Conversation entre filles- Pv Adélaide

Adélaide & Inaya

Conversation entre filles

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Sortez du travail un quart d'heure plus tôt et vous échappez ainsi aux bouchons de Chicago. Le rêve! Je m'offre même le luxe de prendre un taxi, étant donné que mon bus, lui, ne va pas se pointer avec un quart d'heure d'avance! Une fois arrêtée devant chez moi - ou devant l'appartement de mon frère, vu qu'il refuse toujours autant de me laisser partager le loyer -, je paye le chauffeur avant d'entrer dans l'immeuble, et croiser Silas dans le hall.
"Whoaw, t'es au courant qu'il pleut presque dehors? J't'assure que les lunettes de soleil, c'est pas nécessaire!"
L'humour ne semble pas vraiment prendre, parce qu'il m'embrasse rapidement avant d'enfoncer sa casquette sur son crane et sortir dehors comme si il marchait sur des braises. J'sais pas où il va mais il est décidé en tout cas! Je hausse les épaules avant d'entrer dans l'appartement, gueulant un "j'suis rentrée" à l'attention de Tom, si il est rentré de ses cours, avant de déposer mon sac sur la table et me diriger vers le frigo. De la glace et une comédie romantique, voilà de quoi agrémenter ma soirée en attendant d'entendre Silas résumer sa journée. Ou plutôt sa nuit. Avec ses horaires décalés ses journées sont pas des plus intéressantes.

Presque une heure plus tard, je suis en train d'expliquer à travers l'écran à Mandy que Jack se moque ouvertement de sa pomme et que de toute façon Derek est bien plus intéressant quand j'entends frapper à la porte. Hum, j'ai du rêver, y a une sonnette. Qui sonne quelques secondes plus tard. J'éteins la télé avant d'enlever mes pieds de la table basse, et ranger le reste de glace au congel, puis me diriger vers la porte d'entrée. Toujours regarder par le judas. J'ai un grand frère du genre hyper-protecteur et en plus détective privé. J'vous assure que le jour où il m'arrive quelque chose, ça sera ni de sa faute ni de la mienne! Fin, elle a pas l'air méchante la jeune femme de l'autre coté de la porte. J'ouvre donc, l'accueillant avec un sourire. Elle prend la parole en premier, et m'explique rapidement qui elle est et ce qu'elle fait là. Silas, t'aurai pu le dire que t'avais un rendez-vous! J'aurai trouvé un truc à faire avant de rentrer!

"Bonjour! Adélaïde. J'vous rassure, je ne suis que sa sœur." Bah oui mais Silas il est pas là, cet idiot! "J'suis désolée, il a du partir rapidement. Le boulot. Mais entrez, j'vais lui dire que vous êtes là."

Frangin? Je t'aime beaucoup, mais si tu me laisse me charger de dire à cette fille que tu lui a posé un lapin, trouve toi un autre canapé où dormir ce soir! En attendant, je sors mon portable de ma poche en vue d'appeler notre fantôme.

Adélaide & Inaya

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Une jolie blonde vient m'ouvrir, je conclus assez rapidement qu'il s'agit de la sœur de Silas, et ses paroles me le confirment. Pourquoi, elle voudrait que ça me rassure? Oh oui ça y est j'y suis, elle croit que lui et moi, on ...

- Oh non, non! Nous ... nous sommes juste collègues. Il a besoin de moi, enfin de moi, de mes connaissances plutôt, pour l'une de ses enquêtes, c'est pour ça que je suis là!

L'appeler, oui faites donc ça. Elle m'invite à rentrer. Je me sens bête maintenant. Je ne quitte plus mes mains des yeux, ne sachant pas quoi dire. Plus à l'aise avec mes cadavres qu'avec les humains qu'il disait ? Il avait surement pas tord dans le fond; il avait même carrément raison enfaites. Je la laisse passer son coup de fil, je vais pas en plus lui dire non, ça serait trop bizarre. Je me décide enfin à la regarder. Comment je suis censé aborder le sujet, moi? J'ai beau y avoir réfléchit depuis plusieurs semaines, en m'exerçant devant ma glace, c'était déjà pas bien probant dans ma chambre, alors là, je vous dis pas!

- Il commence à faire froid dehors, c'est un coup à se déshydrater... Vous auriez pas un verre d'eau, s'il vous plaît ?

Ridicule ? Oui, évidement, mais bon, ça me laisse une chance qu'elle entame la conversation comme ça. Parceque sinon on est mal barré pour que j'arrive à mes fins avec elle.

Adélaide & Inaya

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Collègues? J'le voyais un peu plus grand, un peu plus brun et un peu plus masculin son collègue. Très pâle aussi... un peu comme Silas en fait. Ils devraient s'offrir des bains de soleil un peu plus souvent ces deux là. Une séance d'UV, ça c'est un cadeau qui ne pourra lui faire que du bien pour Noël! Bref, pour revenir à ma visiteuse, c'est ses affaires, si il veut garder son jardin secret, qu'il se gène pas. J'trouverai bien un soir à faire la frangine chiante qui a oublié qu'elle n'avait plus dix ans.

"Ok, et il vous a dit de venir ici? Il doit être à son bureau... attendez je l'appelle."

Aussitôt dit, aussitôt fait, et j'attrape mon portable avant de m'éclipser dans la cuisine pour passer ce fameux coup de fil. Et ça décroche après même pas une demi sonnerie. Devin le frangin.

"Dis, t'as rien oublié en partant?"
"Adé, fais vite s'teuplait, suis sur un truc là."
"Y a ta copine à la porte, j'fais quoi moi? J'lui propose de regarder America got a Talent en attendant que t'arrive?!"
"Ma cop...? Merde j'avais oublié!" Pas surprenant. "Nan bah j'termine un truc et j'arrive, mais j'suis à l'opposé là. Bon j'te laisse, ça bouge."
Il me raccroche au nez! J'y crois pas, il est sérieux là?! Je respire un bon coup. Il va en entendre parler, mais Inaya n'y est pour rien, alors zen, ça va le faire. Je reviens dans le salon, abandonnant de nouveau mon portable sur la table.

"Il oubliera sa tête un jour. Excusez-le, il veut être partout et est nulle part au final... enfin, vous devez bien le savoir, si vous bossez avec lui."

Je fourre mes mains dans mes poches, ne sachant pas braiment quoi lui proposer pour attendre mon frère. Pis y a Tom qui devrait arriver prochainement aussi non? J'sais jamais à quelle heure il finit ses cours! Elle me dépanne en me demandant de l'eau, et je la remercie de lancer un truc. Voilà, j'ai un truc à faire.

"Bien sur. Installez-vous. Alors... J'ai de l'eau, du soda, des jus de fruits... une bière?"

Pour moi ça sera un grand verre de jus d'orange. Oui je sais, vu la taille du verre, j'aurai pu carrément me servir à la bouteille. Je m'occupe de sa boisson avant de la lui ramener, posant les deux verres sur la table avant de m'y asseoir.

"Alors du coup, ça fait longtemps que vous travaillez ensemble tous les deux?"

Adélaide & Inaya

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- Oui nous avons été pas mal occupé tous les deux ces derniers temps alors discuter après le taf est plus évident, vous voyez !

Question rhétorique.
Elle va passer un coup de fil à son frère. Ok, ça me laisse deux minutes pour réfléchir à la suite. Mais elle revient trop vite, mon cerveau ne veut plus réfléchir correctement.
Je l'entend parler de copine, ok elle a pas l'air d'avoir comprit. bon c'est vrai on s'entend bien Silas et moi, mais on est pas copains si ? J'en ai pas des masses, alors les reconnaître quand ils se présentent, je sais pas vraiment faire. Elle finit par revenir.

- Oui ça j'ai cru comprendre.

Je lui demande un verre d'eau et elle me propose plusieurs autres chose. D'un signe de la main et en quelques mots je lui dit qu'un verre d'eau sera amplement suffisant. Je m'assois, elle me ramène un verre et s’assoit face à moi. Je bois une gorgée quand elle me demande si on travaille ensemble depuis longtemps.

- Pour tout vous dire, je suis médecin légiste, alors quand on se croise lui et moi c'est pas bon signe et c'est plutôt rare, heureusement pour ses clients. On se connait depuis quelques années. Il a débarqué la dedans un soir, sans crier gare et depuis qu'il vient quand il a besoin d'un tuyau, sans passer par le commissariat, ce qui l'agace un peu je crois. Y en a des particuliers des flics des fois. Y en a on dirait de vrais monstres, ils font parfois un peu peur.

On va commencer soft pour tâter un peu le terrain. Comme si Silas pouvait avoir peur de flic lambda. Je n'insiste pas, j'observe sa réaction.

Adélaide & Inaya

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Je bois quelques gorgées de jus d'orange avant de reposer mon verre, quand Inaya m'explique son travail et ce que Silas vient faire là-dedans. franchement frangin, t'es vraiment bizarre. Qui c'est qui va rendre visite aux jolies filles à la morgue, sans déconner? Nan par contre, quand elle me dit que y a des flics qui font peur desfois, ça, je veux bien le croire.

"M'en parlez pas. J'ai finis au poste une fois. Rien de grave, j'ai découvert que je tenais pas l'alcool. Bah ça m'a servi de leçon. Sont pas tous nets vos collègues."

Enfin, je me rappelle surtout de Silas, ce jour-là. Je peux vous dire que le chef de là-dedans, il avait encore plus peur de mon frère qu'autre chose. Parce que quand il s'agit de Tom ou de moi, il serait capable de devenir violent, le frangin, bien loin de son habitude.

"Pis c'est Silas quoi. Il préfère passer par la fenêtre que par la porte, mais ça serait pas lui de suivre les procédures. Aurait pas pu être flic. Il le dit lui-même d'ailleurs."

Je replonge dans mon verre d'orange, laissant un silence gêné s'installer entre nous. Au travail, je sais quoi dire aux gens, et même en dehors, je suis plutôt sociale, malgré le chaperonnage excessif de Silas. Mais je sais pas, c'est vraiment trop bizarre de parler de lui dans son dos comme ça.

"Et donc, qu'est-ce qui conduit quelqu'un comme vous à la médecine légale?"

Quelqu'un comme elle? Quelqu'un qui ne donne pas l'impression de sortir de ces films de zombies des années 60. Les légistes en général c'est comme les croques-morts, ils ont la tête de l'emploi.

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- Ils auront voulu vous faire peur pour pas que vous recommenciez j'imagine, mais oui y en a des particuliers, certains ont oubliés qu'ils pouvaient s'adresser à des gamins, qu'on oubliait ce que c'était qu'être ado ou ce genre de chose. Mais leur technique sont plutôt efficace malgré tout. Je crois que c'est le commissariat de district qui à les meilleurs résultats de Chicago. Perso je bosse un peu avec tous, en fonction des besoins, bin parfois c'est flagrant de décalage. pas que les autres soit pas doué, mais je sais pas, comme si certains savaient des choses qui échappent aux autres policiers.

Et pour cause, c'était une brigade un peu particulière, pleine de vampires et de loups garous. Mais passons, je vais pas non plus lui raconter toute la vie du poste de police, elle a pas besoin de ça je crois et c'est pas le but de ma venue. Même si j'espère qu'elle a noté le fait qu'ils soient "particuliers". Ça va peut-être fait son parcours dans sa tête, ou peut-être pas, on verra.

- Ça c'est sur!

Tout pour se démarquer des autres et en même temps qui fait tout pour ressembler un maximum aux humains et ne pas dépareiller avec sa famille. Je l'aimais bien aussi pour ça. Il était cool, un peu comme le grand frère que tout le monde rêverait d'avoir à mes yeux; même si je comprends que son côté un peu trop protecteur puisse agacer.

- Quelqu'un comme moi ?

Elle me demande comment je suis devenue médecin légiste et il ne me faut pas deux secondes pour ajouter deux et deux. Pour les gens, la médecine légale c'est des autopsies et uniquement des autopsies, mais y a pas que ça.

- A la base, je voulais être médecin, j'ai fait mes premières années normalement et puis j'ai rencontré un gars qui suivait le même cursus, mais dont la famille voulait qu'il intègre la police comme ils l'avaient tous fait de père en fils... du coup il avait choisit la médecine légale. je lui ai demandé si il allait pas s’ennuyait avec tous ces cadavres et il m'a expliqué tout son boulot. Je me suis dit que c'était un bon moyen de s'occuper de son prochain. Il n'y a pas que des personnes qui ont été tués, parfois on nous demande d'intervenir sur des personnes blessés durant une rixe ou dans ce style là, avant de pouvoir être interrogé, ou sur des .... Ok stop je m'arrête, vous avez pas envie d'entendre ça je crois.

J'adorais mon métier, mais il était parfois glauque, inutile de lui laisser cette image là. Silas me tuerait si cette discussion venait à ressortir plus tard.
Comment je pouvais aborder le sujet "créatures surnaturelles" ? Pas la moindre idée. Je devais peut-être être cache. Ou lui dire tout simplement que parfois j'avais vu des choses étranges, mais c'était reparlé de mon travail.

- Y a une fois, je me suis retrouvé avec un homme m'assurant s'être fait mordre par un homme. Je lui ai demandé combien il avait bu, il m'a assuré que ce n'était pas le cas et en l'examinant de plus près je me suis retrouvée face à deux petits trous dans son cou.

Ok ça c'était le cliché de base et elle allait surement me prendre pour une folle. Mais Silas ne lui avait surement pas montrer les effets d'une morsure de vampire puisqu'il ne voulait absolument pas lui dire, donc bon... Si elle avait tiqué sur le côté vampire de son frangin, mais sans les détails, j'aurais peut-être droit à une réaction.

- Croyais bien que j'ai cherché ce qui avait pu lui faire ça... j'ai jamais été capable de trouver!

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"Ouais, on peut dire que ça a été efficace. C'est à ce point? Certains doivent avoir l'esprit plus ouvert que les autres, faut croire."

Pour ma part? Je ne suis pas complètement gourde, n'en déplaise à mon frère, et j'ai depuis longtemps compris qu'un truc clochait avec lui. Parce que je sais qu'on ne voit pas nos proches vieillir, mais pour un type qui doit avoir au moins 50ans si j'écoute mes calculs, il est super conservé. Entre autres détails. Fin, j'ai l'impression que c'est un truc énorme son affaire. Pourquoi? Parce que lui et moi on ne se cache rien. Et ça, c'est bien le seul sujet tabou qu'il existe entre nous. Alors je fais l'impasse. Le jour où il voudra en causer, il sait où me trouver.

"Jeune, jolie, souriante, normale. Dans les films de flic, le légiste est quand même souvent croisé entre un croquemort et un chirurgien cardiaque blasé. Enfin c'est cool."

Je l'écoute m'expliquer comment elle a choisi de devenir médecin légiste, et je dois dire qu'elle sait tenir son public. Je suis presque déçue qu'elle décide de s'arrêter, même si son explication semblait aller dans une direction que mon estomac n'aurai sans doute pas apprécié.

"C'est fantastique. Enfin non, c'est carrément glauque. J'suis déjà végétarienne de base  alors les corps humains... j'les préfère chauds et remuants en fait. Mais c'est fantastique de vous entendre parler de votre boulot, ça se voit que vous adorez."  

Elle m'explique quand même un truc, à propos d'un type avec deux boutonnières dans le cou. Et là désolé, c'est plus fort que moi, mais ça m'échappe.

"Un vampire quoi. Désolée. J'imagine que toubib, études de médecine itou, ça doit pas s'arranger avec les histoires de monstres. Mais je suis de ceux qui disent "et pourquoi pas?". Vous devez me prendre pour une dingue."

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- Ah oui! Certains vous trouvent des traces, des preuves là où vous auriez même pas l'idée de chercher, c'est assez fou.

Ensuite, nous en venons à parler de moi et de mon métier. Que de compliment. Je rougis. Je n'en ai pas vraiment l'habitude. Enfin il y a bien Rampa, mais c'est un homme (dont je suis entrain potentiellement de tomber amoureuse), pas d'une femme dont je suis censé savoir si le secret de son frère et bien gardé ou non. En me parlant de série, j'ai l'impression de voir Abby dans NCIS. J'aimerais bien avoir son style, sa classe, mais faut avoir un caractère affirmé pour ça. Oh et puis après tout je suis bien aussi ainsi^^.
Elle trouve ça fantastique ma façon de parler de mon boulot, bin oui je suis accro. J'adore ce que je fais!

Puis j'évoque le coup de l'homme soit disant venu me voir avec deux trous dans le cou, avec une histoire de morsure. Je suis assez contente, elle m'a cru. maintenant reste à savoir ce qu'elle en sait. Elle est prête à y croire. Ok un bon début. Elle me dit que je dois être récalcitrante en tant que femme de science.... si elle savait!

- Non, non, je ne vous prend pas pour une dingue rassurez vous! Je dirais que je suis comme St Thomas, je crois ce que je vois et là honnêtement j'ai pas réussit à trouver d'autres explications. Ou comme ces gens que l'on retrouvent ... non oubliez ça! Mais oui je suis persuadée que l'homme n'est pas capable de tout, quoiqu'on en dise.

Je garde le silence un instant, avant de retomber la dedans. je vais peut-être aller trop loin je n'en sais rien, je dois essayer.

- Vous n'avez rien vu d'étonnant dans le genre ? Je crois que cette ville attire les cas étranges. J'étais à New York avant, je n'avais jamais vu de telle chose!

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Si elle savait le nombre de fois où j'ai pu entendre Silas dire que si les flics étaient plus observateurs ils arriveraient à choper des pistes sans qu'il ne soit obligé de leur déposer la moitié de son dossier pour mettre le coupable en cabane... En vrai, vu le nombre de fois par jour où il critique les agents de police, c'est à se demander ce qu'il fiche avec l'une d'entre eux. Fin après, légiste, c'pas vraiment flic, si?

"D'accord avec vous, je dirai. J'en suis pas à hurler au fantôme quand le plancher de la chambre craque, comme ces pseudo-starlettes qu'ils envoient dans des maisons hantées. Mais si on me prouve que ça existe, j'vais pas aller prouver le contraire."

Elle me demande ensuite si j'ai moi-même été confrontée à ce genre de trucs étranges. Hormis Silas, elle veut dire? Malgré moi, je soutiens son regard, y cherchant la preuve qu'elle en sait plus qu'elle ne veut bien m'en dire.

"Qu'est-ce que vous savez que vous ne me dites pas? A propos de mon frère, n'est-ce pas?"

Si je me montre agressive? J'ai peut-être tendance à être aussi protectionniste avec lui qu'il sait l'être avec moi. Alors le léger accent sec dans ma voix, je l'ai senti. J'espère ne pas avoir réussi à la froisser. Elle m'a l'air sympathique. Et si ce qu'elle dit est vrai - qu'ils sont pas ensemble - va falloir que je tape sur la tête de mon nigaud d'ainé... parce que c'est le roi des idiots s'il n'est pas fichu de la remarquer.

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Parano? Quand il s'agit de Silas oui. Ou de Tom d'ailleurs. Mais Tom n'a pas à dissimuler ce que dissimule mon frère, quoi que cela soit exactement. Il n'a jamais mis de mot dessus, et je n'en mettrais pas à sa place, mais il n'empêche que quoi que ce soit, je le protégerai tant que je le peu.

"Pour rien, pardon. Il a un don rare pour s'attirer des ennuis, j'en deviens folle."

Son expression en revanche. Si ça ce n'est pas un mensonge, alors le ciel est rose et la terre est carrée. Je laisse cependant couler, décidant que si elle veut approfondir, elle le fera plus tard. De toute façon, combien on parie que le départ de Silas deux minutes avant son arrivée n'était pas un hasard?

"Un homme bien oui. Dommage qu'il n'en ai pas conscience. Je suis sure qu'il rate un paquet de rancards parce qu'il pense ne pas mériter un peu de bonheur..."

Je finis mon verre avant de le remplir de nouveau - eh, y a une personne dans cette ville qui ne boit pas d'alcool, laissez la boire en paix -, et poser la bouteille vers mon invitée. Si elle veut se servir, elle se sert. C'est "comme à la maison" chez moi.

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Elle m'accompagne dans ma saoulerie au jus d'orange, avant de reprendre une conversation dans laquelle Silas a perdu le beau rôle. Eh, je crois qu'il a bien assez le devant de la scène pour lui tout seul ce grand garçon, de temps en temps, une vraie conversation entre filles, ça ne se refuse pas... J'adore Tom, sinon, mais j'aurai pas dit non à une nièce, frangin. Que j'ai pas l'impression d'être en sous-effectif à la maison.

"Assistante sociale, c'est ça. Et si on arrêtait le "vous"? On doit avoir le même âge!"

En vrai? Elle est plus jeune que moi, c'est sur. Mais à force de ne pas voir Silas changer à coté de moi, j'ai tendance à oublier que moi, je ne suis pas autant épargnée par le temps que lui. Non, je ne cherche pas encore les rides qui trainent, mais j'ai plus vingt ans quoi!

"Je travaille surtout avec les filles-mères, et les orphelins. Y a tellement à faire pour eux, et si peu de gens pour s'y intéresser... Je suis allée à bonne école je crois, suffit de voir Silas avec Tom."

Adopter moi-même? J'adore les enfants, vraiment, mais m'être occupée de Tom comme une tante veille sur son neveu ça me va très bien. Sans Silas, je suis déjà bien dans la mouise pour gérer ma vie toute seule, alors, on va éviter de faire subir ça à quelqu'un d'autre... Et puis, le temps que je pourrai consacrer à un, je le consacre à tous ceux que j'aide par mon travail. Pour le reste, on n'est pas à l'abri que mon frère ne ramène au autre gamin à la maison un soir ou un autre.

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C'est surtout du soutien. Logistique, les papiers, les démarches, tout ça. Mais aussi psychologique. J'suis pas psy hein, mais y a pas besoin de l'être pour écouter les problèmes des gens. Et c'est une catégorie socio-culturelle qui a besoin d'être écoutée."

Je vois à son expression qu'elle ne me suis d'abord pas concernant "Silas et Tom". Alors je me fais un devoir de lui donner l'explication avant de répondre à sa question.

"Tom c'est son fils. Son protégé en vérité mais... Une enquête à lui qui a mal tourné, il a pas eu le cœur à envoyer le gamin dans le système... et pour en être proche, du système, honnêtement, il a bien fait."

Surtout avec le caractère de Tom. Il est adorable ce jeune. Trop gentil même. Il se serait certainement fait bouffer, dans ces familles d'accueil où s'entassent des gamins livrés à eux-même en échange d'un salaire plus que convenable attribué aux "parents" pour libérer les orphelinats de ces gosses en surnombre. Quand à songer à l'adoption? Il avait dix ans, à l'époque. Les gens veulent des nourrissons, pas des pré-ados ayant vécu un traumatisme, avec les complications qui vont avec... non, définitivement, Silas a fait le bon choix que de le ramener chez nous.

"Comment je fais pour tenir? Je pense aux fins heureuses. Et quand ça devient trop difficile, j'ai un super frangin sur l'épaule de qui pleurer un bon coup. Ça reste entre nous. Il a un égo bien assez grand comme ça!"

Plaisanterie, totalement. Question égo, il y a bien pire que Silas, il a même parfois du mal à ne pas se rabaisser. Suffit de voir comment il tourne autour du pot avec elle. Il va se décider elle sera mariée et mère de quatre gosses...

"On parle, beaucoup. L'aide contractuelle, les papiers, les rendez-vous, les aides, tout ça c'est sur le papier. Les gens, c'est un prétexte pour avoir l'occasion de pouvoir discuter avec quelqu'un d'extérieur, de lâcher un peu de lest... quelque chose que notre gouvernement devrait comprendre un peu plus d'ailleurs. Si j'te dis qu'ils ont inventé une durée limite avec chaque personne... comme si en cinq minutes chrono, paf ça va mieux. Pour certains oui, mais pour d'autres, du tout... bref, je sais pas où on va mais parfois, ça fait peur."

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L'intérêt d'avoir du temps à perdre, c'est que j'en profite pour mettre de l'ordre dans mes dossiers. D'ailleurs, heureusement que j'ai une bonne mémoire, parce qu'il en faut pour remettre les feuilles volantes dans les bons dossiers... bref, je suis un désorganisé chronique, mais j'arrive toujours à m'y retrouver quand même. Faut juste pas que quelqu'un d'autre tente d'y mettre le nez. Bref, prendre deux heures pour ça, même sans aller vite, je suis présentement assis sur mon fauteuil à réfléchir à ce que je peux faire de mieux à présent. Un regard à ma montre me convint que Inaya et Adélaïde ont du faire le tour de la question "soupçon sur le vampire ou pas de soupçon sur le vampire?", et je récupère mes clefs pour quitter mon bureau et rentrer chez moi.

Si le ciel a fini par faire tomber l'averse qu'il menaçait de faire tomber quand j'ai quitté l'appart? C'est en cours. De quoi m'éviter de cramer en extérieur, même si cela ne m'empêche pas de prendre mes précautions pour aller de mon bureau à ma voiture puis de ma voiture à mon appart. Les habitudes ont la vie dure, et on ne risque pas de me prendre à essayer de profiter d'un bain de soleil improvisé.

Je rentre sans me faire annoncer. Déjà, je suis chez moi. Ensuite, je connais suffisamment Inaya pour qu'elle n'ai pas balancé à Adé "au fait, ton frère est un vampire". Enfin, Adé a autant l'habitude de me voir débouler à l'intérieur sans m'annoncer que j'ai l'habitude de la voir arriver sans prévenir... et on ne parlera pas de Tom. Le tout mis ensemble, imaginez le bordel quand l'un de nous essaye de ramener quelqu'un... ok, on n'essaye pas, c'est plus simple.

"J'suis de retour. Tiens, salut Inaya. Qu'est-ce que tu fais ici?"

Crédible? J'espère bien. Ca serait bien ma veine d'être détective et ne pas savoir mentir... ok, mentir à sa propre soeur, c'est plus compliqué que de mentir à de parfaits inconnus.

Adélaide & Inaya

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