué par Silas... bref on avait bien rigolé ce soir là, surtout après avec notre soirée à l'université.

- Bonsoir Ghilian, ravie de vous revoir.

Je n'ai toujours pas dit bonjour à ma tante, mais je réponds à son amie, ok je suis une nièce horrible j'crois.
Je ne capte même pas le chat blanc qui me passe entre le jambes et l'inverse aussi visiblement. Je me racle la gorge, j'essaie de reprendre contenance.

- Max m'a dit que tu serais là c'est cool !

Je fais mine de sourire, mais elle voit forcément que ça sonne faux, non ? Je suis censée faire ou dire quoi moi ? Je prends la main de Tyha sans le vouloir et je sers un peu. Ça sent le vent de panique, vous le sentez ?

- Tu ... t'es ... comment ça se fait ?

Oui ça y est j'ai lâché la bombe que j'ai au fond de moi depuis qu'elle s'est avancée. On avait eu un début d'explication avec Max, mais à croire que j'avais oublié.

[i] Comment j'ai entendu parler de cette histoire? Un client au resto. Le patron va le rendre persona non grata celui-là, mais j'avais une tonne de jours de repos à prendre, alors l'occasion fait le larron, comme on dit. Pis, j'me suis arrangé à me trouver un suppléant pendant mon absence, et le gars est pas dégueu. Du genre qu'il va pas falloir que j'reste absent trop longtemps, il pourrait finir par me piquer ma place. Bref, réussir à convaincre Alistair de venir avec moi - ce qui veut dire déléguer la moitié de ses affaires en cours - ça, ça a été plus sorcier. Mais on y est parvenus.

A l'arrivée, on m'avait pas menti. Pas dégueu le rafiot. Pas vraiment l'Harmony of the Seas, mais pas dégueu dans son genre. Nous montons sur le pont, où se trouve déjà pas mal de monde - des créatures magiques pour la plupart, mais aussi, plus étrange, quelques humains. Bop, doivent bien savoir de quoi il en retourne pour avoir fini ici.

"Arrête de t'en faire et profites. Tu crois que j'pourrai en profiter pour voir si mon don fonctionne toujours?"

Juste une façon de le faire réagir. En vérité, pas envie de me retrouver sur un rafiot avec vingt cinq personnes folles amoureuses de moi. Même si j'aurai encore la possibilité de fuir par la voie des airs. Tiens, des têtes connues! Je détourne mon attention de mon fiancé, quoique ma main traine un instant sur la sienne, avant de me diriger vers un groupe de jeunots à peine sevrés, dont je reconnais l'une des membres. La raison? On en est venus à se découvrir cousins, ou truc du genre, si on en croit l'histoire selon laquelle les anges sont tous frères et sœurs. J'suis pas assez catholique pour savoir ce qu'on en dit en vrai, mais j'accepte le cousinage.

"Si on m'avait dit que les anges seraient à bord... salut miss."

Cash? Ou ça passera pour une mauvaise technique de drague. Juste de quoi lui faire tendre le dos une seconde. Oui, j'ai un léger coté sadique, parfois.

Enfin les vacances ! Mon Dieu, ce que je les attendais ! Et le top du top ? C'est qu'en plus, on va partir pour un long voyage en mer avec Elaine et Tomas. Ca va être enfin l'occasion de passer un cool moment avec mes amis du lycée et puis avec les examens de fin d'année qui sont passés, j'ai vraiment besoin de me vider l'esprit. C'est pour ça que je me suis empresser de rejoindre Tomas et Elaine, tous deux prêts aussi à partir en voyage. Comme demandé, j'ai pris qu'un sac à dos avec moi et j'y ai mis le strict minimum. Et puis, pas besoin de penser à apporter des Aspirines pour les petits bobos, je fais l'affaire.
On finit par embarquer dans le Hollande Volant. Je ne cache pas que c'est hyper impressionnant, j'en suis presque bouche bée. Et puis la capitaine du navire a une de ces classes ! Au moins, je n'ai pas de soucis à faire sur la personne qui pilote ce navire.

A la suite du discours de bienvenu, je me remet à discuter tranquilou avec Tomas et Elaine. Jusqu'à que Ghilian (la jeune femme qu'on avait croisé à la salle des fêtes pour une soirée) et Axelonnie se pointent. J'avoue que j'ai eu besoin de quelques secondes pour reconnaître la tante d'Elaine. Disons que ce qu'elle m'a dit, sa tata était décédée il y a deux ans mais est revenu à la vie, il y a à peine quelques semaines. J'avais crû à une mauvaise blague au début mais je me suis rappelée qu'Elaine n'était pas le genre de fille à rire sur ce genre de trucs... Depuis quand les humains peuvent ressusciter ? A part si cette femme est la descendante de Jésus Christ et donc la nouvelle Messie, je vois pas comment elle a pu revenir d'entre les morts... Et puis je ne pense pas que j'aurais pu oublier ce "léger" détail dans mes recherches sur la vie humaine... Bref. J'ai pas cherché à avoir plus d'explications à ma pote car déjà qu'elle devait être elle-même déboussolée par la nouvelle, il y avait pas besoin d'en rajouter.

- Ghilian, si jamais vous auriez eu l’audace de l’oublier.
- J'oserais jamais ! - dis je en souriant, amusée.

Je suis tellement heureuse de me retrouver ici pour un super voyage que je remarque pas le gros malaise qu'avait ma pote à l'arrivée des deux femmes. Ca craint. J'aurais dû le voir dès le début... Enfin Tomas l'a pas remarqué non plus hein... Justement quand il finit pas se présenter à la tante d'Elaine, j'en profite pour en faire de même, vite fait.

- Tyha, c'est moi.

Et en plus, je me mets à déconner avec lui, juste avant qu'il parte saluer d'autres personnes.

- Perso, je préfèrerais ne pas finir sur la planche...

Puis c'est enfin à ce moment que je me rends compte que quelque chose n'allait pas. En effet sans m'attendre à quoique ce soit, Elaine finit par attraper ma main. Et pas besoin de me dire qu'elle panique. Contrairement à Tomas, je reste auprès d'Elaine en essayant de la soutenir dans cette situation qui doit être vachement troublante pour elle. C'est pas tous les jours qu'on a la chance de revoir sa tante morte il y a deux ans... D'ailleurs je suis très curieuse d'entendre les explications de ce phénomène par la concernée... J'espère juste qu'après ça, mon amie va se détendre et retrouver le sourire. Toute façon si Elaine a besoin de moi à un moment, je serais toujours à sa disposition.

Bon tout a l'air d'être revenu à la normale, maintenant. Je précise le "a l'air". Car une boulette est si vite arrivée... Comme un "cousin" qui vient de faire un coucou en dévoilant indirectement tes origines...
Rien qu'avoir entendu le mot "anges", je me suis retourné vers lui avec des gros yeux. Je demandais juste des vacances entre potes moi... Pas un prétendu cousin ange qui, en plus de m'agresser dans la rue, viens endommager ma couverture d'humaine. J'imagine qu'il y a nul besoin de préciser que je commence à sérieusement paniquer. J'essaye tout de même de garder contenance et de sourire amicalement.

- Heeeeeeyyyy ! Je savais pas que tu serais là...

En effet... Quel surprise...

- Je sais que j'ai pas le style d'une vieille sorcière mais quand même me comparer à un ange... C'est peut-être exagéré, non ?

Ou comment essayer de rectifier le tir. Si il pouvait éviter de les multiplier, ce serait vraiment sympa de sa part...

Vous avez déjà vu un démon de feu faire la brasse coulée ? Moi non plus … Alors croyez-moi quand je vous dis que je m’agrippe au bras d’Inaya alors même que nous montons à la passerelle. Je ne sais plus à quel moment nous nous sommes dit que nous partirions bien en vacances tous les deux, se détacher un peu du boulot qui a tendance à envahir même notre vie de couple … Nous sommes des bourreaux de travail et cela dessert notre relation qui avance plutôt tranquillement. Alors, pour une fois, on a lâché nos dossiers, nos collègues et bonjour le grand large. Sauf que je me sens refroidis et pour un démon de feu, c’est embêtant. Le plus absurde, c’est qu’au milieu de la foule, je ne peux m’empêcher de déceler l’aura de certains rivaux, d’autres démons inférieurs dont un jeune homme asiatique dont l’essence me rend perplexe, jamais croisé ce type de … ben je ne sais même pas de quoi pour tout dire. Elle ne le remarque sans doute pas, mais une jeune fille attire également mon attention, un étrange mélange, mais bon. Je n’ai pas des capteurs infaillibles et ce ne sont là que des suppositions émanant du vieux démon que je suis. La Capitaine nous assomme de son discours de bienvenu. Je ne parlerais pas de sa tentative d’humour que je trouve déplorable, mais bon, cela fait sourire ma chère et je veux bien passer l’éponge sur tout ce qui amène un peu de bonheur pour elle.

Le jeune homme suspect me surprend en saluant ma douce et je tends ma main vers lui pour me présenter.

« Rampa Johns, le petit ami ? »

Je lance un regard à Inaya. C’est ok si je me présente de la sorte ou c’est bizarre ? Enfin, après tout, c’est comme tel que je me considère et ainsi qu’elle l’est pour moi. Je les laisse échanger deux trois mondanités inutiles avant de me décider à entraîner ma belle vers la proue du navire.

« J’ai envie de voir devant ce que ça donne … j’ai jamais vu … »

Je m’interromps hésitant.

« Ça fait quand même beaucoup d’eau … »

Ma main se serre autour de celle de la jeune femme et je regarde autour de moi. Y’en à d’autres qui craignent autant que moi la flaque géante ou je suis le seul ? Un chat blanc se frotte à mes jambes et je me baisse pour la caresser avant qu’il n’échappe à mes doigts et se … transforme en humain du genre pas commode sous mes yeux. Je fronce les sourcils, déçu de m’être fait avoir aussi facilement. Je me tourne vers ma compagne.

« On va être cerné par les êtres surnaturelle, ça promet d’être intéressant comme croisière qu’en penses-tu ? »

Curieux comme pas deux, je finis même par lui demander.

« Et le petit jeune qui t’a salué, c’est quoi son truc à lui ? Parce qu’il est pas humain non plu … »

J’aimerais comprendre, mais qu’y puis-je ? Je suis curieux de connaître les différentes créatures auxquelles je pourrais être confronté dans notre magnifique cité qu’est Chicago.

Nous avions prévu deux mois de vacances, Rampa et moi. Nous attendions cela depuis un moment lui et moi car il faut bien l'admettre nous n'avions que peut de temps tous les deux. nous avions réussi à évoquer tous les deux nos capacités spéciales et le pourquoi du comment nous en étions arrivés là ou né ainsi. Ce qui était déjà une bonne chose, même si j'avais eu un peu de mal à accepter son côté démoniaque je dois bien le reconnaître. Nous voilà main dans la main à avancer sur la passerelle. Ce bateau me donne des frissons. Dans la tête j'ai une Marie qui s'agite, une histoire de mort v'oyez ! Bon bin ça promet pour la suite.
Je me détends lorsque la passerelle est levée et fermée derrière nous et que la capitaine prend la parole. Elle me fait rire. J'aime bien son exubérance, sa confiance en elle et le baiser à la seconde, ouah ça en jette. Oui bin quoi, j'aime Rampa, mais de là à dire que je ferais ça ainsi, devant tout le monde, y a une marge.

Je me fais alpaguer par Tomas, avant même de l'avoir vu. Je lui souris.

- Coucou. Tu vas bien ? Et ton père ? Y a un moment qu'on s'est pas vu. Tout va bien pour vous ?

Rampa le regarde avec comme une lueur de défi dans les yeux, c'est tout du moins ce que je crois. Il lui dit qu'il est mon p'tit copain, ce qui est tout a fait juste, mais j'ai l'impression d'y déceler autre chose. Serait-il possible qu'il soit jaloux ? D'un gamin ? Il n'a aucun soucis à se faire vraiment. Il fut un temps où il aurait pu être jaloux de Silas et peut-être qu'au fond de moi cet homme a toujours une place particulière, mais de là à en être jaloux, non ? J'aime Rampa, je le crois sincèrement. Croyez sue si je n'étais pas sure de moi, je ne serais probablement pas resté avec lui quand il m'avait parlé de son état et pourtant je l'avais fait. Bon bien sur j'étais loin de tout savoir, mais à mes yeux j'en savais assez. Je n'ai que peu le temps d'échanger avec Tomas que Rampa m'emmène plus loin, vers l'avant. Il y a effectivement beaucoup d'eau.

- Je te protégerais de l'eau, je ferais barrière avec mon corps si ça peut te rassurer.

Je me rapproche de lui, passant mes bras autour de sa taille et levant mes yeux vers les siens.

- Tu n'a rien à craindre. Cette capitaine à l'air de savoir ce qu'elle fait, ce bateau ne devrait pas prendre l'eau... tout de suite.

Je ne peux que rire devant son regard dépité. Lui qui est toujours si prévenant avec moi, je me permets un peu d'humour, ce n'est pas méchant, j'espère qu'il le sait... Nous en venons ensuite à la discussion sur Tomas. Je ne m'attends pas à la seconde question et j'étais prête à répondre à la première, mais je n'en ai pas le temps. Je ne comprends pas tout de suite où il veut en venir, il me faut quelques instants. Je hausse les sourcils.

- Pas la moindre idée. Marie sait qu'il y a un truc, mais il est tellement gentil, qu'on a pas cherché à en savoir plus.

D'ailleurs en parlant de ça, ils sont méga nombreux aujourd'hui, ça va pas être de tout repos cette expédition.

Marie parlait très rarement en présence de Rampa. Autant elle appréciait le kitsune, sans même savoir ce qu'il était, autant elle avait du mal avec Rampa. C'était d'un compliqué tout ça. Il avait beau avoir été sincère avec Inaya sur ce qu'il était, elle n'arrivait pas à croire qu'il ne voulait que du bien à son hôte. Du coup pour elle, ça relevait plus de l'expédition que de la croisière, parce qu'elle allait peut-être enfin avoir l'occasion d'en découvrir plus sur ce démon au bras avec elle-même. C'est d'un compliqué d'être deux dans un corps, alors imaginé en cet instant précis. Si elle pouvait elle en aurait des frissons, mais Inaya était à l'exacte opposé en terme de sensation donc rien ne paraissait par sa peau ou ses gestes.
Ils disent la même chose en même temps ça c'est flippant, sauf qu'elle c'est dans ma tête, heureusement que c'est pas de vive voix.

- Oui, c'est exactement ce que Marie me signalait. Et bien ça promet d'être amusant. Je pense qu'on va passer un bon moment ici.

C’est le soir même du premier jour que la magie opère … le Hollandais dans toute sa splendeur transporte ses voyageurs vers des contrées plus lointaines. Vous pensiez naviguer sur le lac Michigan ? Au réveil, c’est l’immensité bleue de l’océan qui vous accueille à bras ouverts. De nouveaux périples, de nouvelles merveilles s’offrent à nos convives pour leur plus grand bonheur !

Pendant ce temps, nos voyageurs prennent leurs marques.
La Capitaine surveille de près sa nouvelle recrue, le jeune Marius dont ce sera évidemment une mise à l’épreuve décisive. Autrement, elle porte le plus grand soin à choisir son cap et veiller au bon déroulement de la traversée. Peter quant à lui garde son ton jovial et s’évertue à ramasser la somme pour sa nouvelle compagne, Perséphone, qui a une dette envers Liane Midow. Il vadrouille de potin en potin et se permet même d’en colporter quelques-uns assez croustillant jusqu’aux oreilles de la cheffe même. Perséphone, en bonne scientifique, s’évertue à comprendre le biome marin qui l’entoure et s’aventure même à démêler les notions de navigation qu’elle grappille auprès de l’équipage. Les pirates se font rapidement à sa présence et semblent plutôt satisfaits de transmettre leurs connaissances alors qu’elle ouvre des yeux émerveillés. Amélie, charmeuse et souriante, se fait rapidement des connaissances à travers l’équipage et notamment le jeune cartographe qui est une source de distraction. Les deux compères s’amusent souvent ensemble, mais intrépide, elle se permet d’agrandir son cercle d’amis bien au-delà. Axelonnie oscille entre le comportement d’une adolescente toute contente de faire sa première escapade sans ses parents et la bonne tata qui aime se croire jeune auprès de sa nièce. Entre temps, elle passe du temps avec Ghilian qui s’avère être elle aussi une sacrée source de distraction, mais plutôt du genre cool et certains pirates pourraient prêter une oreille attentive à ses exploits si elle venait à les conter. Jack paresse souvent sous sa forme féline, profitant de la chaleur des rayons du soleil et d’autres fois se pose avec sa sœur pour discuter de choses et d’autres, rattraper le temps perdu. Elaine, Tomas et Tyha profitent de toutes les activités et distractions proposées par l’équipage. Ils sont pleins d’entrains et forment un trio de jeunes qui ne passent pas inaperçu. Elaine savoure de pouvoir se sentir si autonome et libre des contraintes de sa vie d’adolescente, après tout, en est-elle vraiment encore une ? Tomas, entraînant, invite souvent les jeunes filles à s’amuser. Tyha s’enivre de cette expérience libératrice, même si elle doit souvent réajuster devant ses amis concernant les remarques de son cousin. Ce dernier semble profiter des bras de son amant et de la brise qui le détend au plus haut point. L’amant, Alistair, a encore un peu de mal à se détacher de son travail, mais il suffit d’un baiser empreint de tendresse pour laisser vagabonder son esprit ailleurs. Rampa et Inaya se découvre sous un nouveau jour, il était temps pour eux de sortir la tête de leurs paperasses. Tous deux ont la chance d’avoir des membres proches de leur entourage présent et c’est également l’occasion de nourrir ces relations. Ryan se demande bien ce qu’il fout au milieu de toute cette flotte, mais bon, c’est pas comme s’il y pouvait quelque chose maintenant, alors autant profiter un max !

Déjà dix jours se sont écoulés et c’est peu de dire qu’une ambiance joviale règne à bord. Tous semblent bien s’entendre et aucune anicroche ne vient obscurcir les relations qui se nouent, se créent, s’inventent. Le travail de la vigie, couplé à celui du cartographe permet d’éviter les encombres qu’ils viennent de l’horizon ou des fonds océaniques. Il est maintenant indéniable que la Captitaine sait mener ses hommes à la perfection.

Alors que le dernier de rayon se terni à l’horizon, un magistral rayon vert vient éblouir la vue de tous les voyageurs présents sur le pont. Le spectacle est sans nom, ce phénomène d’une rare beauté a de quoi couper le souffle même aux marins le plus aguerrit. Le cœur de chacun reste estomaqué, mais déjà la suite de la soirée s’annonce. Toute la fin d’après-midi, une partie de l’équipage a condamné l’avant du pont afin de monter les préparatifs à l’abris des regards indiscrets. Les corsaires ont effectivement plus d’une corde à leur arc et c’est ce soir qu’ils vous accordent d’en profiter pour votre plus grand divertissement. Des luminions multicolores éclairent le pont de toute part. Rien que cela incite les spectateurs à se rassembler.

Enfin, le rideau tombe et une scène se dévoile. Un quatuor de musiciens accompagnés d’un chanteur, tous des pirates, commencent par une chanson des plus surprenantes.



De quoi mettre les voyageurs à l’envers et faire se déchaîner les jeunes et les moins jeunes.

Les couples sont bien évidement invité à danser si le cœur leur dit, les plus timide peuvent se contenter de picorer au buffet ou encore boire les cocktails étranges composés par le cuisinier pour l’occasion. C’est d’ailleurs la belle Liane et sa seconde qui ouvre le bal, s’entraînant l’une l’autre les voilà qui incitent les plus courageux à les rejoindre.

Si vous avez déjà vu des pirates festoyez, vous savez qu’il n’y a pas de chaperons ce soir et personne pour empêcher quiconque de s’amuser dans les limites du raisonnables (La capitaine n’hésitera pas à sévir tout débordement).

La soirée vous appartient !


Spirit apparaît soudain devant les membres. Oui, oui, à toi derrière ton écran.
Elle apparaît parfois comme une véritable personne, mais ce soir, elle a d'avantage un aspect fantomatique, revenu de l'au-delà, juste après l'éclair vert qui a jaillit au beau milieu de l'étendue bleue. Elle t'apparaît à toi et non à ton personnage pour te délivrer un message : "Est-ce un ange, est-ce un démon? En tout cas, elle est unique." Elle disparaît aussitôt dans un épais manteau de fumée.
Te voilà dès plus intriguée. Qu'à t'elle voulu dire par là ? Voilà un nouveau mystère qu'il te faut résoudre. Les deux mois de cette croisière devrait t'en laissez le temps.
Pour plus d'explication, Spirit a laissé un parchemin. Dessus y est inscrit un message qui t'invite à te rendre, dans le sujet ci-présent.

Gérer un navire remplit de pirate, je maîtrise, y a plus de dix ans que je fais ça, mais là des civils faut admettre que je bats un record. Oui je fais des navettes régulièrement entre le continent et l'île, mais là, deux mois, je vais faire une syncope j'crois.
Je m’estime heureuse, on a encore entendu parler d'aucun gamin passé par dessus bord ou de bagarre ou que sais-je, mais toute cette animation/agitation, pendant aussi longtemps j'ai pas l'habitude, enfin c'est surtout une ambiance différente. On fait à peu près gaffe à notre façon de causer, même si c'est pas toujours très clean. J'essaie de pas gueuler le cap en pleine nuit pour pas réveiller les oreilles les plus fragiles et j'en passe. Je vais tenir deux mois vous croyez ? Rien n'est moins sur !

Les gars ont décidé de faire une p'tite représentation ce soir. Ouais on a un p'tit groupe de musiciens, ça va dépoter. Ils s'attendent probablement pas à ça les touristes. Ils vont leur montrer ce que c'est qu'une escapade avec des pirates et je ne serais surement pas la dernière à participer. Je chante fort, mais faux, alors attention les oreilles. Quand à ma manière de danser ? Je prends la main de Morgane et nous voilà sur la piste de danse en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je me déhanche, je baragouine ce que les gars chantent et je souris de toutes mes dents (toujours aussi blanches malgré mon plus tout à fait jeune âge).
Je chope un cocktail tout en me déhanchant. Des passagers finissent par nous rejoindre.
Les minutes défilent et croyez moi que se bouger comme ça ça donne faim. Je file vers le buffet et prends plusieurs petites choses avant de me rendre vers quelques passagers :

- Bonsoir Perséphone. Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de nous revoir depuis votre dernier passage; tout va comme vous voulez ?

J'aperçois des humaines entrain de tailler le bout de gras avec des sorciers, des vampires et j'en passe. Y en a qu'on peur de rien, sérieux. Elles m'ont pas encore entendu crier tu me diras, j'espère pour elles et pour tous les autres d'ailleurs qu'ils n'en auront pas l'occasion.
Je jette ensuite un œil sur le cartographe. J'arrive pas encore à me faire un avis sur lui. De prime abord son comportement aurait tendance à me fatiguer, mais il est pas désagréable, juste un peu lourd. Oui oui je vous jure que c'est différent, même si c'est pas facile à expliquer.
Je ressens également la présence de quelques démons et d'un ange et d'un mixte des deux, vraiment étrange comme sensation, mais me demandais pas de vous dire qui sait, j'en ai pas la moindre idée, c'est juste une sensation. Je savais pas non plus qu'on avait prit des bestioles comme passagers. Bon le pudu, j'ai vu et après le dernier carnage je laisse la demi-fée gérait, par contre le chat blanc qui se balade de temps à autre j'ai mit du temps à le capter, mais rien ne m'échappe bien longtemps, je suis la capitaine quand même zut! Je viens bien finir par le choper en tant qu'humain, je perds pas espoir de percer son secret.

La métamorphe m'a à peine répondu que je m'en retourne sur la piste de danse, en l'invitant à m'y rejoindre. Je fais tourner Morgan sur elle-même, avant de l'embrasser.
J'attends la suite du programme avec impatience. Je sauterais bien sur place, mais il paraît que j'ai passé l'âge, alors je me contente de chanter plus fort que mon voisin de gauche. Si il cherche la bagarre vocale, il va me trouver !

J’ai passé dix jours à éviter un nombre incalculable de gens qui voulaient me passer par-dessus bord ! C’est fou ! Bon et sans compter que Peter a dû me sauver deux trois fois de moi qui a failli y passer parce que j’avais pas vu la rambarde. Ça arrive … souvent pour ma part, mas bon. Je grimace en voyant Axel m’envoyer paître, Amélie discute avec d’autres et je ne me sens pas e la déranger de suite, mais je passerais volontiers la voire tout à l’heure. Elle est adorable cette petite sirène. Pour la suite, je me contente d’aider vaguement à vider les différents plats présents sur le buffet, j’attrape enfin un cocktail que je manque de renverser alors qu’un sac me saute dessus par derrière et me bouffe l’oreille. Le sac en question n’est autre que l’incroyablement déjantée Ghilian.

« Hey chouquette ! T’avales pas mon piercing ! »

Non, pas celui à la langue, mais l’anneau que j’ai à l’oreille qu’elle vient de mordre. Je sais, j’aime les piercings, mais je les perds parfois aussi vite qu’ils arrivent donc c’est dur à tenir un compte réel de ce que j’ai. Je la force à descendre et me faire face avant de lui taper un baiser fugace sur la joue avant qu’elle ne le refuse. Pas le choix et puis c’est bon, c’est juste la joue ! Je descends cul sec mon verre de Mojito bien corsé en rhum brun t repose le contenant vide sur la table.
Pour la peine, je l’entraîne vers la piste de danse et la fait virevolter comme jamais. Des années à devoir séduire pour gagner mon pain, il m’a bien fallu tendre quelques cordes à mon arc pour me rendre mémorable et faire revenir les clients. J’ai donc développé une certaine aisance pour ce qui concerne les arts de la danse et c’est avec cette même aisance que je m’emploi à rendre la soirée de ma partenaire mémorable. Un sourire se décroche de mes lèvres alors que nous rigolons à chaque nouveau morceau joué par le groupe. Si je m’étais attendu à autant m’amusé sur un bateau pirates ? Sans doute, mais là c’est quand même l’extase et j’en viendrai presque à réciter du Rimbaud si mon accent français n’était pas aussi déplorable. Mes mains toujours sur sa taille je finis par la suivre passivement vers les abords de la piste de danse pour laisser le plaisir à d’autres de nous éblouir par leur performance.

« y’a pas à dire, tu sais ouvrir l’appétit de tes hommes toi ! »

Je parle littéralement de faim, je crois que j’ai oublié de grailler aujourd’hui et ça ne m’étonne qu’à moitié, je papillonne tellement que les trois quarts du temps je ne laisse pas le temps à mon estomac de se manifester que déjà une autre activité m’incombe. Je me jette sur des miniatures de trucs comestibles. J’sais pas ce que c’est, mais ça passe et c’est le principal. Si elle continue, je lui montrerais un autre de mes déhanchés légendaires !

Pour capter la fée ? Faut y aller ! Je vais pas dire qu’il m’évite, mais comme ni lui ni moi ne pensons à nous courir après, on se tombe plutôt dessus par hasard et on se rappelle qu’on existe mutuellement. Ce soir, c’est un peu différent. J’avoue, j’ai clairement envie qu’il me remarque parce que je me suis laissée maquiller par une blondinette du nom d’Axel et même coiffer mes cheveux par cette dernière. On avait quelques fois croisé nos chemins et je la trouve tellement adorable. Elle m’adresse un clin d’œil complice de loin. Je me dirige au milieu de la foule à la recherche de ce dernier qui a une capacité extraordinaire à disparaître dès que je le cherche réellement. C’est aussi pour cette raison qu’après deux jours j’ai abandonné de devoir le repérer et le laisse plutôt venir vers moi. Cheveux roux flamboyant, je passe difficilement inaperçu il faut dire. Je me perds à regarder les danseurs enflammer la piste et particulièrement la Capitaine et sa seconde qui sont incroyablement bien assorties. Un sourire s’esquisse puis se fige lorsque je la vois se diriger vers moi. Je suis tellement nerveuse, elle m’impressionne toujours et le pudu en moi me titille, comme une envie de pisser. Oui, classe, je sais, mais si vous étiez aussi timide que moi, vous saisissez l’idée au moins.

« Ça va super ! Vous n’auriez pas vu Peter ? »

Trop de bruits, trop de distraction, j’ignore si elle me répond que déjà elle s’éloigne tout n m’invitant à la rejoindre sur la piste. Trop timide vous vous souvenez ? Le feu me monte aux joues, mais je n’ai pas le temps de refuser que des mains se posent sur mes épaules et m’y entrainent. Je me retourne vaguement espérant voir le sourire de ma fée préférée, raté ! Jack ! Un sourire illumine de suite mon visage et je me laisse embarquer par mon chaton d’amour qui me fait danser quelques pas. Ça sait danser les chats ? Enfin, autant dire de suite que je dois passer pour tout aussi gauche à la manière dont je me déhanche avec mon petit frère. La chanson se termine et je l’attrape pour lui coller un bisou sur la joue.

« T’es bon pour la boîte de nuit avec moi à ton retour sur la terre ferme mon cher ! »

Une nouvelle chanson démarre et cette fois encore je me fais chavirer, pas de doute possible, le félin devant moi, derrière, ce ne peut être que mon indomptable volatile féérique. J’abandonne mon petit frère pour rejoindre les bras du pirate. Jusque-là, j’ai réussi à éviter que le deux ne se croisent et je suis à peu près sûr que Peter n’avait même pas trop capté que je parlais souvent avec le chaton blanc qui se promène et paresse au soleil souvent sur le pont. Inutile de dire que lui et moi savons tous les deux tellement bien danser, que nous finissons par épargner nos compagnons de danse environnant en nous esquivant en direction du buffet. J’attrape deux trois trucs sympatoche à me mettre sous la dent et tournoi rapidement sur moi-même avant de m’exclamer.

« Ta-da ! Vous avez une passagère à bord qui s’est improvisée maquilleuse et j’suis passé entre ces doigts de fées …. Figurativement y’a que les tiens qui le sont littéralement ici. »

Je hoche la tête pour me convaincre moi-même que je viens de dire un truc pas totalement con. Un cocktail vite fait bien fait et j’y trempe mes lèvres en m’y délectant. C’est incroyablement bon ce truc ! Je vais devoir faire gaffe à pas passer par-dessus bord si j’en bois trop. Je porte le verre en direction de Peter qui s’en saisit et goûte également, enfin, si ça se trouve il connaît déjà vu que c’est leur cuisinier qui s’en charge. Pour ma tenue … short, tongs et t-shirt … ça dénote vachement avec le soin qu’a apporté la jeune blondinette à me rendre potable, mais bon, c’est pas sur un bateau perdu au milieu de la mer que j’allais me retrouver une robe à froufrou comme celle que m’avait fait porter Elisabeth !

« Bon, je t’épargne les présentations pour le moment, mais le blondinet qui m’a fait danser, c’est mon petit frère. Jack. Enfin, t’as peut-être vu un chat blanc, c’est lui. »

Ben ouais, mais je vais pas m’essayer à lui donner un cours de génétique qui fait que je suis une biche, lui un lion et nos parents encore autres choses. Chez les métamorphes, j’ai l’impression que c’est plutôt dépendant de la personnalité plutôt qu’une logique phylogénétique. Je sirote une fois encore mon breuvage si sucré, que j’en oublierais volontiers l’alcool qu’il contient. Autour de nous, la fête bat son pleins et j’aimerais qu’il reste un peu pour passer du temps avec moi, mais qui sait ce que le pirate avait de prévu de son côté.

Une grande semaine sans déclencher de catastrophe, sans doute un record ! L’idée du paquebot de luxe n’a pas fait long feu dans mon esprit. Surtout quand le premier matin, vers midi, j’ai découvert qu’on avait atterri –enfin amerri- dans l’Océan. Bon le seul truc qui a tendance à agacer l’équipage c’est que je traine souvent là où il faut pas, mais j’y connais rien en navigation moi ! Je vais pas aller m’attacher au mât juste pour leur faire plaisir ! En plus je suis certaine que je les gênerai tout autant, pour d’autres raisons. Mais passons.

Apparemment aujourd’hui, on nous prépare une surprise. Et même que j’ai pas réussi à aller fouiner avant que tout nous soit dévoilé. Une honte ! Mais ça aussi c’est balayé de mon esprit quand une lumière verte éclaire le pont. Avec leurs petits lumignons de toutes les couleurs, ça rend vachement bien ! mon échec d’infiltration est donc rayé de mon esprit ! ce soir, c’est la fiesta mes agneaux !

Mais avant, je réclame vengeance... Vous vous rappelez, Marius et son léchage de main ? Parce que moi, j’ai pas oublié. Ça demande réparation. Et justement, le voilà qui me tourne le dos, alors qu’il rôde autour du buffet. J’attends qu’il prenne un cocktail, avant de mettre mon terrible plan à exécution : je me lance vers lui, lui sautant littéralement sur le dos, enroulant mes jambes autour de sa taille, ceinturant ses épaules de mes bras, et lui mord l’oreille.

- Vengeance !

Mon action l’amuse plus qu’autre chose, vu qu’il me demande de pas avaler son piercing. T’inquiète mon caneton, j’ai des limites quand même ! enfin... je crois. Il me décroche de lui, et me force à lui faire face avant de m’avoir avec un bisou sur a joue !

... je me vengerai pas pour ça. Peut-être...

Puis avant que j’ajoute quoi que ce soit, il se descend cul sec son cocktail et me traîne sur la piste de danse. Soyons clair : j’ai un sens du rythme pas dégueu, mais je sais pas danser. Enfin sauf si vous appelé « danser » le fait de se tortiller et secouer ses bras dans une boîte.

Mais on parle de Marius. Et de moi. Du coup, on s’en tape royalement de ce que les gens peuvent penser de nos magnifiques chorégraphies. Cela dit, le nécro se débrouille super bien ! Je ne sais pas combien de musique on enchaîne, riant aux éclats pour tout et n’importe quoi, puis je finis par m’extirper de la piste de danse improvisée : j’ai soif.

Docile –c’est assez rare pour le noter- il me suit, mains sur mes hanches, jusqu’au buffet. Où il me sort le plus naturellement du monde que je sais ouvrir l’appétit de mes hommes.

- De mes femmes aussi tu sais, que je lui glisse, amusée, avant de me rendre compte qu’il parle très littéralement de nourriture.

... Bon en même temps, moi aussi j’ai faim. Dès que j’ai obtenu mon cocktail –à base de rhum comme il se doit- je commence à picorer ce qui se trouve à ma portée. Mais alors que j’enfourne un petit four à base de poulpe –je crois- mon amour propre se réveille. Bah ouais. Je veux bien un échec dans la journée –l’infiltration à l’avant du pont durant les préparatifs de la petite fête- mais échouer à éveiller un appétit autre que pour les petits fours...

J’avale mon cocktail d’un coup, bien décidée à ne pas cumuler les revers et attrape Marius par le bras, qui embarque un plateau de mignardises malgré la brusquerie de mon action. Il perd pas le Nord lui ! Quoique pour un cartographe, il veut mieux !

- En fait, je vais te montrer à quel point je sais effectivement ouvrir l’appétit des gens !

Pour les sous-entendus bien jolis, on repassera. C’est pas le style du nécromancien de toute manière. Et maintenant, direction l’entrepont !

Les quarante huit premières heures à bord du Hollandais Volant, m'a confirmé une chose que j'éprouve un certain malaise en mer, rien de bien marquant qu’un sentiment de nausée qui a fini par passer. J’ignore combien de temps, je suis passé assis sur le sol du pont adossé au bâtiment. J’ai même dormi à même le sol du dortoir incapable de dormir dans le hamac. Amaël chéri, veux-tu bien arrêter de te foutre de ma gueule? Pourtant, ce malaise je ne le ressens pas lorsque nous sommes sur des bateaux de plaisance. Peut-être à cause du court temps passé dans ceux-ci?

Apres le troisieme jours, j’ai enfin pu en profiter un peu plus de la croisière, la vue est incroyable. J’ai eu un peu de mal à ne pas avoir mon portable avec moi, je l’ai recherché à quelque reprises dans mes poches, la déconnexion est rude, mais fait étrangement du bien. J’y ai même retrouvé mon parrain avec une jeune demoiselle, fort jolie.

L’angoisse que j’avais ressenti au début du voyage à propos du bureau passe aussi vite que la désintoxication au appareil connecté. Il y a bien du divertissement à bord! Surtout au dixième jour! Une fête à bord, je suis un piètre danseur mais l’alcool est bon! Je crois avoir un petit faible pour le Rhum, alcool qui s’y trouve à profusion! Je m'écarte un peu de la foule pour approcher du buffet, toujours aussi délicieux. J’ai sans doute pris quelque kilos de plus.

J'entends à peine la réflexion d'un garçon pour Tyha sur le coup de croiser des anges, mais je ne capte pas vraiment, pas que je ne veux pas m’intéresser à elle, mais là c'est trop compliqué pour moi à gérer. Comme je ne vois pas Tomas s'éclipser pour parler à Inaya, la cousine d'Axel, que j'avais pu rencontrer aux obsèques de cette dernière. Elle est également la marraine d'Aedan et du coup
Axel m'a emmené à l'écart de la foule et nous avons pu discuter. Je ne dirais pas que j'ai tout encaissé en dix jours, mais au moins nous pouvons discuter toutes les deux sans larmes, ni cris et sans la présence de quelqu'un d'autres.

En dix jours j'ai également eu l'occasion de profiter de mes deux amis : Tomas et Tyha. Le lendemain de notre départ nous avons atterri dans l'océan et presque aussitôt nous avons eu l'autorisation de prendre un p'tit bain d'eau salée. Nous avons sauté dans l'eau tous les trois en même temps depuis le pont. Autant vous dire que je ne m'attendais pas à une telle distance entre le haut et le bas du navire. Je l'avais bien vu que c'était haut lorsque j'étais monté pourtant, mais non. Heureusement qu'il y avait un bon gros tas de flotte, ça aurait pu faire mal.

Me voilà à peu près bien sapé (pas non plus comme pour le bal), afin de profiter au mieux de cette soirée,, soit une belle petite robe d'été blanche avec des roses. Tout much ? Moi je trouve pas. Bref ! Le voile est levé, les musiciens se lancent, sans compter la voix surprenantes du chanteur. Je me tourne vers mes amis et nous voilà partit en dansant sur la piste. Ça ne ressemble absolument à rien et honnêtement je m'en moque pas mal. Je me retrouve je ne sais comment à l'autre bout du groupe de danseur, sans avoir cessé de danser, un morceau de je ne sais trop quoi entre les mains près à le manger, près du buffet, lorsque je glisse. Un peu trop de boissons sur du bois et le tour est joué. Je me retrouve nez à nez avec un ange et un démon, sans même le savoir : Amaël et Alistair. Je me souviens que le premier a parlé à Tyha et qu'elle à parler d'une histoire de cousinage. Sur le coup je ne songe même pas à me relever.

- Vous allez bien ? Y a des super p'tits canapé à grailler si vous voulez !

Je leur fait mon plus gros sourire pour essayer de cacher ma gène de me retrouver devant eux sur les fesses. Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de discuter, j'ai beau être sociable j'ai mes limites.
Mes amis ont du m'apercevoir de loin puisqu'ils viennent m'aider à me relever. Je me trouve vraiment bête.

- Je propose qu'on aille boire un verre, j'aurais une bonne raison pour tomber au moins. Ça vous dit ?

Je dis ça en regardant aussi bien pour mes amis que pour les deux adultes face à moi. Ils en feront bien ce qu'ils voudront, après tout je ne l'ai connais pas, ils me connaissent pas non plus. Soit ils sont cool et ont peu faire quelque chose de fun, soit ils sont trop vieux et je ne donne pas cher de leur vie qui doit être bien fade.
Je retourne vers la foule, en marchant doucement. Oui j'ai quand même un peu mal aux fesses. Ça a fait plus mal que je ne l'aurais cru au départ.

A quoi s’occupe notre jeune kitsune ? A s’amuser avec ses deux amies, soutenir la demoiselle Elaine qui semble peiner avec le retour de sa tante. Effectivement, sur le coup, il n’avait pas compris que c’était elle et pourtant … Une affaire des plus étranges, encore une à ajouter aux mystères de Chicago. Ou encore questionner Tyha sur son cousin et d’autres sujets de plus en plus intimes. Pour tout dire, il hésite à lui révéler son identité de Yokai, mais ignore comment la jeune fille prendrait qu’il soit apparenté à un « démon ».

Dix jours passent à voguer sur l’immensité bleue de l’océan et le renard se réjouit de chaque instant passé en compagnie d’autant d’inconnus, de personnes à rencontrer et de celles à mieux connaître ou en tout cas sous un nouveau jour. Elaine et Tyha, ses cadettes de trois ans presque, ont tellement changé de manière subtile depuis qu’ils se connaissent qu’il se rend potentiellement compte que maintenant des jeunes femmes qu’elles sont réellement. Et s’ils ne partagent pas les mêmes bancs à l’école, elles au lycée et lui à la fac, il a toujours considéré qu’elles étaient de bien meilleure compagnie que les fréquentations potentielles qu’il pourrait avoir là-bas. Il conserve un groupe de pote et son poste dans l’association étudiante, parraine plusieurs étudiants en 1ère et 2ème année, mais se sent isolé quant à ses capacités magiques.

Lorsque la soirée commence après un dernier rayon de soleil à la couleur resplendissante, Tomas perd de vue momentanément les filles après s’être déchaîné sur la piste de danse avec elles et s’aventure à piocher dans les premiers cocktails qui lui passent sous la main. Bah ! Il a 21 ans, c’est légal pour lui … et ce ne sera pas la première fois qu’il s’abreuve avec ce genre de substance. Une bonne dose de courage se dit-il à lui-même, sachant qu’il faudra également ne pas en abuser s’il veut paraître cohérent.

Dans la confidence, il en a parlé à la demi-ange, un secret particulier et une crainte de casser une certaine dynamique. C’est que … La jeune Abraxas a fini par ne pas le laisser indifférent. Ou alors, il a enfin pris le temps de se rendre compte de ses sentiments. C’est compliqué de distinguer l’un de l’autre. Dans un soupire, il s’adresse à Tyha qui s’approche de lui.

« Bon … tu m’as dit ce soir ? Tu me promets de me ramasser à la petite cuillère si je me prends une taule ? »

Il reprend une gorgée de son breuvage et grimace en sentant la brûlure de l’alcool fort qu’il ingurgite. C’est bon, mais il n’a définitivement pas l’habitude de boire et il semblerait que les pirates ne lésinent pas sur les quantités et peut-être l’a t’il bu trop vite car déjà son verre est vide. Un coup d’œil vers la demoiselle qui lui confirme. Elle en a parlé quelques fois avec lui et lui a conseillé de le dire à la sorcière. Au pire, elle le rembarre et il passe à autre chose, au mieux, elle accepte de sortir avec lui et c’est un peu une nouvelle aventure. C’est ce qu’il essaye de se dire pour se convaincre, mais difficile de passer à autre chose alors qu’il sera 24h/24 avec elle à bord du navire ou encore si tout va bien, il aimerait que Tyha ne se sente pas de trop. C’est qu’il l’adore et le côté troisème roue du carrosse n’est pas le genre de chose qu’il veut lui infliger, même s’il doute qu’il serait du genre à la mettre de côté. C’est compliqué. Le jeune homme se pince l’arête du nez tout en réfléchissant, alors qu’ils aperçoivent justement la dernière du trio s’approcher d’eux sans les voir. La jeune sorcière fait un vol plané et atterri sans aucune grâce sur son postérieur. Les deux amis sourient en s’échangeant un regard avant de se diriger vers elle pour l’aider à se relever.

« Si tu veux, on t’accompagne ! »

Les trois amis se dirigent vers le buffet présentant tous les cocktails et, avisés, Tomas évite à Elaine de prendre celui qu’il venait d’ingurgiter.

« Non, essaye pas, il est trop fort, c’est pas top. »

Un arôme plus léger se dégage d’un autre, peut-être est-ce traître, mais les parfums d’ananas et de noix de coco intrigue le jeune renard qui s’en saisi. Il garde dans un coin de sa tête la mission qu’il s’est donné ce soir, mais persiste à croire qu’il peut encore attendre si aucune occasion ne se présente.

Il trinque avec les deux jeunes filles et avale une première gorgée. Pas mal ! Les deux hommes avec qui conversaient Elaine quelques minutes auparavant les rejoignent et semblent eux aussi choisir méticuleusement leur poison. La demi-ange lance des regards vers l’un des deux à plusieurs reprises. Le kitsune croit avoir compris que son cousin n’a pas vraiment la langue dans la poche et que cela la rend nerveuse, mais elle n’a pas beaucoup détaillé ce point. Il suppose que cela doit faire un peu le même effet à Elaine, avoir aussi sa tante présente, c’est déroutant lorsqu’on veut juste s’amuser entre jeunes. Personnellement, Inaya, même s’il se sent proche d’elle, par sa présence, ne lui pose aucun souci. Et même si elle allait répéter quoique ce soit à son père, il sait qu’elle le ferait soit par souci envers lui, soit pour raconter ses vacances tout simplement.

Marius qui se met en tête de draguer tout le monde, et une pauvre future demoiselle en détresse qui se laisse attraper dans ses filets? Ouais nan, j'peux pas m'empêcher d'intervenir, au moins le temps que mon intérêt soit porté ailleurs.

"Il finit toujours par importuner, hésitez pas à lui faire prendre un bain. Ça nous soulagera les naseaux en passant."

La jolie rouquine fait enfin son apparition sur le pont, toute tremblante en mode "le mini cabri n'est pas loin". Elle s'avance vers moi, prenant l'initiative de m'embrasser sur le coin des lèvres. Si je tourne la tête pour l'embrasser plus franchement? J'essaye en tout cas, mais elle est trop rapide pour moi, sur ce coup. Tant pis, je lui vole le second, prenant le risque d'embrasser un museau.

"Toujours pas. Ça va être vraiment trop amusant de te voir essayer de me tirer les vers du nez pendant le voyage."

Je lui tend la main pour qu'elle s'en saisisse, bien décidé à lui faire faire le tour du propriétaire. Quand à lui trouver un hamac? Je dors assez peu dans le mien pour partager.


Les dix jours qui ont suivi? Ça s'est passé entre quelques heures par jour passées en haut du mat, à garder l’œil rivé sur l'horizon, quelques autres à jouer aux cartes aussi. Non, je suis une brêle aux cartes, sur ce coup là, je suis né le lendemain de la distribution de chance. avoir la pire main qui soit à chaque tirage, c'est ma malédiction. Clairement, je pourrais même affirmer que c'est un don. Donc j'ai appris à changer de technique depuis un bail. Je profite de ma taille de guêpe pour tuyauter un de mes collègues sur les mains des autres... et on partage les profits. Mine de rien, même si je suis loin d'avoir la part du lion, c'est un moyen rapide et efficace de se faire une petite cagnotte. De quoi rembourser jusqu'au dernier dragme à la captaine la traversée du mini cabri  qui me rend assez dingue pour que je fasse autant d'efforts pour elle.
Ce que j'ai fait d'autre de ma dizaine? Épier les conversations. Juste de quoi pouvoir renseigner la captaine sur ses passagers indésirables. Et entre nous, c'est vraiment sain d'avoir un morceau d'ange sur le navire? Ça porte pas autant la poisse qu'un couple de lapins ça? Ok, entre deux ou trois choses du genre, j'ai trouvé à prendre deux minutes avec Perséphone. Ouais, ok, j'aurai pu faire un peu plus d'efforts, mais y a vraiment trop de trucs à penser en même temps.
Je me rattrape au passage du rayon vert, attrapant ma biquette préférée par la taille pour l'emmener avec moi jusqu'à mon poste d'observation préféré, dans le nid de pie. Ce truc, ça arrive à chaque traversée, mais je m'en lasserait jamais... pas plus que du rouge des coquelicots au printemps. L'occasion de lui voler un autre baiser, peut-être.


Danser? Alors, j'ai beau être une fée, avec tous les préjugés qui vont avec, je sautille et volette autant que vous voulez, mais danser, j'aime pas, mais j'aime pas, mais j'aime pas. Au pire, je frappe mes bottes sur le pont en rythme et ça accompagne la musique, et ça met pas de temps à devenir ça. Assez peu de temps pour me faire virer du champ de bataille, et décider d'aller voir si le bois est mieux verni ailleurs. Une tignasse rousse me rappelle soudain que j'ai pas encore réussi à faire fuir Perséphone, alors, pourquoi pas.Si je la trouve belle, coiffée comme ça? Je crois que j'ai hérité de la perception particulière de la beauté selon les fées (à savoir? Plus c'est coloré, plus c'est beau), mais elle n'est vraiment pas détestable à regarder, comme ça. Quand aux doigts de fée?

"Pas sur que t'apprécierais la coiffure par une fée. On est un peu trop friands des froufrous en tous genres. Mes cheveux sont pas courts pour rien, j'échappe à ma mère comme ça."

Et encore, remarquez que je porte superbement bien le foulard sous mon chapeau, non? Bref, arrivés devant le buffet, je laisse la donzelle me mettre un verre dans les mains. Verre qui se trouve vidé rapidement. Ma nature de fée ne se satisfait pas toujours du traitement que je lui impose en matière de verres... mais voilà, je suis un pirate avant tout, alors le rhum, c'est inévitable.

"Blondinet et chat blanc? Vu la couleur de ma biquette préférée, j'aurai du me douter qu'y avait un lien. Donc, tu me conseille de m'en faire un ami ou d'éviter de m'approcher? Il me boufferait tu crois?"

Je chipe un tapas sur la table du buffet, levant la main au dessus de ma tête avant de le laisser tomber dans ma bouche. Risque d'étouffement? Quasi aucun, j'connais le truc. L'idée c'est de pas être assez con pour faire descendre le truc direct dans le gosier. Nan, faut que ça tombe dans la bouche, pas dans le fond de la gorge, un peu de jugeote. Son tour? J'en attrape un second avant de tendre la main au dessus de sa tête à elle, ajoutant la parole au geste.

"Envie d'essayer?"

En cas où, y a un secouriste sur le rafiot? On a bien un pseudo "chirurgien", mais j'crois qu'il est plus doué pour attraper les mouches avec du vinaigre que pour sauver des vies. Fin, il dépanne pour cautériser une plaie quoi... faire chauffer une lame et te la poser sur la peau sans anesthésie, ça reste dans ses cordes. Croyez-moi, j'ai testé, et ma cuisse s'en souvient encore. Note à moi-même hein...