D’un amour brûlant … - ft Inaya & Rampa

Aujourd’hui est un sacré jour. J’ai chaud. Ce n’est pas rien pour un démon de flammes de se dire qu’on a un surplus de chaleur à évacuer. Pour cause, j’ai pris une envie de déménager … pire même, une envie de proposer à Inaya une sortie surprise … Pourquoi surprise ? Parce que je n’ai pas trouvé les bons mots. Mettez-moi devant un public et je suis capable de grands discours, cependant, devant cette femme incroyable, mes mots se perdent lorsque je pense à ce que j’aimerais entreprendre avec elle. Alors, à défaut d’avoir réussi à lui demander, je voudrais lui montrer. Je souffle. Elle ignore la raison de sa venue à cette adresse et après l’effondrement d’une partie de la ville, autant dire que j’ai choisi un quartier loin de ce tumulte pour éviter de m’inquiéter pour ma femme – prochaine étape en tout cas – et lui offrir un cadre de vie à la hauteur de ce qu’elle m’inspire. J’ai donc mis les petits plats dans les grands et me voilà à attendre devant la grille, à réajuster le col de ma chemise et sentant ma tension grimper gentiment. Au loin, la belle apparaît. Le sourire qui me fend le visage en cet instant est représentatif des émotions qu’elle insuffle au vieux démon que je suis. J’ai demandé à notre guide de nous attendre à l’intérieur même de la villa car je souhaite remonter l’allée seulement avec elle, garder encore une part de mystère et ne lui révéler que devant la porte mes intentions. Dans tous les cas, je lui préciserais que mon intention reste de déménager et qu’elle n’est pas obliger de dire oui dans l’immédiat, mais …

« Bonjour mon amour. »

Je la prends dans mes bras, animé d’une passion dévorante rien qu’à l’avoir près de moi. Il faut dire que le jeu reste le même pour elle et moi depuis le début de notre relation. Nous sommes des êtres extrêmement pris par nos fonctions et bien souvent, nous avons été en difficulté pour se trouver du temps de qualité à passer ensemble. L’ouverture d’un gouffre monumental n’ayant pas aidé, je pense que je pourrais remercier Azazel de m’aider à prendre des décisions radicales dans ma vie sentimentale.

« Pour l’instant, je voudrais juste te faire découvrir cet endroit. »

J’ouvre la grille, prends la main de ma moitié et nous remontons l’allée de presque 200 mètres jusqu’à la villa. Autour de nous, un jardin somptueux, des fontaines taillées dans des pierres naturelles, des parterres de fleurs aux couleurs chatoyantes, des arbres offrant une canopée haute et dont le doux bruissement des feuilles dans le vent nous berce … Plus loin, une arche de glycines qui mène vers un patio, de l’autre côté une piscine couverte bordée d’une haie de lauriers. Le cadre est magnifique et je n’hésiterais pas à prendre mon temps pour repenser chaque chose que je ne trouve pas parfaitement parfaite. Toutefois, le plus impressionnant reste l’arrivée devant l’entrée de la villa, une immense bâtisse de pierre beige orangée, un toit rouge ocre et des colonnes sur lesquelles remontent une clématite bleue.

Pourquoi cette maison ? Parce qu’il m’est arrivé de me rendre à la Nouvelle Orléans et mon cœur a craqué pour les somptueuses maisons coloniales qu’on y trouve. Par chance, cette demeure vient de perdre son dernier occupant et j’ai joué de mon statut pour en avoir l’exclusivité. J’espère juste que ma belle sera aussi séduite que moi par le charme envoutant de ce type d’architecture. Je prends une grande inspiration et me stoppe, laissant Inaya le temps de me faire face. Je remonte mes lunettes de soleil dans ma chevelure et adresse un nouveau sourire à ma belle. Nos mains se joignent et elle me laisse le temps de trouver mes mots.

« Nous ne rendons visite à personne … j’aimerais … Hum … J’aimerais trouver un endroit où vivre avec toi. Notre maison … »

Je bafouille un peu et enchaîne :

« Tu n’es pas obligé de dire oui, dans tous les cas, j’avais comme projet de déménager et un agent immobilier nous attend pour la visite … ça te dit ? »

Je suis tendu, c’est incroyable comme je suis tendu, j’espère qu’elle ne va pas me prendre pour un pleutre.

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Il y a déjà un moment que cela dure entre Rampa et moi. Ca fonctionne bien, malgré nos emplois du temps compliqué, nous sommes toujours heureux de nous retrouver.
J'ai eu une période un peu compliqué après le "rêve" que j'ai fait de lui. Il m'avait expliqué un peu de temps auparavant, ce qu'il était, d'apparence humaine mais à l'essence démoniaque, mais tout cela restait choquant, même pour moi qui avait promis de ne pas lui en tenir ombrage. J'aimais en lui ce qu'il laissait transparaître, celui qu'il me montrait chaque jour de pas son métier, de part sa personnalité et non par sa race, par sa naissance, mais l'imaginer faire du mal à un être humain, ça s'était vraiment très perturbant. Enfin, il n'y était pas pour grand chose si mon imagination avait été un peu trop créative.

Il m'avait demandé de me rendre à une certaine adresse. Je me rends dans le quartier des affaires. La vie y est un peu plus calme qu'ailleurs comme là où il y a un énorme trou par exemple. J'ignore ce qui se cache en dessous, mais c'est assez effrayant, surtout qu'on ne connaît pas la raison de cette explosion, mais bon, je ne suis pas là pour parler de ça, enfin je ne crois pas qu'il m'ait fait venir ici pour ça toujours.
Le quartier est plutôt huppé, depuis quelques décennies maintenant, il a connu un certain rafraichissement je dirais. C'est assez agréable à observer.

J'arrive enfin à l'adresse indiquée. Je me suis garée un peu plus loin. Derrière Rampa, mon regard est attiré par la très grande grille. Je me demande pourquoi nous sommes ici. Je me demande pourquoi. S'agit t-il d'un restaurant ? C'est assez étrange si c'est çà, mais pourquoi pas; je ne vois vraiment pas ce que je ferais dans un tel quartier sinon.
Je me recentre sur mon compagnon, je vais bientôt avoir la réponse de toute façon.

- Coucou, toi.

Je souris de toutes mes dents. Je suis heureuse de le voir. Je ressens une certaine chaleur à sa vue, un certain empressement. Après un baiser et un câlin, je le suis derrière la grille, le long de l'allée. Elle est longue. La demeure devant moi et magnifique. C'est immense. Tout est si grand, si beau, je ne comprends pas ce qu'on fait ici. Il ne m'a pas dit qu'on allait rencontré quelqu'un. Une demande en mariage ? C'est un peu beaucoup précipité ! Je ne comprends rien. Il répond à moitié à ma question : découvrir cet endroit ? Pourquoi ? Nous arrivons sur le perron. Il s'arrête et nous ne rentrons pas tout de suite. Je comprends qu'il veut me dire quelque chose. Je me tourne vers lui. Il prend mes mains. J'attends en silence pour lui laisser le temps de dire ce qu'il souhaite.
Je reste bouche bée, hébétée devant sa déclaration. Il m'explique qu'il pensait déménager de toute façon, que je le suive ou non dans cette aventure. Si il dit ça pour faire baisser la pression, c'est plutôt bien vu parce que là j'ai chaud comme jamais, mais pas par sa présence, enfin si aussi, mais d'avantage encore par sa demande.
Je vis seule depuis plusieurs années maintenant, et je suis très bien ainsi. J'ai fait de la place dans ma vie et dans mon cœur pour un homme, suis-je prête à aller plus loin encore ? je n'en sais rien. Mon cœur se serre, mais je n'ose rien dire. Je ne veux pas lui faire de la peine s'il comprend qu'en cet instant je songe à la dernière fois qu'un homme m'a proposer de venir vivre avec lui. La pire décision que j'ai jamais prise, je ne veux pas refaire cette erreur, plus jamais.
Oui je l'aime, oui je suis heureuse avec lui, mais ça commence toujours ainsi non ? Ok, non là je suis grave, j'exagère. Il n'est pas Ethan. Il ne le sera jamais. Je ne dois pas penser à ça. Je n'y avait même pas songé une fois depuis que nous étions ensemble, ça ne devait pas m'arrêter maintenant, hors de question.

- Suivons le guide alors !

Je n'arrive pas à dire un mot de plus. J'ai la bouche sèche, je suis incapable de plus. Il me connait de mieux en mieux, j'ignore si il décèlera quelque chose, j'espère de tout cœur que non. Je tente un sourire, sans être sure de moi.
Je lâche une de ses mains pour pouvoir lancer le mouvement afin de pénétrer dans ce magnifique endroit. J'essaie de faire abstraction du reste de mes pensées.

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Trop préoccupé par ses pensées, Rampa n’arrive pas à entrapercevoir l’hésitation de la jeune femme. Sa dulcinée a pourtant bien des raisons de se méfier, son passé avec Ethan et les révélations concernant son nouvel amant ne sont pas là pour l’y aider … Le démon ignore donc tout de sa chance lorsque la demoiselle concède à se laisser guider pour l’instant. Il esquisse un sourire digne d’un amoureux dont la timidité se lève peu à peu et attrape une fois encore la main de sa belle pour l’emmener à l’intérieur. Sans chichi ni blabla, il se présente sommairement à l’agent immobilier qui lui, semble très au courant qu’il risque bien sa carrière s’il déçoit le juge. Si la villa est impressionnante de l’extérieur, elle n’en est pas moins à l’intérieur. Un grand hall donne sur une porte somptueuse, elle-même dévoilant un salon d’une beauté épatante. Le mobilier est d’origine, des meubles en bois sombre, finement travaillé. Certes, ils auront besoin d’une rénovation, mais le patin apporte également son charme. Les murs sont plus récemment entretenus, puisqu’une simple peinture blanche les recouvre et met en valeur la décoration. En annexe, une cuisine donnant sur une grande réserve d’un côté et de l’autre des salons de moindre tailles et se terminant par une véranda où une faune luxuriante accueille le couple. On y trouve aussi une première salle d’eau aménagé pour une personne âgée. Aucun doute qu’il faudra rénover aussi de ce côté. Le premier étage donne sur plusieurs chambres, toutes différentes dans leur style et leur couleur, à chaque fois équipé de meubles et d’un agencement de décor harmonieux et presque toute possédant une petite salle de bain sinon, bénéficient de celle du palier. Le deuxième étage est quant à lui, la pièce maîtresse, celle que le vieux démon apprécie le plus jusque-là et ce n’est pas peu dire. Sur presque toute la superficie de l’étage, une suite parentale abondamment éclairée par une baie vitrée magistrale occupe l’espace. De plus, une salle d’eau moderne accompagne la photo, un coin plus isolé permet aisément d’imaginer un coin bureau. Les tourtereaux n’ont presque rien dit de toute la visite et laissé l’agent immobilier faire son travail. Il sue à grosse goutte une fois terminé son monologue et essuie son visage disgracieux dans un mouchoir en tissu. Son regard se perd en direction de Rampa et le démon se contente d’un signe de tête pour lui signifier que tout est ok. L’homme s’excuse et prétexte un appel à passer en précisant qu’il attendrait le couple en bas de la maison pour leur permettre de réfléchir. Ce n’est pas une mince décision. Rampa s’est toujours vu essayer de vivre un temps dans une de ces baraques splendides, mais pas sûr que cela ne plaise à la jeune femme dont il s’est amouraché. C’est à son tour de perdre un peu de son assurance avant de prendre la parole.

« Je ne vais pas te mentir … j’aime beaucoup cette maison. »

Il désigne d’un geste ample l’immense suite.

« On aurait même la place d’avoir un berceau, garder le bébé avec nous avant qu’il n’ait sa chambre. Recevoir tous nos amis et … »

Il se rend soudainement compte de ce qu’il vient de dire. Ses joues s’embrasent, non pas d’une flamme infernale, mais de celle de la honte. Bien sûr qu’il y a songé. C’est étrange n’est-ce pas ? Un démon qui rêve de sa vie de famille, de son domicile avec sa compagne et se projette pour un avenir, que lui, sait éphémère. Mais c’est elle, la femme qui lui fait face, qui a insufflé ses rêves dans sa carcasse démoniaque. Avant, il était curieux, les humains le fascinaient, mais comme un chat est fasciné par une araignée et joue avec inlassablement jusqu’à ce qu’elle n’avance plus. Aujourd’hui, il veut gouter aux plaisirs que ces êtres s’octroient, il veut les ressentir et vibrer comme l’un d’eux. Il veut y croire, même si ce n’est que l’espace d’une vie, celle d’Inaya.

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Je me laisse emmener à l'intérieur. Il est magnifique. Sa main est un peu moite. Il est plus stressé qu'il ne veut bien l'admettre par la situation. C'est touchant je trouve.
Il y en a un autre qui est stressé ici, c'est l'agent immobilier. Il n'a pas l'air en grande forme. Il a l'air stressé. Aux regards qu'il lance à Rampa, j'en conclus que c'est non l'homme, mais le juge qui l'impressionne, nul besoin d'avoir fait St Cyr (y a une expression similaire aux USA ?) pour le comprendre. C'est assez ironique quand on y pense. Un démon juge. Tout est dit! C'est assez paradoxal selon moi. Il me semblait que les démons étaient plutôt du genre à se terrer, mais lui vit en pleine lumière. Il semble qu'il n'est pas peur que sa condition soit dévoilé. En même temps, qui soupçonnerait une belle gueule pareille. Je souris.

Je suis épatée par la vision que m'offre cette demeure. Oui à ce niveau là ce n'est plus une simple maison. C'est très luxueux. J'écoute d'une oreille distraire les explications nasillardes délivrés par l'agent face à nous. Avec Rampa, nous échangeons quelques regards et sourires, mais pas de mots. Inutile!
Je sens bien que ce lieu lui plaît, mais je trouve que c'est un peu trop pour moi. Je trouve ça extrêmement jolie, mais ce n'est pas ma place. Je ne suis que médecin légiste. Je sais bien qu'il ne serait pas de mon avis, donc je ne dis rien pour l'instant.
L'agent immobilier cesse de parler après nous avoir tout expliquer et nous laisse un moment seuls pour réfléchir. Je vois ses épaules se relâcher lorsqu'il franchit le seuil de la pièce où nous étions avec lui.

- As tu cet effet là sur tout le monde ? Ou est-ce bien spécifique aux agents immobiliers ?

Je ne peux m'empêcher de rire. Ce n'est pas correcte de se moquer, mais c'est plus fort que moi. Je n'arrive pas à concevoir que l'homme face à moi, l'homme que j'aime puisse créer un tel comportement, une telle peur.

- Je devrais peut-être venir te voir au tribunal, je comprendrais peut-être mieux, cela dit!

Suite à cela je le laisse me dire ce qu'il pense de tout cela. "Oui je comprends bien!" Ca se voit que ça lui plait.

- Oui, je vois ça! Et je le conçois. c'est une très jolie demeure. Je me demande juste si ce n'est pas un peu trop!

Je n'en dis pas plus qu'il évoque un futur berceau. Il rougit lorsqu'il se rend compte de ce qu'il a dit et moi de le voir ainsi et d'y songer à mon tour.

- Je... Je te mentirais si je disais que je n'y avais pas songé non plus, mais c'est un peu tôt tu ne crois pas ?

J'essaie un sourire pour dédramatiser la situation.

- C'est bien loin de mon petit appartement!

Petit ? J'y suis très bien, il me correspond, mais comparé à ici c'est minuscule. Je ne sais pas comment dire ce que je pense, sans le froissé.

- Je me disais que le jour où nous aurions un logement tous les deux, nous l’achèterions ensemble. Avec cette maison, je peux acheter quoi ? Le sellier probablement!

J'exagère un peu, j'ai quelques économies, mais nous ne se serions clairement pas à parts égales dans cette affaire et je ne veux clairement pas dépendre de lui. Je sais qu'il ne pense pas ainsi, mais j'ai besoin de cette dépendance durement gagné. Imaginez que ça se passe mal ( je ne le souhaite pas évidemment, mais je suis réaliste, enfin disons que ça peut arriver, même si je ne le conçois absolument pas en ce qui nous concerne).
Et si un autre démon parvenait à en finir avec son patron actuel et qu'il se trouvait lui aussi condamnait (comment ça j'ai trop regardé Charmed quand j'étais ado ?) je ferais quoi de tout ça ? Oui c'est un sujet que nous aborderons un jour aussi, il le faudra bien. Surtout si ce bambin pas encore né revient sur le tapis. Vous me direz que je suis trop sérieuse si vous voulez, que je dois voir la vie du bon côté, me laisser aller. Mais je travaille avec des morts tous les jours. Il a des centaines de moyens d'en finir avec la vie, je connais ça par cœur. Alors non on ne m’enlèvera pas de l'idée que nous devrons prendre toutes nos précautions lors de grandes décisions.

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Je souris à ma belle.

« Je serais bien triste si je te faisais cet effet et je préfère de loin qu’on me fasse confiance mais … j’avoue avoir été un peu incisif lorsque je lui ai présenté l’importance de cette visite. »

Au tribunal, c’est une autre histoire. Je dois donner un ton impartial, mais ce n’est pas pour autant que je me la joue grand vilain. Ce n’est pas le lieu et certainement pas à la vue de tous que je dois me montrer vile. Je hausse les épaules maladroitement.

« J’ai vraiment envie que tu puisses la voir comme je la vois. »

Cette demeure me tient à cœur et ce n’est pas peu dire pour le vieux démon que je suis. J’avoue même sentir moi-même une sorte de pression alors qu’elle me donne enfin son retour. Forcément, les mots m’échappent quelque peu et je projette bien des choses à la jeune femme auxquels elle ne devait pas s’y attendre compte tenu de sa réaction.

« Non, non bien sûr … C’est juste que je ne peux pas m’empêcher aussi de voir plus loin que juste un achat, même si je t’accorde qu’il est un tantinet disproportionné. C’est aussi une histoire de coup de cœur pour ce terrain, cette villa et aussi le fait qu’on soit loin de la faille qui s’est creusée et de ce qu’elle représente pour moi … »

Cela viendra bien assez tôt sur le tapis, mais à un moment, il va également me falloir affronter les problèmes engendrés par ce nouveau relief dans notre belle ville de Chicago. Une histoire que j’évince bien vite de mon flux de pensées, ne souhaitant pas être parasité par cela en cet instant.

« Il y a bien des moyens de rendre équitable cet investissement sans qu’on s’arrête à l’aspect financier. Je me fiche de mettre le prix. Ce que je veux surtout, c’est que tu puisses t’y projeter, me dire ce que tu envisages pour des choses bêtes mais qui seront notre quotidien comme la décoration, le réagencement des pièces ou bien encore si tu as des envies d’un bureau, d’une salle de cinéma, d’un jacuzzi ou que sais-je. Et oui … si tu nous vois aussi un jour y élever nos enfants. »

Un sourire complice se dessine sur mon faciès, je tente de détendre l’atmosphère.

« Si tu veux assurer tes arrières, on peut se marier et l’acheter pour que tout te revienne à part égale si on divorce. »

Je ris à sa mine surprise.

« Non, promis, si je te demandais officiellement en mariage, je rendrais le moment un peu plus magique qu’une promesse de divorce équitable ! »

Je dépose un baiser sur sa joue et glisse mes doigts entre les siens avant de reprendre mon sérieux.

« Toutefois, je n’en démordrais pas. Pour moi, ce n’est pas la contrepartie pécuniaire que nous injectons dans nos biens qui fera la différence. Mais si aujourd’hui tu me dis que tu ne te projettes pas ici, c’est ça qui aura la plus grande importance. »

De plus, je peux toujours la prendre comme résidence secondaire dans tous les cas si elle préfère autre chose pour notre quotidien. Ce ne serait pas la même, mais une solution secondaire … je pourrais toujours l’investir après sa mort. Une ombre passe sur mon faciès à cette pensée des plus sombres. Aucun doute que je préfère de loin ne pas penser aussi loin. Mon futur avec elle, vivante, est le plus loin qu’il m’est possible de supporter. Une fois encore, je chasse cette pensée inutile pour le moment avant de devenir morose.

« Est-ce que tu veux faire un tour du terrain pour te faire une idée ? »

Cela ne rendra pas modeste l’achat, puisque le terrain est d’une majesté incroyable. Je ne peux qu’espérer qu’elle puisse y trouver de quoi être séduite par son charme.

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Je ris sous cape. Il va en falloir plus que ça pour l'arrêter à ce que je vois. Je ne sais pas où j'en suis, enfin où nous en sommes. Enfin si je sais que je l'aime, que je veux être avec lui, mais pour le reste, tout le reste .... c'est un peu tôt. Je me demande si je me sentirais à l'aise dans une aussi grande et riche demeure. Je parlais d'argent tout à l'heure et même si c'est lui qui paye et que nous enlevons tout cela de l'équation pour ne garder que le meilleur évidemment qu'il serait agréable d'y vivre, enfin j'imagine...

- Et c'est toi qui fera le ménage, rassure moi ? Et qui t'occuperas du terrain bien entendu ?

Nan parce qu'il sait à quel point je tiens à mon travail et je ne compte pas ... attend quoi ?! Qu'est-ce qu'il vient de dire ?

- Quel rapport avec la faille ?

S'occuper de la décoration ? Oui je crois que ça pourrait me plaire. Je me demande si il serait près vraiment à tout pour cette maison ...

- J'ai toujours rêvé d'une piste de danse et d'une piscine, à l'intérieur de ma maison.

Si j'y réfléchis vraiment, j'ai effectivement rêvée petite d'avoir une piscine au sous sol de ma piscine. Ce serait dans une pièce avec pierres apparentes. Mais j'étais petite à l'époque, j'ai murit et je me suis rendue compte avec le temps que je ne pourrais jamais avoir tout ça avec le métier que j'ai choisit (et métier que je ne changerais pour rien au monde).

Heureusement que je ne bois ou ne mange rien quand il évoque un mariage puis un divorce où j'aurais pu m'étouffer. Il rétorque aussitôt que ce n'est pas ainsi qu'il ferait sa demande et soudain j'explose de rire. J'y ai vraiment cru pendant un instant. Oh bien sur, je ne peux pas nier y avoir déjà réfléchit, mais ça ne fait quelques mois que nous sommes ensemble et je ne suis pas prête à me lancer la dedans. Si déjà nous arrivions à coordonner nos emplois du temps pour passer d'avantage de temps ensemble ça ne serait pas si mal.
Enfin, bon habiter ensemble résoudrait bien des problèmes.
J'acquiesse d'un signe de tête pour nous rendre à l'extérieur et en faire le tour. Cela me paraît énorme, rien qu'à l'ouverture de la porte. Ca me paraissait grand déjà en arrivant, mais j'ai l'impression que ça ne s'est pas arrangée depuis qu'il m'a évoqué ses envies de famille et de mariage. Ca fait du bien de pouvoir respirer. J'ai comme un poids sur la poitrine.

Suis-je enfin prête à revivre en couple ? Rien est moins sur! Pour l'heure, je préfère me taire et continuer la visite. cela me laisse le temps de réfléchir, de savoir comment tourner la phrase dans ma tête.

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